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Institut Mines-Télécom : une augmentation des droits de scolarité en prévision de 10% à 1000 euros d’ici 2027

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Institut Mines-Télécom : une augmentation des droits de scolarité en prévision de 10% à 1000 euros d’ici 2027

Les frais de scolarité à l'Institut Mines-Télécom vont augmenter de plus de 10% à la rentrée prochaine. Cette augmentation pourrait être encore plus importante d'ici 2027. L'école d'ingénieurs envisage de faire payer les boursiers, ainsi que de mettre en place des mesures pour soutenir les classes moyennes.

Écrit par Marie-Christine Corbier

Cette décision pourrait servir d'exemple pour d'autres établissements d'enseignement supérieur. L'Institut Mines-Télécom prévoit d'augmenter ses frais d'inscription de 300 euros à partir de l'année prochaine, avec une augmentation progressive jusqu'à atteindre 1.000 euros en 2027, selon les propos de sa directrice générale, Odile Gauthier, dans une interview accordée aux «Echos».

La grande école comprend huit écoles internes, comprenant par exemple l'IMT Nord Europe (anciennement Mines Douai) et des écoles qui ont fusionné comme Mines Nantes et Télécom Bretagne (IMT Atlantique).

Les droits de scolarité vont augmenter de +10,3 % à +12,8 % pour les nouveaux étudiants qui s'inscriront à Mines Saint-Etienne, Télécom Paris, Télécom SudParis ou à IMT Atlantique pour la rentrée prochaine. Le montant à payer sera de 3 200 euros, contre 2 900 euros l'année précédente.

Les frais de scolarité des autres écoles (IMT Mines Albi, IMT Mines Alès et IMT Nord Europe) augmenteront de 2.650 euros, passant de 2.350 euros en septembre 2023, selon un arrêté publié dans le « Journal officiel ». Cela représente une augmentation de 300 euros pour chacune des écoles. Cette augmentation ne concerne que les nouveaux étudiants, précise Odile Gauthier.

La directrice générale indique qu'il ne faut pas faire de rapprochement avec les récentes réductions budgétaires annoncées par le ministère des Finances. L'augmentation a été planifiée antérieurement, dans le cadre du contrat d'objectifs et de performance signé avec le ministère des Finances.

Dans le cadre d'une forte volonté de croissance, l'IMT prévoit d'augmenter ses effectifs de 21%, passant ainsi de 13 600 à 16 450 élèves diplômés d'ici 2027 afin de former davantage d'ingénieurs. Pour y parvenir, l'école compte sur le soutien financier de l'Etat, l'augmentation des frais de scolarité et des financements provenant de programmes tels que France 2030 ou des appels à projets européens. Selon Odile Gauthier, l'IMT avance de manière équilibrée en s'appuyant à la fois sur les subventions de l'Etat (60%) et sur ses propres ressources (40%), incluant les droits de scolarité.

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Selon l'IMT, le coût annuel d'une formation d'ingénieurs s'élève à 11 000 euros, tandis que le coût par élève est de 1 800 euros. Il est compréhensible que les élèves ne paient pas la totalité de ces coûts, mais des ressources sont nécessaires pour financer des investissements dans des équipements pédagogiques et des plateformes technologiques coûteux.

Les étudiants bénéficiaires de bourses ne sont pas tenus de payer des frais de scolarité, et ceux dont les revenus dépassent le plafond du CROUS pourront avoir une réduction de 50 %. Cette réduction sera appliquée lorsque les revenus de l'étudiant excéderont de 3.300 euros le plafond du CROUS, et ce seuil sera élargi à 3.500 euros de dépassement. En outre, l'établissement envisage la création d'une nouvelle tranche pour les revenus les plus élevés. Odile Gauthier explique que l'objectif est d'augmenter les frais de scolarité tout en prenant en compte les classes moyennes.

Le budget de l'IMT s'élève à 410 millions d'euros.

La discussion sur les frais de scolarité à l'IMT (IMT-BS) est en cours et il est possible qu'ils augmentent l'année prochaine. Odile Gauthier souligne la possibilité de demander une contribution financière aux étudiants boursiers. Alors que les étudiants boursiers ne paient pas de frais dans les écoles d'ingénieurs publiques, la question se pose pour l'IMT-BS qui compte actuellement 70% d'étudiants boursiers dans son programme grande école.

Les prêts étudiants ne sont pas une question de manque de ressources financières, mais plutôt de comparaison avec les écoles de commerce privées qui ont des frais de scolarité très élevés. L'IMT-BS envisage de permettre aux élèves boursiers de financer leurs études grâce à des prêts bancaires. De même, EM Strasbourg, une autre grande école de management publique, demande déjà aux étudiants boursiers de payer leurs frais de scolarité. Selon l'IMT, les salaires des diplômés sont très attractifs, ce qui leur permettrait de rembourser rapidement leurs prêts.

Il est important de prendre en compte les classes moyennes lorsqu'on envisage d'augmenter les droits de scolarité, selon Odile Gauthier, directrice générale de l'IMT.

Bercy a fixé à l'IMT l'objectif d'augmenter le pourcentage de filles de 22 % à 30 % d'ici la rentrée 2030, selon Odile Gauthier. Des programmes attrayants sont mis en place pour les filles, comme en ingénierie de la santé avec l'université Jean Monnet de Saint-Etienne. La directrice générale insiste sur l'importance d'avoir une mixité dans les métiers de l'ingénierie, reprenant ainsi l'idée des quotas de filles et garçons défendue par Bruno Le Maire.

Selon Odile Gauthier, il est intéressant de réfléchir à cette idée, mais si nous décidons de la suivre, il faudra envisager la mise en place de quotas en médecine, où les femmes sont actuellement beaucoup plus nombreuses.

Les frais de scolarité vont également augmenter à Mines Paris-PSL à la rentrée prochaine pour les nouveaux étudiants. Une hausse de 7,8 % a été annoncée, passant les frais de 3 850 à 4 150 euros. Cette décision a été publiée le même jour que celle concernant les écoles de l'IMT.

Le texte a été écrit par Marie-Christine

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