Le Rassemblement National continue à exercer une influence mais ne prévoit pas de censure trop hâtive
Les leaders du Rassemblement National ont fait de nombreuses déclarations pour mettre la pression sur le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, qui est sous surveillance de l'extrême droite. Bien que Marine Le Pen le trouve "respectueux", il semble que le futur chef du gouvernement ne soit pas menacé d'une censure immédiate.
Écrit par Jacques PAUGAM
Est-ce que le Rassemblement National a décidé de donner sa chance à Michel Barnier ? Jordan Bardella l'a qualifié tour à tour de "Premier ministre sous surveillance" puis Marine le Pen l'a décrit comme un homme "respectueux". Le nouveau Premier ministre devra jongler avec les ambiguïtés du RN s'il veut rester en poste. "Je suis surveillé par tous les Français", a-t-il répondu, samedi, lors de sa première visite en tant que chef du gouvernement à l'hôpital Necker à Paris.
Le Rassemblement National considère qu'il occupe une position centrale dans le paysage politique. Marine Le Pen a exprimé dimanche lors de sa rentrée politique à Hénin-Beaumont qu'elle attend du Premier ministre qu'il respecte les millions de Français ayant voté pour le RN. Elle a également souligné que Michel Barnier respecte, pour le moment du moins, les conditions nécessaires pour éviter une censure de la part du RN. Cependant, l'extrême droite envisage une dissolution dans un avenir proche.
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Habituée à changer de tactique et à faire des revirements, la cheffe de file des députés RN maintient le suspense sur ses intentions. Elle a déclaré dimanche qu'il ne serait pas très judicieux de déposer une motion de censure après le discours de politique générale, semblant ainsi répondre à Jordan Bardella qui avait lui-même déclaré samedi ne pas vouloir contribuer au désordre institutionnel et au chaos démocratique en renversant immédiatement un nouveau gouvernement.
Cependant, le RN restera également attentif. Ils ne donneront pas leur approbation sans réserve. Si les Français se retrouvent à nouveau négligés ou maltraités dans les semaines à venir, le RN n'hésitera pas à critiquer le gouvernement, a averti la députée du Pas-de-Calais avant de prononcer un discours devant les militants réunis dans sa permanence.
La candidate présidentielle a déclaré qu'elle prévoyait de communiquer rapidement au Premier ministre les points non négociables et les mesures essentielles que son parti considère comme indispensables. Même si l'extrême droite se trouve relativement isolée avec ses 126 députés, elle espère jouer un rôle d'arbitre au sein de la nouvelle assemblée en maintenant une pression sur le gouvernement à venir.
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Lors de sa visite dans la Marne ce samedi, Jordan Bardella a souligné sur BFMTV que son parti serait vigilant concernant la sécurité et le pouvoir d'achat, tout en précisant qu'il n'excluait pas une possible censure dans les mois à venir malgré l'absence immédiate de celle-ci.
Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National, s'est demandé si Michel Barnier allait réellement mettre en œuvre les mesures qu'il avait promises lors de la primaire des Républicains, lors d'une interview sur BFMTV ce dimanche. Il avait précédemment critiqué l'ancien ministre de Jacques Chirac en le qualifiant de "fossile de la vie politique", mais a par la suite présenté des excuses sous la pression de sa direction politique. Celle-ci souhaitait montrer une attitude plus conciliante, tout en se réservant le droit de durcir le ton si nécessaire.
Jacques Paugam
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