Le problème de la diminution du niveau en mathématiques est préoccupant, même jusqu'à Polytechnique. Les établissements de classes préparatoires scientifiques et les grandes écoles d'ingénieurs constatent cette baisse. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette situation.

Par moi, Marie-Christine Corbier

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La question de la compétence en mathématiques ne se limite pas aux niveaux primaires, collèges et lycées. Elle est également un sujet important dans les classes préparatoires scientifiques et les grandes écoles d'ingénieurs.

Selon Emmanuel Duflos, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs, il y a une diminution significative et constante du niveau en sciences, en particulier en mathématiques, depuis dix à quinze ans. Il utilise l'image d'un pont au-dessus d'un fleuve pour expliquer la situation : auparavant, le pont était divisé en deux parties, l'une pour l'enseignement supérieur et l'autre pour l'enseignement secondaire, et les deux parties étaient connectées. Mais maintenant, une partie du pont s'est retirée, créant un vide à combler au-dessus du fleuve. Les directeurs d'écoles d'ingénieurs regrettent que la nécessité de remédier à ce problème en mathématiques persiste, alors que le temps et les ressources dont ils disposent pour former de futurs ingénieurs sont restés les mêmes.

Selon Laurent Champaney, président de la Conférence des grandes écoles et directeur d'Arts et Métiers (Ensam), il est évident que le niveau baisse. Il mentionne les témoignages de professeurs qui signalent des difficultés croissantes dans l'apprentissage des outils de base essentiels pour les ingénieurs. Il ne se prononce pas sur les causes de cette baisse, que ce soit la réforme du baccalauréat ou les conséquences de la pandémie de Covid.

Selon Emmanuel Duflos, qui est le Président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs, les élèves passent trop de temps dans des cours où rien n'est approfondi et où ils n'assimilent pas les connaissances.

Denis Choimet, qui occupe la fonction de président de l'Union des professeurs des classes préparatoires scientifiques, se montre également prudent. Il fait part de ses inquiétudes quant à la situation actuelle : « Nous sortons d'une pandémie et la réforme du lycée n'est pas encore stable », confie-t-il. Quoi qu'il en soit, il constate que cette réforme n'a pas conduit à une amélioration du niveau des élèves que nous accueillons. Les attentes en termes de progrès n'ont pas été satisfaites.

Selon Laurent Champaney, il est possible que la cause soit liée à une génération qui est tellement habituée à l'instantanéité qu'elle considère qu'elle n'a pas besoin de retenir l'information car celle-ci est facilement accessible. Emmanuel Duflos, quant à lui, pense qu'il faut étudier de plus près les programmes scolaires et la capacité des élèves à les assimiler. Il estime qu'il est nécessaire de mettre fin à la dispersion des connaissances et de se concentrer sur les bases essentielles. Il affirme que les élèves ont trop d'heures où rien n'est approfondi et où ils ne parviennent pas à assimiler les informations.

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Selon Laurent Champaney, il serait peut-être judicieux d'avoir un enseignement moins théorique. Selon lui, le système d'apprentissage actuel permet à un petit groupe de personnes d'exceller, mais il laisse également de côté un groupe plus important qui comprendra mieux plus tard, lorsqu'on lui présentera des cas pratiques. Il suggère donc d'avoir deux modèles d'enseignement: l'un basé sur les mathématiques spécialisées enseignées actuellement au lycée, et l'autre qui s'inspire des méthodes d'enseignement des sciences et technologies utilisées dans d'autres pays.

Une situation préoccupante à Polytechnique

La diminution du niveau de compétence suscite des inquiétudes jusqu'à l'Ecole polytechnique. L'année dernière, 5 100 candidats ont participé au concours de l'X. Le rapport des évaluateurs mentionne "un certain nombre de connaissances de base manquantes", selon les dires de Marc Rosso, mathématicien, professeur à l'université Paris-Cité et directeur du concours d'entrée.

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Selon lui, les meilleurs sont toujours très talentueux, mais les étudiants en bas de liste sont plus faibles. Il mentionne les critiques fréquentes concernant les épreuves orales de la part des étudiants en classes préparatoires qui ont du mal à résoudre plusieurs lignes de calcul. Marc Rosso explique que cela était déjà le cas il y a quelques années lorsqu'il était examinateur. Pour l'Ecole, cela n'est pas très grave car les candidats les plus faibles ne seront pas admis à Polytechnique, mais cela reflète tout de même le niveau général.

En 2022, il y avait 158 Français et 53 élèves internationaux admissibles dans la filière de classes préparatoires la plus axée sur les mathématiques (MPSI). En 2023, ces chiffres sont passés respectivement à 141 Français et 70 internationaux, dont des étudiants marocains. L'école s'interroge sur les raisons pour lesquelles les élèves internationaux ont été bien meilleurs cette année. Certains suggèrent qu'il s'agit d'une année exceptionnelle, tandis que d'autres au Maroc attribuent cela à la réforme du bac qui a eu lieu en France mais pas dans leur pays.

Marie-Christine Corbier est l

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