
Malgré le sentiment de déception de devoir quitter Matignon, Gabriel Attal souhaite continuer à jouer un rôle important dans le futur. Lors de la passation de pouvoir entre lui et Michel Barnier, le Premier ministre sortant a exprimé des regrets quant à la brièveté de son mandat à Matignon. Il a également fait savoir à son successeur, et à tous, qu'il ne renonce à rien et qu'il veut avoir un impact significatif depuis l'Assemblée.
Écrit par Isabelle FICEK
Un sentiment d'incomplétude. Très désagréable. C'est certainement ce que le Premier ministre le plus jeune de la Ve République a ressenti ce jeudi soir lors de la transmission de pouvoir avec son successeur, le Premier ministre le plus âgé de la Ve, malgré les apparences de bonne humeur. Gabriel Attal et Michel Barnier, huit mois après qu'il a remplacé Elisabeth Borne, c'est à la fois une scène et un moment que Gabriel Attal n'avait pas envisagé en janvier dernier.
A cette époque, le ministre de l'Education nationale, qui était en fonction depuis quelques mois seulement mais avait déjà laissé sa marque, confiait en privé qu'il avait été pris au dépourvu lorsque Emmanuel Macron lui a proposé de devenir Premier ministre. Il ne pouvait refuser un tel honneur, surtout à l'âge de 34 ans. Cependant, il fut complètement abasourdi lorsque, très tardivement, il apprit la décision de dissolution du président de la République. Ce n'était pas une simple surprise, mais un choc monumental pour lui.
Gabriel Attal, malgré les critiques, a rapidement tourné son regard vers l'avenir après les élections législatives en pensant déjà à la prochaine présidentielle. Sa popularité au sein du groupe Ensemble pour la République lui a permis de prendre la présidence sans attendre, ce qui lui a valu quelques ennemis. Il n'est pas encore candidat comme Elisabeth Borne, mais il aspire à diriger le parti lors du congrès de Renaissance.
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Le jeudi dernier, lors d'un passage de pouvoir mêlé de sentiments contradictoires, il a souligné l'importance de servir son pays. Il n'a pas caché sa déception de devoir partir. Il a admis ouvertement que huit mois étaient une période courte, et il est déterminé à continuer à renforcer sa position. Un de ses partisans a regretté que, malgré ses nombreuses initiatives, huit mois ne soient pas suffisants pour faire un bilan complet de son action. Dès la nomination de Michel Barnier, Gabriel Attal a partagé une vidéo sur X, semblable à une vidéo de campagne électorale, dans laquelle il revenait sur ses huit mois à Matignon, remerciant les Français et leur assurant qu'il continuerait à entretenir ce lien avec eux.
Gabriel Attal a souligné lors de son discours l'importance des projets qu'il a mis en place pour résoudre les problèmes quotidiens des Français. Il a mentionné la désmicardisation, ses initiatives pour l'éducation, la justice des mineurs, la simplification administrative, entre autres. Il a notamment indiqué à Michel Barnier que plusieurs de ces projets sont prêts et attendent d'être annoncés cet été, et qu'ils sont sur son bureau en tant que Premier ministre.
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Au cours des récents jours, des proches de Gabriel Attal ont suggéré qu'il préférait un Premier ministre issu de la gauche. L'annonce de l'arrivée de Michel Barnier à Matignon a été bien accueillie par certains membres du groupe Ensemble pour la République, mais a également déconcerté d'autres, notamment une partie de l'aile gauche du camp présidentiel et certains membres historiques du mouvement macroniste.
Certains sont furieux contre la gauche pour avoir refusé à Bernard Cazeneuve, tandis que d'autres sont déçus car Emmanuel Macron semble représenter un retour en arrière plutôt qu'une réelle nouveauté, selon un ministre ayant démissionné. Cette opinion est partagée par de nombreuses personnes, même si elles ne l'expriment pas toujours publiquement. Par exemple, la députée Stella Dupont remet en question les positions conservatrices du nouveau Premier ministre.
L'un des premiers défis de Gabriel Attal sera de maintenir l'unité de son groupe à l'Assemblée après la démission d'un ministre. Il a organisé une réunion en visioconférence jeudi soir pour préparer la suite. En signe de détermination, il s'est rendu à l'Assemblée à pied, montrant ainsi sa volonté de jouer un rôle important. Il est prêt à reprendre les projets laissés par Michel Barnier pour agir dans cette période qu'il qualifie de crise politique en France. Malgré cela, il croit en la possibilité d'une guérison et espère continuer à progresser dans sa carrière politique.
Isabelle Ficek
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