Les universités et les grandes écoles sont préoccupées par l'introduction d'une caution préalable pour les étudiants étrangers dans la loi sur l'immigration. Si la commission mixte paritaire, qui se réunit ce lundi, parvient à un accord, cette mesure devrait être incluse dans le texte. Cependant, son application serait restreinte.
Par moi, Marie-Christine Corbier.
La proposition suscite des préoccupations chez les présidents d'université et les responsables des grandes écoles depuis plusieurs mois. Cependant, elle devrait finalement être mise en pratique, bien qu'elle ait été modifiée. D'après nos sources, les membres du Parlement réunis ce lundi soir lors de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi sur l'immigration auraient trouvé un accord sur le principe de la caution pour les étudiants étrangers souhaitant venir étudier en France.
« Un moyen d'entrée dans le pays pour les immigrants »
L'idée d'exiger une somme d'argent avant de délivrer un permis de séjour pour les étudiants étrangers a été introduite dans le projet de loi lors d'une séance publique au Sénat. Cette exigence est liée à une surveillance accrue de la véracité et de la qualité des études poursuivies par les étudiants étrangers.
Pour en savoir plus :
ANALYSE – Loi sur l'immigration : les sujets délicats de la négociation entre le gouvernement et le parti Les Républicains.
Selon le sénateur Roger Karoutchi du parti Les Républicains, les titres de séjour accordés aux étudiants sont devenus clairement une façon d'immigrer. Selon lui, de nombreux présidents d'université ont affirmé que de nombreux étudiants inscrits grâce à ce système ne se présentent pas aux examens et ne vont même pas en cours. Ce titre de séjour permet donc une immigration détournée de son objectif initial, bien que non clandestine.
Le sénateur du parti Les Républicains considérait donc que la caution était une façon de décourager les personnes concernées. "Si la personne concernée décide de partir volontairement, le montant de la caution lui sera remboursé. De plus, si elle obtient un autre type de titre de séjour, la caution lui sera bien évidemment restituée."
Il est prévu que le principe de la caution soit maintenu, mais avec quelques modifications, selon des sources concordantes. Ces changements permettraient de faire une exception pour les étudiants très méritants et brillants.
Les responsables des universités ont une fois de plus exprimé leurs inquiétudes dimanche. France universités a déclaré dans un communiqué qu'il ne faut pas ajouter des garanties financières dont la raison est incompréhensible, tout en soulignant son engagement envers la tradition d'accueil des étudiants internationaux en France.
Pour en savoir plus :
DOSSIER – Informations essentielles sur le projet de loi immigration.
Les directeurs d'écoles d'ingénieurs avaient prévenu en septembre dernier que cette condition n'est pas favorable pour attirer les étudiants internationaux en France.
Selon un député du Modem, cette idée va à l'encontre de la politique publique qui vise à augmenter le nombre d'étudiants étrangers de 350 000 à 500 000 d'ici 2027.
Des inquiétudes entourent le doctorat
La directrice générale de Campus France, l'agence de promotion de l'enseignement supérieur à l'étranger, a récemment soulevé des préoccupations concernant une diminution inquiétante de 15 % du nombre de doctorants étrangers en France au cours des cinq dernières années, avec des baisses encore plus importantes dans certains pays qui fournissent traditionnellement un grand nombre d'étudiants, tels que l'Algérie et la Tunisie. Lors des rencontres annuelles de Campus France, elle a souligné la nécessité d'ouverture plutôt que de fermeture.
Selon un expert en enseignement supérieur, tous les pays voisins, en particulier l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont réalisé que les étudiants internationaux sont un élément clé de leur "soft power". Ils ont donc augmenté le nombre d'étudiants étrangers dans leurs universités. En prenant de telles mesures, la France risque de perdre en attractivité.
Cependant, il est nécessaire que la commission mixte paritaire, qui se réunit aujourd'hui, parvienne à un compromis et que ce compromis soit définitivement adopté par le Sénat et l'Assemblée demain pour que la mesure entre en vigueur.
Marie-Christine Corbier est l
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