L'étude Pisa, qui concerne le niveau des élèves français en mathématiques, sera publiée par l'OCDE ce mardi. Cette enquête est opportune pour le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, car il pourra en profiter pour présenter ses mesures pour le collège. L'inquiétude grandit quant au niveau des élèves de quinze ans en France dans cette matière.

Par l'auteure Marie-Christine Corbier

Il s'agit d'une enquête très attendue qui permettra d'évaluer la situation de l'éducation dans différents pays. Tous les trois ans, l'OCDE doit publier son enquête Pisa (Programme international de suivi des acquis des élèves), qui a évalué les compétences des élèves de quinze ans dans 81 pays.

Environ 700 000 étudiants ont participé à l'examen. Selon les pays, leur niveau d'études varie. En France, la plupart des étudiants nés en 2006 qui ont participé à l'enquête étaient en seconde générale et technologique (64,2% d'entre eux), mais aussi en seconde professionnelle (17,9%), en troisième (12,4%) ou en première année de CAP (2,5%). En revanche, en Allemagne, par exemple, les jeunes de 15 ans ont déjà fait un choix d'orientation, comme l'a rappelé le service statistique du ministère de l'Éducation nationale.

En 2022, les étudiants ont été soumis à un test comprenant des questions de mathématiques, de lecture et de sciences. En plus de cela, ils ont également dû répondre à un questionnaire portant sur leur perception de l'école, leur vie familiale et d'autres sujets. La durée totale de l'évaluation était d'environ 2 heures et 35 minutes, selon l'OCDE.

Il convient d'analyser les résultats avec précaution, car un score de 496 indique qu'il peut varier entre 489 et 503 en raison de la marge d'erreur liée à l'échantillonnage aléatoire des élèves, comme le souligne le ministère de l'Éducation nationale.

En outre, Gabriel Attal s'engage à prendre des mesures dès décembre pour faire face aux résultats préoccupants au collège.

L'OCDE a choisi de se concentrer sur les mathématiques cette année pour ses principaux résultats. Le dernier rapport Pisa qui abordait ce sujet avait été rendu public en décembre 2013. À cette époque, la France avait régressé depuis 2003, passant du groupe des pays ayant des performances supérieures à la moyenne de l'OCDE à celui ayant des performances moyennes dans l'OCDE.

Pour évaluer le niveau des élèves, il sera important de comparer attentivement l'étude de cette année à celle de 2012. L'enquête de l'OCDE ne permettra pas de juger de la politique éducative d'Emmanuel Macron car les élèves testés en 2022 ont commencé leur scolarité en CP en 2012. Ainsi, Pisa évaluera les politiques éducatives mises en place pendant le quinquennat de François Hollande. Un recteur déplore déjà que toutes les critiques politiques vont probablement s'abattre sur le gouvernement actuel, même si personne ne comprend réellement la situation.

D'autres recherches fournissent déjà des informations sur le niveau de compétence en mathématiques des élèves à différents stades de leur scolarité, en attendant la publication de Pisa. Dans un rapport intitulé "L'Etat de l'école" publié en 2022, le service statistique du ministère de l'Education a mentionné qu'au cours des trente dernières années, il y a eu une diminution significative du niveau moyen et une augmentation des disparités.

Aussi, ne manquez pas de lire l'interview d'Etienne Ghys où il souligne que le point de départ de nos difficultés en mathématiques se trouve dans l'enseignement primaire.

Selon ce document, les scores moyens des élèves de CM2 diminuent régulièrement d'une génération à l'autre depuis 1976. En 2017, plus de 90% des élèves ont un niveau inférieur ou égal à celui atteint par la moitié des élèves en 1987. En ce qui concerne les élèves les plus performants, seulement 1% ont dépassé le seuil que 10% des élèves ont dépassé en 1987. De plus, il y a eu une nette augmentation des inégalités scolaires au cours des trente dernières années.

En ce qui concerne l'évaluation du niveau des élèves, il est également important de se référer aux résultats de l'enquête Timms, en particulier pour les élèves de quatrième. Selon une étude réalisée en 2019, la France se trouvait en bas du classement, avec seulement 2 % des élèves atteignant un niveau avancé en mathématiques, contre 50 % à Singapour, à Taïwan et en Corée du Sud.

« Les élèves français les plus privilégiés obtiennent le même score moyen que les élèves anglais ou américains, remarquait le service statistique du ministère à l'époque, mais ils sont encore bien loin des performances moyennes des élèves japonais ou coréens. »

Il y a quelques semaines, l'Education nationale se réjouissait des progrès récemment constatés chez les élèves de CE1, suite à la publication des évaluations nationales du début de l'année. Cependant, Gabriel Attal a exprimé sa préoccupation face au fait que plus de la moitié des élèves de 4e ont des difficultés dans la résolution de problèmes et la géométrie. Ces résultats sont jugés préoccupants et vont amener l'Education nationale à proposer des groupes de niveau en français et en mathématiques.

Gabriel Attal annoncera aujourd'hui des informations plus détaillées, après la parution de l'étude de l'OCDE.

Selon une étude publiée par le service statistique de l'Éducation nationale, le score moyen en mathématiques des élèves de seconde générale et technologique a connu une augmentation de 3,8 points par rapport à l'année précédente. Cette hausse a permis de retrouver le niveau de l'année 2020. Les résultats sont basés sur les évaluations réalisées en début d'année scolaire.

Selon les auteurs, ces résultats confirment une tendance à la hausse depuis l'année 2021. En un an, la proportion d'élèves se situant dans les niveaux les plus élevés est passée de 32,6% à 35,7%. De plus, la part d'élèves se trouvant dans les niveaux les plus bas a diminué de 27,7% à 25,9%. En ce qui concerne les élèves de seconde professionnelle, le score moyen en mathématiques a également augmenté de 5,6 points en un an. Bien que la proportion d'élèves dans les niveaux les plus bas ait diminué, elle reste tout de même à un niveau très élevé, atteignant 71,6%.

Marie-Christine Corbier, a

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