Macron : sans rien à perdre

Encourager, prendre des risques, augmenter la production, agir rapidement. Est-ce la fin d'un règne ? Non, c'est le début, souhaite le président en faisant de nombreuses annonces.

Par moi-même, Cécile Cornudet

Emmanuel Macron prend plaisir à contredire les théories politiques établies. Contrairement à ce qui est généralement admis, il a réussi à se démarquer en tant que candidat à la présidentielle en 2017 en venant de nulle part. De plus, il a déjoué les prédictions en étant réélu en 2022 sans avoir à faire face à une période de cohabitation. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la limitation de son mandat n'a pas freiné ses ambitions, bien au contraire, cela a renforcé sa position en tant que président en exercice.

Un an et demi après avoir été réélu, Emmanuel Macron cherche à changer complètement de perspective et à démontrer que cette situation lui offre en réalité une plus grande liberté. N'ayant plus rien à perdre, il se sent capable de tout essayer. Il affirme agir ainsi au nom de l'intérêt des générations futures.

Qu'en est-il de la majorité ?

Il y a plusieurs façons de démontrer cela. Prendre rapidement des décisions, rajeunir les équipes, les resserrer également. C'était la période de changement du gouvernement. Ensuite, continuer à surprendre, être audacieux, voire explosif. C'était l'objectif de sa conférence de presse mardi soir. Si l'exécutif a beaucoup affirmé que le plus difficile avait été fait en 2023 avec les lois sur les retraites et l'immigration, le plan présenté pour les prochains mois laisse présager plusieurs batailles à venir. Bien sûr, à condition que les mesures détaillées soient aussi ambitieuses qu'annoncées.

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L'introduction du critère du mérite dans la fonction publique en plus de l'ancienneté, la lutte contre les privilèges dans une loi Macron 2, une nouvelle réforme du marché du travail, un congé de paternité et maternité de 6 mois mieux rémunéré pour les deux parents, et la généralisation de l'uniforme scolaire en 2026 : ces cinq réformes, dans des domaines variés, ont le potentiel de secouer et d'ancrer le macronisme à droite. Entre l'idée d'une "unité nationale" et la volonté de perturber comme en 2017, il préfère cette dernière option.

Certaines mesures sont plus anecdotiques, comme l'inclusion du théâtre au programme du collège, ou moins réussies, comme la réduction de la complexité de l'organisation territoriale et l'instauration du service national universel pour tous. D'autres mesures ouvrent de nouvelles perspectives, telles que la lutte contre l'utilisation excessive des écrans, un sujet d'inquiétude pour les parents mais qui n'a pas encore été abordé. Selon un sondage OpinionWay réalisé pour Chloé Morin, 73% des parents soutiendraient l'interdiction des téléphones portables dans les endroits fréquentés par les enfants.

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Emmanuel Macron recherche des mesures qui peuvent être mises en place sans avoir recours à la loi, comme il l'a expliqué aux élus la veille. Cela concerne notamment l'enseignement de l'histoire de l'art au collège, le plan de lutte contre l'infertilité et les opérations de lutte contre la drogue. Cependant, en réalité, de nombreuses mesures proposées par Macron "régénéré" – son terme pour 2024 – devront être adoptées par une majorité parlementaire.

Qu'en est-il du fait qu'il n'y ait pas de majorité absolue ? La situation reste la même. Gabriel Attal, en tant que Premier ministre, n'a pas le pouvoir de décider, c'est clair, mais il ne sera pas inactif. C'est à lui qu'il reviendra de faire accepter le mélange.

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Cécile Cornudet est l'aute

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