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Optimiser les forces mobiles pour les Jeux olympiques 2024: la Cour des comptes appelle à recentrer sur le coeur de métier des CRS et gendarmes

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Optimiser les forces mobiles pour les Jeux olympiques 2024: la Cour des comptes appelle à recentrer sur le coeur de métier des CRS et gendarmes

La Cour des comptes recommande à l'Etat de recentrer les CRS et les gendarmes mobiles sur leurs missions principales, en particulier en vue des Jeux olympiques. Il est également suggéré de rendre leurs interventions plus flexibles. En outre, une réorganisation de la localisation des casernes est envisagée à plus long terme.

Écrit par Sébastien Dumoulin

La proximité des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, avec leurs grands rassemblements de spectateurs et de fêtards, devrait être l'occasion d'améliorer l'utilisation des "forces mobiles". Selon un rapport récemment publié par la Cour des comptes, il est souligné que les quelque 11 000 CRS et 12 500 gendarmes mobiles, spécialisés dans la sécurisation et le maintien de l'ordre, sont souvent utilisés pour d'autres tâches.

Environ la moitié des 169 unités disponibles (109 escadrons de gendarmerie et 60 compagnies de CRS) sont actuellement engagées dans diverses missions à long terme, ce qui signifie qu'elles ne peuvent pas être utilisées en cas de troubles civils ou de manifestations tendues.

Surveillance sur la plage

Certains effectuent une surveillance fixe près des bâtiments publics, des ambassades et des lieux de culte. D'autres sont chargés de surveiller l'immigration illégale – à Calais, Dunkerque ou aux frontières espagnoles et italiennes – ou encore de garder le centre de rétention administrative de Lyon. De nombreux hommes sont également déployés dans les quartiers sensibles. Sans oublier les environ 300 CRS qui, chaque été, assurent la surveillance des baigneurs sur les plages.

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Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, souligne que les unités de force mobile sont souvent déployées pour des missions qui ne relèvent pas de leur domaine d'expertise en maintien de l'ordre et en sécurisation. Il recommande de limiter ces déploiements aux situations où il n'y a pas d'autre choix et lorsque ces missions sont prioritaires.

Protéger la formation

Les juges font remarquer que les effectifs des forces mobiles n'ont presque pas changé au cours des dix dernières années, suite à une forte diminution dans les années 2010 suite à la révision générale des politiques publiques (RGPP). Malgré la création de 11 nouvelles unités prévues dans la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), les ressources sont donc limitées.

En raison du contexte actuel, certaines missions traditionnelles sont devenues plus coûteuses, notamment les voyages officiels du président de la République qui nécessitaient en moyenne deux à trois unités de forces mobiles en 2019, mais qui en demandent désormais en moyenne quatre à sept.

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La situation actuelle présente deux principaux problèmes. Le premier est que les CRS et les gendarmes mobiles sont très sollicités et passent de moins en moins de temps à se former, bien que cela soit crucial selon la Cour. Le deuxième problème est que lors des grandes crises telles que celle des "gilets jaunes", le maintien de l'ordre et la sécurisation échouent faute de suffisamment de forces mobiles, qui devraient être complétées par d'autres unités (forces territoriales, compagnies d'intervention, brigades anticriminalité, BRAV-M…) qui devraient être mieux formées pour éviter les dégâts.

Pour l'instant, le rapport suggère également de revoir les directives sur l'utilisation des forces mobiles, qui datent de 2015. Il est envisagé de assouplir le principe de "non-sécabilité", qui limite la division d'une unité en plus de deux. De même, les restrictions liées au changement de mission pendant le même service pourraient être modifiées.

Sur une période de dix à quinze ans, les juges recommandent à l'État de revoir l'emplacement des forces de police mobiles, qui datent de l'après-guerre. À l'époque, les principaux foyers de troubles se trouvaient dans les bassins industriels et agricoles, mais aujourd'hui, ils se concentrent principalement dans les grandes zones urbaines, en particulier en région parisienne.

La dispersion passée des compagnies et escadrons a deux effets néfastes : des délais de transport plus longs et des coûts d'hébergement en hausse. Après la crise du Covid, les CRS doivent désormais avoir une chambre individuelle lorsqu'ils séjournent à l'hôtel. Avec un manque de cantonnements disponibles, la facture a presque doublé depuis 2018 pour atteindre près de 40 millions d'euros.

"Les casernes sont des endroits où les gens vivent et travaillent. Changer leur emplacement ne sera pas une tâche facile", admet un expert en finances. "Cependant, l'augmentation importante des coûts de logement justifie un plan de construction sur une période de dix à quinze ans."

Le nom de la personne est Sébastien Dumoulin

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