Six anciens élèves du collège sont jugés lors d'un premier procès à huis clos pour l'assassinat de Samuel Paty. Le ministère de l'Education nationale s'est porté partie civile dans cette affaire. Les accusés risquent une peine de deux ans et demi de prison.
Selon une information relayée par
Peu avant 9 heures ce lundi matin, les adolescents accusés sont arrivés au tribunal spécialisé pour mineurs à Paris. Leurs visages étaient dissimulés sous leurs manteaux, certains portaient des lunettes de soleil ou un masque chirurgical. Ils étaient accompagnés de leurs parents et de leurs avocats.
Les six anciens élèves du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) comparaissent devant la justice pour leur participation à l'assassinat du professeur Samuel Paty le 16 octobre 2020, perpétré par un jeune djihadiste. Le procès, qui se déroule à huis clos, devrait se poursuivre jusqu'au 8 décembre. Un autre procès, concernant les adultes impliqués dans cette affaire, est prévu à la fin de l'année 2024.
Des membres du corps enseignant veulent se constituer partie civile lors du procès. Avant eux, certains proches de Samuel Paty, y compris ses parents, sont entrés dans la salle d'audience avec des visages fermés. Une dizaine d'anciens collègues du professeur souhaite également se constituer partie civile, malgré l'opposition du parquet national antiterroriste. Cependant, Mickaëlle Paty, la sœur du professeur, ne comprend pas cette démarche tardive et estime que leur soutien envers leur collègue n'était pas évident du tout. Son avocat, Me Louis Cailliez, partage cette opinion.
Peu avant le début du procès, le ministère de l'Éducation nationale avait déjà annoncé qu'il se porterait partie civile. Gabriel Attal, le ministre, a déclaré que cela était essentiel pour réaffirmer notre volonté de défendre les valeurs de la République que Samuel Paty représentait, ainsi que pour exprimer notre soutien inébranlable à tous les enseignants, profondément blessés par l'assassinat brutal de leur collègue.
Le sentiment suscité par ce crime avait été renforcé en particulier par l'assassinat mi-octobre d'un enseignant du nom de Dominique Bernard, qui a été tué à Arras dans le nord de la France par un jeune islamiste radicalisé.
Un événement tragique
L'attaque contre Samuel Paty, qui a eu lieu dans un contexte de menace terroriste élevée, a provoqué une énorme émotion en France et à l'étranger. Le 16 octobre 2020, l'enseignant de 47 ans, spécialisé en histoire-géographie, a été poignardé puis décapité près de son école à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe originaire de Tchétchénie. Ce jeune homme de 18 ans, radicalisé dans l'islamisme, a été tué par la police peu de temps après. Il reprochait à l'enseignant d'avoir montré des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.
L'enquête avait révélé comment, en seulement dix jours, Samuel Paty s'était retrouvé pris au piège. Tout a commencé avec le mensonge d'une élève du collège, suivi des attaques en ligne, pour finalement aboutir à l'arrivée de l'agresseur devant l'établissement scolaire le 16 octobre.
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Lors du procès, cinq adolescents, qui avaient alors 14 et 15 ans, sont en train d'être jugés pour avoir formé un groupe de criminels dans le but de préparer des violences aggravées. On les accuse d'avoir gardé un œil sur les environs du collège et d'avoir désigné Samuel Paty à l'assaillant en échange d'argent.
Une autre adolescente, âgée de 13 ans au moment des faits, est jugée pour avoir fait une fausse déclaration. Cette élève de collège avait affirmé à tort que le professeur avait demandé aux élèves musulmans de se déclarer et de quitter la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet. En réalité, elle n'était pas présente lors de ce cours. Son mensonge a été à l'origine d'une violente campagne sur les réseaux sociaux contre l'enseignant.
Les collégiens sont très bouleversés et en larmes pendant les auditions. La famille de Samuel Paty attend avec impatience ce premier procès, qui est considéré comme étant très important. Me Virginie Le Roy, qui représente les parents et l'une des sœurs de Samuel Paty, affirme que le rôle des mineurs est crucial dans la chaîne d'événements qui a mené à l'assassinat du professeur. L'ex-compagne de Samuel Paty enverra une lettre à la présidente, mais ne sera pas présente lors de l'audience. Me Francis Szpiner, qui la représente ainsi que leur fils, a confirmé cette information.
Lors des auditions, les élèves du collège ont pleuré en avouant qu'ils pensaient que le professeur pourrait être exposé sur les réseaux sociaux, peut-être humilié ou frappé, mais jamais qu'il en arriverait à la mort. Aujourd'hui, ils sont au lycée et risquent une peine de deux ans et demi de prison. Selon Me Dylan Slama, l'avocat de l'un d'eux, la situation est complexe. Ce jeune sera toujours associé à cette affaire tout au long de sa vie.
Source AFP
Le journal Les Echos
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