Sciences Po cherche à retrouver la stabilité après une période tumultueuse. Les potentiels directeurs de l'établissement sont actuellement en phase d'audition. En parallèle, Sciences Po tente d'analyser les événements agités qui ont eu lieu au printemps dernier pour en tirer des enseignements.
Écrit par Frédéric SCHAEFFER
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À Sciences Po également, on s'occupe des tâches quotidiennes. Depuis la démission soudaine de Mathias Vicherat en mars dernier, l'établissement attend son nouveau directeur. Les candidats pour le remplacer sont actuellement auditionnés les jeudi et vendredi, et un nom sera transmis aux autorités publiques le soir du 20 septembre.
Actuellement, c'est Jean Bassères, l'administrateur provisoire, qui supervise la rentrée de l'établissement. Malgré une année mouvementée marquée par la crise suite au départ de Mathias Vicherat (renvoyé devant la justice pour des violences conjugales) et les manifestations des étudiants pro-Palestiniens, l'ancien directeur général de Pôle emploi a qualifié la rentrée de mercredi de "calme".
Malgré les controverses récentes, il a été affirmé lors d'une conférence de presse par Jean Bassères que Sciences Po reste très attractif et que le niveau d'excellence des candidats admis s'est encore renforcé cette année. Environ 15 600 candidats ont postulé pour rejoindre Sciences Po en première année, ce qui représente une augmentation d'environ 9 % par rapport à l'année précédente. Parmi eux, plus de 1 850 nouveaux étudiants commencent leur première année.
Alors que Sciences Po attend un nouveau directeur pour traiter les grands dossiers en suspens, l'établissement cherche à tirer des enseignements des mouvements étudiants agités du printemps dernier. Des manifestations d'étudiants pro-Palestiniens, suivies d'interventions policières, ont eu lieu sur les différents campus de Sciences Po, suscitant des débats politiques et alimentant les controverses, notamment autour d'accusations d'antisémitisme. Jean Bassères a souligné lors d'une conférence de presse la nécessité de réinstaurer la culture du débat et du dialogue au sein de l'institution.
Dans les prochaines semaines, les élèves de première et deuxième années auront l'occasion de suivre des cours sur la liberté d'expression, en français et en anglais. Ces cours, qui dureront deux heures en classe, auront pour objectif de familiariser les étudiants avec le cadre juridique de la liberté d'expression en France, y compris sur les plateformes en ligne.
Une nouvelle initiative pour la rentrée est la mise en place d'un cours de 12 cours magistraux sur le conflit israélo-palestinien, ouvert à tous les étudiants. L'objectif est de mieux former et informer les étudiants sur ce sujet qui suscite beaucoup d'intérêt, mais pour lequel ils manquent parfois de connaissances. L'université souhaite également lutter contre les discriminations, l'antisémitisme et le racisme en proposant un cours en ligne obligatoire, sensibiliser les étudiants à la résolution pacifique des conflits et encourager le dialogue entre les étudiants et l'administration en créant de nouveaux espaces de discussion.
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Il revient à la prochaine personne en charge de s'occuper de plusieurs projets en attente, tels que la réflexion sur le modèle économique, l'augmentation du nombre d'enseignants-chercheurs pour être compétitif sur la scène internationale, ainsi que la position académique de l'établissement. Environ dix candidats ont soumis leur candidature début juillet pour prendre la direction de Sciences Po.
Les candidats sont passés en entretien jeudi et vendredi par la commission d'évaluation qui sélectionnera une liste restreinte de candidats à présenter aux conseils de Sciences Po (le conseil de l'institut et le conseil d'administration de la Fondation nationale des sciences politiques – FNSP) les 19 et 20 septembre. Ensuite, un seul nom sera recommandé à la fois à Emmanuel Macron et au prochain ministre de l'Enseignement supérieur. Le directeur de Sciences Po exerçant également des fonctions d'administration au sein de la FNSP, cette double responsabilité nécessite deux décrets distincts, ce qui peut compliquer les choses en cas de désaccord entre l'Elysée et le ministère.
Frédéric Schaeffer
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