Emmanuel Macron est confronté à des demandes pressantes pour désigner rapidement un Premier ministre. Après avoir terminé ses consultations, de nombreux interlocuteurs lui ont souligné l'importance de nommer un Premier ministre et de former un nouveau gouvernement sans tarder. Les citoyens français manifestent également leur impatience.
Écrit par Grégoire POUSSIELGUE
Et qu'en est-il maintenant ? Avant de partir pour la Serbie afin de finaliser la vente de 12 Rafale, Emmanuel Macron a terminé ses discussions avec les partis politiques pour nommer un Premier ministre et former un gouvernement. Ce jeudi, François Sauvadet, président de l'Association des départements de France, a été le dernier à rencontrer le président. Il lui a fait part de l'importance de résoudre la situation de manière urgente.
"Il est urgent que nous ayons un Premier ministre et un gouvernement. Cela fait trois mois que nous n'avons personne avec qui discuter", a-t-il exprimé aux médias après sa réunion avec Emmanuel Macron. Le président du département de la Côte d'Or affirme que le président ne lui a pas donné de date pour la nomination du remplaçant de Gabriel Attal, ni spécifié quel type de profil il recherchait. Cependant, selon François Sauvadet, Macron est conscient de l'urgence de la situation et a convenu qu'il était temps de passer à la prochaine étape.
Depuis le 23 août, Emmanuel Macron a pris le temps de rencontrer tous les partis politiques, les groupes parlementaires, les représentants des élus locaux et a également eu des discussions avec ses alliés et d'autres personnalités politiques.
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Le président a maintenant la possibilité de choisir un Premier ministre, huit semaines après la fin des élections législatives. Son équipe a répété à maintes reprises ces derniers jours que la nomination serait faite rapidement après les consultations qui ont pris du temps. Gabriel Attal et son équipe gèrent les affaires courantes depuis plus de quarante jours, un record qui ne cesse d'être battu.
Parce qu'il n'a pas réussi à former une coalition, le président français a deux buts : éviter que le prochain gouvernement soit immédiatement censuré et obtenir l'approbation d'un budget, qui sera le principal enjeu pour le nouveau Premier ministre. D'après diverses sources, la nomination pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine, mais l'Elysée n'a pas confirmé de calendrier précis pour le moment.
Suite aux demandes de Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée, Emmanuel Macron est de plus en plus pressé de nommer un Premier ministre. Avec la fin des Jeux Olympiques et la rentrée après l'été, les Français commencent à s'inquiéter de l'absence de gouvernement et cela met encore plus de pression sur le président.
D'après une enquête Elabe pour BFMTV, une majorité relative (55%) considère qu'il est problématique de ne pas avoir un gouvernement en pleine fonction. Cette opinion a augmenté de 5 points en un mois. Les Français soutiennent la décision de ne pas choisir Lucie Castets, du Nouveau Front populaire (NFP), comme Premier ministre, mais ils restent sceptiques. D'après un sondage Odoxa pour "Le Figaro", 74% des personnes interrogées ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour former un gouvernement qui répond à leurs attentes, en raison de la fragmentation des votes lors des dernières élections législatives.
Le Rassemblement national (RN) dirigé par Jordan Bardella demande la tenue d'une session extraordinaire à l'Assemblée après une période d'inactivité suite aux élections législatives. Le RN souhaite présenter une proposition de loi axée sur la sécurité en réponse à des incidents récents tels que l'attaque contre une synagogue à la Grande-Motte ou la mort d'un gendarme tué par un automobiliste.
Étant donné qu'il n'a pas réussi à faire nommer Lucie Castets, Jean-Luc Mélenchon, le chef de La France insoumise (LFI), conteste la légitimité du futur gouvernement. Il annonce déjà qu'il présentera une motion de censure – qui ne peut être adoptée qu'avec le soutien du RN – une procédure de destitution, qui n'a aucune chance de réussir en raison des équilibres politiques à l'Assemblée nationale et au Sénat où la droite et le centre ont la majorité, et une mobilisation dans la rue, avec un premier rassemblement prévu le 7 septembre.
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N'ayant pas réussi à rassembler la droite dans une coalition, Emmanuel Macron tente de diviser le NFP. Le nom de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande, est souvent évoqué pour devenir Premier ministre. Bien qu'il ait nié avoir eu des contacts avec Emmanuel Macron, l'ancien maire de Cherbourg a également indiqué qu'il ne refuserait pas cette proposition.
Selon Jean-Luc Mélenchon, la nomination de Bernard Cazeneuve aurait un impact négatif sur la cohésion des membres du Parti Socialiste au Parlement, ce qui affaiblirait notre coalition. Cela aurait également un effet néfaste sur le PS en général, comme il l'a souligné dans un billet de blog publié aujourd'hui.
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