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Réforme de MaPrimRénov’ : Les artisans craignent un effondrement du marché

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Réforme de MaPrimRénov’ : Les artisans craignent un effondrement du marché

Les artisans expriment leur inquiétude face aux changements apportés par le gouvernement dans le budget 2024 concernant MaPrimRénov'. Ces modifications mettent davantage l'accent sur les rénovations globales, au détriment des travaux individuels. Les artisans craignent que cela ne conduise à un effondrement du marché, malgré le montant important du budget alloué.

Par moi-même, Marie Bell

Est-ce un coup de boost ou un coup d'arrêt pour MaPrimeRénov' ? C'est un paradoxe important : bien que le gouvernement ait décidé de dynamiser la rénovation énergétique des bâtiments grâce à ce programme phare, les acteurs du secteur – et pas seulement eux – estiment que les nouvelles mesures qui seront mises en place la semaine prochaine, début 2024, vont brutalement freiner les travaux de rénovation.

D'après l'exécutif, il est indéniable que les bâtiments mal isolés et équipés de modes de chauffage peu écologiques sont responsables de 18% des émissions de gaz à effet de serre en France. Par conséquent, il est essentiel d'intervenir dans ce domaine afin de respecter l'objectif de réduction des émissions fixé par la France, à savoir une baisse de 55% d'ici 2030 par rapport à 1990.

Un point largement reconnu par les spécialistes est que les travaux appelés "mono-geste", c'est-à-dire ceux qui se concentrent sur un seul type de travaux à la fois, comme le remplacement des fenêtres, l'isolation du toit ou l'isolation des murs, sont très peu efficaces en termes de gains énergétiques.

Devant cette réalité, le gouvernement a choisi, dans le cadre du budget de 2024, d'augmenter à 5 milliards d'euros le montant alloué au programme MaPrimRénov'. Ce dernier va connaître des changements significatifs à partir du 1er janvier.

Également à consulter :

ANALYSE – Les difficultés rencontrées dans le secteur immobilier pour la rénovation énergétique.

Un programme de rénovation majeure a été lancé afin de promouvoir la rénovation complète des bâtiments, qu'ils soient des copropriétés ou des logements individuels. Ce type de rénovation sera réalisé avec l'aide d'un accompagnateur, dont les frais seront couverts par l'État en fonction des revenus des ménages.

Les personnes ayant moins de ressources bénéficient d'une prise en charge totale. Le montant maximum de cette prise en charge pour l'accompagnement peut atteindre 4.000 euros si l'habitat est considéré comme insalubre ou si le ménage se trouve en situation de précarité énergétique.

Ce système prévoira une augmentation des aides, mais en fonction du coût des travaux entrepris. Par conséquent, pour les familles les plus modestes, le pourcentage de prise en charge pourra atteindre jusqu'à 90 %, pour un montant de travaux éligibles compris entre 40 000 et 70 000 euros, en fonction du projet et des économies d'énergie attendues.

À partir de 2024, les aides publiques pour les rénovations "mono-geste", qui ont représenté 90% des 670 000 rénovations aidées en 2022, seront réservées à la mise en place de systèmes de chauffage décarboné. Les ménages aux revenus modestes et intermédiaires bénéficieront d'une augmentation des aides à l'installation de pompes à chaleur air/eau et géothermiques, passant de 1 000 euros à 2 000 euros.

Les dépenses budgétaires sont importantes, mais les professionnels du secteur de la construction craignent que le nombre de ménages qui ont les moyens financiers d'entreprendre autant de travaux de rénovation dans leur ensemble, malgré les aides, soit très limité.

Une menace pour le secteur du marché

« Assez des idées trompeuses. Le marché est devenu excessivement complexe. Après avoir impacté le secteur de la construction neuve, est-il vraiment nécessaire de mettre en danger le marché de la rénovation », s'est inquiété Olivier Salleron, le président de la Fédération française du bâtiment.

Article complémentaire:

Le gouvernement souhaite accélérer la rénovation énergétique, mais il y a encore des défis à surmonter.

Il y a des doutes sur la capacité de ce nouveau dispositif à permettre à l'État d'atteindre son objectif de réaliser 200 000 rénovations globales d'ici 2024 (67 000 en 2022), puis 900 000 d'ici 2030. Selon les organisations professionnelles du secteur du bâtiment, il est clair que la réforme de MaPrimeRénov', telle qu'elle est prévue pour le 1er janvier 2024, ne sera pas suffisante pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone fixés dans le cadre de la planification écologique. Les travaux nécessaires pour obtenir les aides seront trop importants pour les particuliers, leur part de financement restera trop élevée et les démarches seront toujours trop complexes pour les professionnels. C'est ce qu'ils ont fait savoir dans une lettre adressée à la Première ministre la semaine dernière.

Ayant conscience de l'importance de surveiller cette somme d'argent, le ministre adjoint du budget, Thomas Cazenave, a l'intention de présenter un projet de loi en 2024 pour lutter contre la fraude, en particulier en ce qui concerne les "aides publiques et écologiques".

Marie Bellan

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