Emmanuel Macron propose une autonomie historique à la Corse dans la République

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Emmanuel Macron suggère à la Corse de bénéficier d'une certaine autonomie au sein de la République. Le président français a averti les dirigeants nationalistes de l'île que cette démarche, qu'il considère comme étant historique, devra se dérouler en collaboration avec l'État et non pas en opposition à celui-ci.

Selon le journal Les Echos

En visite en Corse ce jeudi, Emmanuel Macron a décrit la proposition qu'il a faite aux habitants de l'île comme étant un moment historique. Il a suggéré une forme d'autonomie au sein de la République. Le président a souligné que maintenir le statu quo serait un échec pour tous. Cette proposition intervient après dix-huit mois de discussions qui ont été initiées suite à une explosion de violences en Corse en 2022, après l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

Lors de son discours à Ajaccio devant l'Assemblée de Corse, dont les membres sont majoritairement nationalistes, Emmanuel Macron a exprimé son opinion selon laquelle il était nécessaire de faire progresser la situation et de reconnaître officiellement "l'intégration de la Corse dans notre Constitution". Il a également ajouté : "Soyons courageux et construisons une forme d'autonomie pour la Corse au sein de la République". Cependant, il a tenu à souligner que cette autonomie ne serait ni dirigée contre l'État, ni indépendante de l'État.

Dans les faits, Emmanuel Macron a accordé une période de "six mois" aux différents partis politiques corses, allant des indépendantistes à la droite, afin de parvenir à un "accord" avec le gouvernement permettant de changer le statut de l'île. Ce nouvel accord devra prendre la forme d'un "texte constitutionnel et organique" qui pourra ensuite être présenté à Paris.

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Le président a déclaré qu'en raison de cette reconnaissance constitutionnelle sans précédent, il souhaite que la langue corse soit enseignée de manière plus efficace et qu'elle occupe une place centrale dans la vie de chaque Corse. Il a également annoncé la création d'un service public d'enseignement pour promouvoir le bilinguisme. Il a souligné l'importance de donner davantage de place à la langue corse, tant dans l'enseignement que dans l'espace public.

Rejet de la tendance criminelle

Dans l'île de Beauté, qui est sous la direction des nationalistes depuis huit ans, il y avait une grande attente. Avant le discours du président de la République, la présidente autonomiste de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, avait parlé du fort sentiment de privation ressenti par la jeunesse corse, ainsi que de la nécessité de lutter contre la spéculation immobilière, de reconnaître le peuple corse et d'officialiser la langue corse.

Gilles Simeoni, qui est le président autonomiste de l'exécutif de Corse, a affirmé que le statut d'autonomie serait intégré au sein de la République française. Il a également énuméré cinq principaux enjeux, à savoir la reconnaissance historique, les questions sociétales, les aspects économiques et sociaux, ainsi que le refus de toute pression ou de toute implication mafieuse dans le domaine de la démocratie.

LR met en garde

Presque tous unis, les nationalistes ont adopté le 5 juillet un projet d'autonomie qui demande un pouvoir législatif dans tous les domaines à l'exception du pouvoir régalien. Ce pouvoir serait confié à l'assemblée de Corse, où ils occupent la majorité des sièges. Ils demandent également un statut de résident, la reconnaissance officielle de la langue corse et l'inscription de la notion de peuple corse dans la Constitution. Un autre texte proposé par l'opposition minoritaire de droite, qui demande simplement le pouvoir d'adapter les lois françaises aux spécificités corses, a également été envoyé au président. Maintenant, les deux parties doivent parvenir à un accord.

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Lors d'une interview accordée à "Corse-Matin" lundi, Bruno Retailleau, qui est à la tête du groupe Les Républicains au Sénat, a mis en garde contre les demandes des nationalistes qui dépassent les limites acceptables. Cependant, le président aura besoin d'une majorité des trois cinquièmes, incluant les Républicains, au Congrès (qui comprend l'Assemblée nationale et le Sénat) afin d'inscrire toute modification institutionnelle de l'île dans la Constitution. C'est pourquoi il demande au préalable un accord politique entre les nationalistes et l'opposition de droite dans l'île.

Selon les informations

Titre: Les Echos

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