Le ministère de l'Éducation est préoccupé par le manque d'enseignants pour les groupes de niveau au collège, malgré les concessions du gouvernement, et la mobilisation des opposants à cette mesure ne faiblit pas.
Écrit par Marie-Christine Corbier
Selon la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, moins de 10% de nos employés ont participé à la grève, tandis que la mobilisation a atteint près de 15% dans les collèges.
Cependant, l'indicateur principal du mécontentement ne se trouve pas seulement dans les statistiques officielles des grévistes, qui restent stables par rapport au mouvement de la mi-mars. Le malaise persiste dans les salles des professeurs, lors des rassemblements publics et parmi certains parents d'élèves. Malgré les efforts de la ministre pour améliorer la situation en imposant la suppression des groupes de niveau au profit de « groupes de besoins », le message ne semble pas être bien reçu.
Elle a déclaré qu'ils surveilleront de près la formation des groupes, sans pour autant ignorer les critiques concernant la sélection sociale des élèves liée à ces groupes.
Insuffisance de ressources
Pour calmer les tensions, Nicole Belloubet a déclaré ce mardi matin qu'elle n'envisageait pas de sanctions à l'encontre des enseignants et des établissements qui ne respecteraient pas la réforme. Elle a souligné qu'elle préférait agir en fonction de ses convictions plutôt que de recourir à des mesures punitives.
Dans une interview pour la revue « Cahiers pédagogiques », Alain Boissinot, ancien recteur, propose une solution : « Les écoles privées ont argumenté contre la mise en place de l'arrêté sur les groupes de niveau au nom de leur autonomie, et le ministère en a tenu compte », suggère-t-il. Il suggère que les écoles publiques pourraient interpréter le texte de la même manière.
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Les classes de niveau font face à un obstacle important : le manque de ressources. Une lettre du ministère envoyée aux recteurs le 28 mars, en prévision de la rentrée de septembre, souligne que ce problème préoccupe non seulement les enseignants. En décembre dernier, Gabriel Attal avait promis la création de 2 300 postes pour mettre en place ces classes de niveau, dont 830 nouveaux emplois, les autres étant des postes redéployés.
Selon un document divulgué par les médias "AEF Info" et "Le Café pédagogique", et consulté par "Les Echos", la direction des ressources humaines du ministère signale une situation tendue en ce qui concerne le nombre d'enseignants disponibles pour la rentrée scolaire. Afin de garantir un nombre suffisant de professeurs de mathématiques et de lettres pour former des groupes, le ministère suggère aux recteurs d'offrir des conditions plus attrayantes aux contractuels qu'ils embauchent.
Appel aux enseignants à la retraite
Selon cette communication, les enseignants retraités peuvent également aider en encourageant l'intervention des professeurs des écoles pour l'enseignement des matières comme le français et les mathématiques en sixième et en cinquième. Ils peuvent également suggérer aux enseignants des écoles de se détacher vers le corps des professeurs certifiés du secondaire. Les enseignants du primaire actuellement en disponibilité, en attendant de trouver un poste pour être plus proches de leur conjoint, pourraient ainsi rejoindre leur académie de choix en se détachant dans le corps des professeurs certifiés.
Le gouvernement compte également sur l'aide des enseignants retraités. Plus de 1 000 enseignants de lettres et de mathématiques ont pris leur retraite au cours de l'année scolaire précédente dans toute la France. Afin de les inciter à revenir, les académies pourront leur offrir des missions ponctuelles rémunérées et limitées dans le temps.
Il est également envisagé d'utiliser des "professeurs associés" pour les disciplines rares de la voie professionnelle, une idée qui avait été proposée par Emmanuel Macron. Ces enseignants pourraient être recrutés sans exigence de diplôme et travailler dans des domaines professionnels peu communs. Ils pourraient être engagés pour une période de trois ans, renouvelable une fois. Les recteurs sont encouragés à les inciter à se rendre directement dans les universités pour recruter de nouveaux enseignants intéressés par la profession.
Le nom de l'auteur est Marie-Christ
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