Michel Barnier est actuellement très occupé avec des réunions et des discussions fréquentes, tandis que le Rassemblement National le surveille de près. Le récent Premier ministre s'est rendu à l'hôpital Necker lors de sa première sortie ce week-end. Il a continué à rencontrer des personnes pour former son gouvernement, mais Marine Le Pen et Jordan Bardella ont souligné qu'ils le surveillaient attentivement.
Écrit par Grégoire POUSSIELGUE
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Marine Le Pen a déclaré ce dimanche depuis Hénin-Beaumont qu'elle n'était pas en charge des ressources humaines d'Emmanuel Macron. Elle affirme ainsi qu'elle n'a pas conclu d'accord avec le président de la République concernant le choix de Michel Barnier comme son cinquième Premier ministre depuis 2017. Cependant, elle avait exprimé son opposition à la nomination de Xavier Bertrand et détient, avec ses 126 députés du Rassemblement national (RN) et les 16 d'Eric Ciotti, le pouvoir de le destituer.
Après deux mois agités à l'Elysée, le nouveau Premier ministre a été nommé jeudi dernier. Le Rassemblement National surveille de près ses actions et n'a pas manqué de le rappeler à plusieurs reprises ce week-end. Jordan Bardella a déclaré que M. Barnier est désormais un Premier ministre sous surveillance, suivi par Marine Le Pen qui a souligné que le gouvernement sera également surveillé et que leurs exigences resteront les mêmes.
Le Rassemblement National est prêt à coopérer avec Michel Barnier, tout en évoquant la possibilité de s'allier à la gauche pour voter une motion de censure contre son futur gouvernement. Le nouveau Premier ministre ne peut être sûr qu'il ne sera pas censuré immédiatement lors de la prochaine session parlementaire en octobre, à moins qu'il y ait une session extraordinaire. Sous pression, le RN attend avec impatience le discours de politique générale du Premier ministre et assure qu'il ne lui accordera pas un soutien inconditionnel. La cheffe des députés RN a déclaré depuis Hénin-Beaumont que si les Français étaient de nouveau négligés ou maltraités au fil des semaines, ils n'hésiteraient pas à censurer le gouvernement.
Les priorités du Rassemblement National
Le Rassemblement National a souligné certaines de ses priorités au nouveau Premier ministre. En plus de ses demandes habituelles concernant l'immigration, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont réitéré ce week-end leur position sur la proportionnelle – Marine Le Pen affirmant qu'il est inévitable d'avoir de nouvelles élections législatives dans un an – ainsi que sur l'utilisation du référendum. En ce qui concerne le budget et la réforme des retraites, sur lesquels Michel Barnier s'est engagé à apporter des améliorations vendredi dernier sur TF1, le Rassemblement National confirme que ce seront les principaux sujets de la rentrée.
Tout comme la gauche, qui est majoritaire au Palais-Bourbon, le parti de Jordan Bardella est en faveur de l'abrogation de la réforme des retraites votée en 2023. En ce qui concerne le budget, les économies que l'exécutif devra réaliser semblent être en contradiction avec la volonté du RN de protéger les Français de toute forme de maltraitance. Dans les semaines à venir, le RN soulignera ses limites, comme l'a souligné Marine Le Pen devant ses partisans dimanche dernier.
Il est indéniable que Michel Barnier se trouve dans une situation difficile. La gauche continue de s'opposer fermement à sa nomination et continue de soutenir sa candidate, Lucie Castets, pour le poste de Premier ministre. Comme l'a souligné Manuel Bompard dimanche, elle prévoit de maintenir la pression de trois manières – en déposant immédiatement une motion de censure, en organisant des manifestations dans la rue et en lançant une procédure de destitution contre Emmanuel Macron. Cependant, sa tentative de mobiliser les Français dans la rue samedi dernier s'est soldée par un échec (110 000 manifestants en France, dont 26 000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur).
L'accueil des députés de Renaissance envers Michel Barnier à la rentrée parlementaire est mitigé. Certains membres sont enthousiastes, d'autres plus réservés, et d'autres encore ne sont pas satisfaits de ses prises de position lors de la primaire des Républicains pour la présidentielle de 2022. Le parti ne prendra pas de position extrême, mais assure qu'il n'y aura ni blocage ni soutien inconditionnel. Gabriel Attal, désormais chef des députés, a confirmé cette position.
Il n'était pas confirmé que Michel Barnier participerait à la rentrée parlementaire des députés EPR le mardi suivant. Habituellement, la présence d'un Premier ministre à cet événement est traditionnelle et symbolique. Selon l'entourage du nouveau Premier ministre, rien n'était encore décidé et Michel Barnier était en train de discuter avec Gabriel Attal pour trouver le meilleur format pour rencontrer les députés du groupe. Il est possible qu'une réunion ait lieu plus tard dans la semaine.
Lors de sa visite à l'hôpital, Michel Barnier a été bien accueilli par le parti Horizons, dirigé par Edouard Philippe. Sa décision de se présenter à l'élection présidentielle de 2027 a surpris tout le monde et a créé des tensions au sein de l'ancienne majorité. Au Modem, l'accueil a été mitigé, certains préférant Bernard Cazeneuve, mais François Bayrou a exprimé son soutien à Michel Barnier lors d'une interview sur RTL. Les Républicains, quant à eux, se réjouissent de voir un Premier ministre issu de leurs rangs malgré leur faible représentation à l'Assemblée nationale.
Michel Barnier s'installe à Matignon et a commencé à rencontrer les forces politiques du "bloc central" pour former son gouvernement. Après avoir rencontré Gabriel Attal vendredi, il a également discuté avec les dirigeants de LR, Horizons et François Bayrou. Personne ne peut dire quand la prochaine équipe gouvernementale sera annoncée, mais elle devrait inclure des membres de la droite et de l'ancienne majorité. Le processus de nomination du Premier ministre a été compliqué.
Article rédigé par Grégoire Poussielgue
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