Dans ses déclarations sur l'école, Emmanuel Macron a évoqué le concept de « réarmement civique », en combinant des idées déjà formulées auparavant et des annonces nouvelles. Parmi les nouveautés, on retrouve l'introduction de cours de théâtre et d'histoire de l'art, ainsi que la possibilité d'une généralisation de l'uniforme en 2026.
Par Marie-Christine Corbier
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Selon Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse de mardi soir, l'école doit occuper une place centrale dans une approche globale. Le président a établi un lien entre le renforcement de la citoyenneté et l'ordre, ainsi que le progrès. Il a souligné que l'ordre est lié au progrès et que l'autorité est associée à l'émancipation.
Dans le cadre du "réarmement civique", environ une centaine d'établissements qui se sont portés volontaires mettront en place la "tenue unique" dès cette année, tandis que certains commenceront après les vacances d'hiver. Cette initiative fera l'objet d'une évaluation méthodique et, si les résultats s'avèrent concluants, elle sera généralisée en 2026. Selon le porte-parole, cette tenue unique permettra de réduire les inégalités entre les familles.
Le président souhaite également augmenter le nombre d'heures d'instruction civique dès la rentrée 2024. Il a déclaré que l'instruction civique serait réformée, reprenant ainsi une annonce faite par l'ancien ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, en juin dernier.
À partir de la 5e année, une heure par semaine sera consacrée à l'étude des grands textes fondateurs de la Nation, dans le cadre de l'instruction civique. Le président de la République a délibérément choisi d'utiliser le terme d'instruction civique, qui était utilisé avant le quinquennat de François Hollande, plutôt que le terme d'enseignement moral et civique actuellement en vigueur dans les textes officiels.
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Il a été annoncé que l'on mettra en place une cérémonie de remise des diplômes dans le but de renforcer l'unité, la fierté et la reconnaissance républicaine. Le président a souligné qu'il s'agit également d'une occasion de former des citoyens républicains tout en transmettant des connaissances.
Une fois de plus, le chef de l'État a réitéré son désir d'étendre le Service national universel aux élèves de seconde dans les semaines à venir, sans donner plus de détails.
Emmanuel Macron exprime son soutien à Amélie Oudéa-Castéra. Est-ce qu'Amélie Oudéa-Castéra pourra accomplir sa mission malgré la controverse concernant "les paquets d'heures non remplacées"? "La ministre a fait un choix personnel pour ses enfants", a répondu Emmanuel Macron. Il est important de respecter les choix personnels, selon lui. Le Président a également souligné qu'Amélie Oudéa-Castéra s'est excusée pour ses commentaires publics maladroits, ce qu'il considère comme la bonne chose à faire. Il a rappelé avoir lui-même fait des remarques blessantes par le passé.
"Si nous n'avons pas tous les enseignants à nos côtés, il n'y aura pas d'école viable", a-t-il affirmé. Cela sera une priorité à suivre, en continuité avec les actions que le Premier ministre devait encore accomplir il y a peu de temps.
Lorsqu'il a été interrogé sur les absences des enseignants, il s'est exprimé positivement en disant que les remplacements de courte durée avaient été améliorés de 5 à 15%. Il reprenait ainsi les arguments avancés par la ministre de l'Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, avant que la polémique sur les heures non remplacées dans l'école publique ne surgisse.
Entre septembre et novembre 2023, il y a eu une augmentation significative du nombre d'absences remplacées par rapport à la même période en 2022, passant de 5 à 15%. Cependant, il convient de noter qu'il y avait déjà un faible taux d'absences remplacées l'année précédente. La fédération de parents FCPE a commenté cette évolution en soulignant les difficultés rencontrées dans le processus de recrutement, notamment dans le second degré où de nombreux postes restent vacants tout au long de l'année faute de recrutements suffisants.
Le théâtre sera désormais une étape incontournable dans le cursus scolaire. Afin de renforcer l'éducation artistique et culturelle qui a débuté en 2017, le président a annoncé que le théâtre sera obligatoire au collège dès la prochaine rentrée, car il enseigne la confiance en soi, l'expression orale et la familiarisation avec les grands textes. Dans le même esprit, l'histoire de l'art retrouvera également sa place au collège et au lycée dès la prochaine rentrée.
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Le chef de l'État a mentionné la révision des programmes déjà annoncée par Gabriel Attal, mais sans spécifier quels cours seraient impactés par l'accent mis sur l'augmentation des heures d'instruction civique, l'introduction de cours de théâtre au collège et la priorité accordée au sport et à l'orientation.
La formation des enseignants à l'université sera complètement révisée dès ce trimestre, selon les propos du président de la République. Il souhaite que les futurs enseignants puissent être formés après le baccalauréat, tout en reconnaissant l'intérêt des écoles normales. Ainsi, il rassure ceux qui craignaient que la formation se déroule en dehors des universités en affirmant son attachement à un système lié à l'université.
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En ce qui concerne l'éducation, il a souligné que l'ordre et l'autorité ne sont pas suffisants. Il reprend un thème qui était déjà présent lors de la campagne de 2017 : "L'avenir des enfants de la République est encore trop influencé par les inégalités initiales, qui sont la pire des injustices." Emmanuel Macron souhaite mettre fin à l'idée selon laquelle certains jeunes pensent que certains domaines ne sont pas pour eux, que l'accès à certains diplômes ou à la culture ne leur est pas destiné.
Dans cette position, il affirme son intention de poursuivre son travail avec les enfants en situation difficile, en se concentrant sur les périodes de vacances et le temps scolaire. Il considère que les vacances prolongées sont une forme d'inégalité sociale et souhaite commencer dès la cinquième année à accompagner les élèves dans leur orientation professionnelle. Il avait déjà abordé ces sujets en juin et en septembre derniers.
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