Le fait de grandir dans des conditions précaires augmente de 60 % les chances de devenir pauvre à l'âge adulte. Une étude de France Stratégie publiée récemment révèle que les adolescents issus de milieux précaires ont 1,6 fois plus de risques de tomber dans la pauvreté une fois adultes. La principale raison de cela est un niveau d'éducation plus faible.
Écrit par Solène Cazenave
Est-ce que les jeunes en situation précaire resteront dans cette situation pour toujours ? C'est ce que France Stratégie cherche à répondre dans une analyse publiée ce lundi. Selon cette étude, il est montré que parmi les jeunes en situation précaire, 1 sur 4 reste pauvre à l'âge adulte, alors que c'est seulement 1 sur 10 dans le reste de la population.
L'étude se concentre sur l'identification des signes de la précarité chez les individus interrogés. Clément Peruyero, l'auteur de l'analyse, souligne que l'étude se penche sur les privations spécifiques des adolescents, en plus des indicateurs traditionnels de revenu du ménage. Les 5 500 adultes inclus dans l'échantillon ont été invités à décrire leurs conditions de vie pendant leur adolescence, en répondant à des questions telles que s'ils mangeaient au moins un repas par jour contenant des protéines, s'ils partaient en vacances au moins une semaine par an, et s'ils disposaient du matériel scolaire nécessaire. Sur la base de ces critères, 13 % des participants ont été identifiés comme ayant vécu des situations de précarité.
Déterminer l'impact de la précarité
Il reste à déterminer si leur parcours de vie est directement influencé par la précarité, ou s'il est lié à des caractéristiques du foyer qui sont elles-mêmes associées à la pauvreté. L'étude se concentre sur des familles avec un environnement similaire pour éliminer certains facteurs tels que le nombre d'enfants dans la famille ou l'origine migratoire. Cela permettra d'isoler l'impact de la précarité financière, explique Clément Peruyero.
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Conclusion : Malgré des conditions familiales similaires, les adolescents en situation précaire ont 1,6 fois plus de risques de devenir pauvres à l'âge adulte que les autres. Cette tendance est observée peu importe le lieu de résidence, le nombre de membres dans la famille, et l'emploi de la mère. Ainsi, la précarité durant l'adolescence a un impact direct sur la pauvreté à l'âge adulte.
La réussite académique comme bouclier
Un élément clé à prendre en compte est la réussite académique. Selon Clément Peruyero, obtenir un diplôme est essentiel pour garantir un niveau de vie stable à l'âge adulte. Cela agit comme une protection contre la pauvreté, surtout pour les individus issus de milieux modestes. Avoir un diplôme d'enseignement supérieur est le premier pas vers une ascension sociale.
Les jeunes qui vivent dans la précarité ont une probabilité 1,5 fois plus élevée de quitter l'école avec un diplôme inférieur au brevet. Leur chance d'obtenir le baccalauréat ou un diplôme universitaire est réduite de 20% par rapport à ceux qui ne connaissent pas la précarité. Même si leurs parents ont un diplôme, les jeunes précaires rencontrent des difficultés importantes dans leur parcours scolaire par rapport à ceux dont les parents ont le même niveau d'éducation mais ne sont pas en situation de précarité.
Les femmes sont davantage impactées
En outre, l'impact de la transmission de la pauvreté est plus important chez les femmes : 28 % des adolescentes vivant dans la précarité sont pauvres à l'âge adulte, comparé à 11 % pour celles n'ayant pas connu cette situation. Ceci est principalement dû à la reproduction de modèles familiaux fortement liés au risque de pauvreté, notamment le fait de vivre dans une famille monoparentale.
Clément Peruyero souligne que les hommes qui ont grandi dans la précarité ne possèdent pas cette caractéristique. Les mères célibataires ont moins de chances de trouver un emploi stable pour s'en sortir. En fin de compte, les femmes qui ont vécu leur adolescence dans la précarité ont presque deux fois plus de risques de tomber dans la pauvreté à l'âge adulte.
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Le nom de Solène Cazenave.
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