La France confirme son objectif de diminuer de moitié l'usage des pesticides. Le gouvernement a dévoilé aujourd'hui son projet de nouveau plan Ecophyto aux acteurs concernés. Ce plan vise à établir la stratégie française de réduction des produits chimiques utilisés en agriculture d'ici 2030. Il devra être prêt d'ici début 2024.

Par Anne Feitz

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Lors du dernier Salon de l'agriculture en février, Elisabeth Borne avait annoncé que la France adopterait une nouvelle stratégie concernant les pesticides. Cette approche consistait à trouver des solutions de remplacement pour les produits qui seraient bientôt interdits.

Ce matin, la présentation du projet de stratégie appelé "Ecophyto 2030" a déçu ceux qui espéraient que l'objectif de réduction serait abandonné, mais a rassuré les ONG qui craignaient le contraire. En effet, l'Etat confirme son ambition de réduire de moitié l'utilisation de produits phytopharmaceutiques d'ici 2030, par rapport à la période de 2015 à 2017.

Une stratégie définitive a été mise en place en janvier. Elle a été élaborée par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), qui est sous l'autorité de Matignon. Cette nouvelle stratégie a impliqué la participation de six ministères, à savoir l'Agriculture, la Transition écologique, l'Outre-mer, la Santé, la Biodiversité et la Recherche.

La version complète de la proposition a été mise à disposition des parties intéressées (telles que les associations professionnelles, les ONG, etc.) lors d'une réunion du comité chargé de définir les orientations stratégiques et de suivre l'avancement du projet. C'était la première fois qu'ils en prenaient connaissance dans son ensemble. Elle sera ensuite soumise à d'autres instances avant d'être finalisée et adoptée comme stratégie définitive au début du mois de janvier.

Aussi à prendre en compte:

STATISTIQUES – La France n'a pas réussi à atteindre son objectif de réduire de 50 % l'utilisation des pesticides, malgré les mesures prises pour y parvenir.

Comparé aux plans Ecophyto précédents (le premier a été initié en 2008), le nouveau plan "Ecophyto 2030" vise une approche plus globale. Son but est de favoriser la création plus rapide de solutions alternatives aux pesticides actuellement utilisés, ainsi que de promouvoir une transition généralisée vers des pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement.

Au ministère de l'Agriculture, on explique que l'objectif est de se préparer au cas où certaines substances seraient retirées au niveau européen. En février, Elisabeth Borne avait annoncé que les interdictions en France seraient dorénavant conformes aux pratiques européennes afin d'éviter toute distorsion de concurrence.

Soutien aux agriculteurs

Le gouvernement prévoit d'augmenter les ressources allouées à la recherche et au soutien des agriculteurs. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, il a déjà annoncé qu'il investirait 250 millions d'euros l'année prochaine pour la mise en œuvre d'Ecophyto 2030, en plus des 71 millions provenant de la redevance pour pollution diffuse. De plus, une partie des fonds France 2030 sera également utilisée, mais le montant exact reste à déterminer selon le gouvernement.

Aussi, il est important de noter que l'Etat a été condamné concernant son utilisation des pesticides, ce qui a un impact sur la biodiversité.

L'organisation non gouvernementale Générations futures a exprimé sa vigilance concernant l'utilisation de certaines solutions de remplacement telles que les produits chimiques ou les nouveaux organismes génétiquement modifiés. Cependant, elle a également salué le maintien de l'objectif de réduction de 50%.

Jusqu'à maintenant, les objectifs des plans Ecophyto n'ont pas été atteints. La Cour des comptes en 2020 et les autorités administratives en 2022 ont souligné que malgré les investissements financiers, la réduction de l'utilisation de pesticides en France est loin d'être suffisante. Bien que l'indicateur de référence des plans Ecophyto, le Nodu, ait diminué de 9% en 2022 par rapport à la période 2015-2017, il a augmenté l'année dernière de 3,5% par rapport à 2021.

Par Anne Feitz

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