Une grande manifestation contre l'antisémitisme a eu lieu à Paris, organisée par les présidents des deux assemblées. Malgré la présence annoncée du Rassemblement national, la marche s'est déroulée pacifiquement. Les partis d'opposition critiquent l'absence d'Emmanuel Macron.
Par moi, Jacques Paugam
Dimanche, une marche historique a été organisée à Paris, grâce à la mobilisation des présidents des deux assemblées, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Ce défilé a rassemblé de nombreux politiciens ainsi que des dizaines de milliers de personnes, qui ont parcouru le trajet de l'Assemblée nationale au Sénat.
Des manifestations ont eu lieu dans différentes grandes villes telles que Strasbourg, Dijon, Marseille, Montpellier et Perpignan, avec un total de plus de 182 000 manifestants à travers la France, y compris à Paris, selon les informations du ministère de l'Intérieur.
Suite aux massacres commis lors de l'attaque du 7 octobre, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a entraîné une augmentation des actes antisémites à travers tout le pays, ce qui a provoqué une vive émotion au sein de la classe politique.
Dans une lettre publiée dans le journal "Le Parisien" et adressée aux citoyens français avant cette marche, Emmanuel Macron a vivement critiqué la montée de l'antisémitisme tout en exprimant sa tristesse face au nombre de victimes françaises causées par le Hamas. Il a souligné que la France ne devrait pas être un pays où les citoyens juifs vivent dans la peur, et a appelé à une trêve humanitaire immédiate en vue d'un cessez-le-feu.
Article connexe:
Emmanuel Macron met en lumière les contradictions du RN et de LFI concernant l'antisémitisme.
Les personnes absentes et présentes
Bien que le chef de l'État n'ait pas participé à l'événement malgré l'appel du président du CRIF, Yonathan Arfi, il a exprimé sa solidarité "de tout cœur et de tout esprit" envers cette initiative qui provoque des controverses. Bruno Le Maire a justifié cela en expliquant que "le président occupe une position particulière au sein de nos institutions" lors d'une interview sur France Inter. Depuis l'attaque du Hamas, les partis politiques se divisent sur les termes à utiliser, notamment La France insoumise, dont le chef de file, Jean-Luc Mélenchon, fait des déclarations polémiques. La direction de ce mouvement n'était pas présente dimanche, prétendument en réaction à la venue annoncée de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.
La manifestation organisée par le parti d'extrême droite, connu pour son passé politique marqué par des accusations d'antisémitisme, s'est déroulée relativement calmement, bien qu'elle ait été éloignée de la présence de nombreux membres du gouvernement. La Première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré qu'elle ne participerait pas à la marche aux côtés du RN, en critiquant à la fois les absents et les présents. Elle a expliqué sur X que "l'absence de la France insoumise parle d'elle-même. La présence du Rassemblement national ne trompe personne".
Au début du cortège, plusieurs anciens Premiers ministres, tels qu'Edouard Philippe et Jean Castex, ont chanté la "Marseillaise" sur le boulevard Saint-Michel, en accord avec les deux présidents de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Ce dernier a exprimé son désaccord sur la présence controversée du Rassemblement national dans les colonnes du "JDD" le dimanche, en déclarant : "Je ne comprends pas cette réaction indignée. Que souhaite-t-on ? Que le Rassemblement national continue dans l'antisémitisme ou qu'il s'en éloigne ?"
Aussi à noter:
Route nationale : la situation délicate et risquée
« Son absence est un manquement »
De leur côté, les élus socialistes, communistes et écologistes ont participé à une manifestation, contrairement aux membres de la France insoumise, mais ils ont formé un « cordon républicain » pour exclure l'extrême droite. Samedi soir, dans le centre de Lyon, plusieurs personnes ont été légèrement blessées lorsqu'un groupe de militants d'extrême droite a tenté de perturber violemment une conférence sur la Palestine. Emmanuel Macron a souligné dans sa lettre aux Français qu'il ne devrait y avoir aucune division, alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé dimanche qu'une enquête était en cours et qu'il y aurait des conséquences pour les organisations impliquées.
Également à lire:
Le gouvernement promet de faire preuve d'une grande fermeté face à la hausse alarmante des actes antisémites.
Malgré quelques tensions sur la place des Invalides liées à la présence du RN, la marche s'est déroulée dans le calme, bien qu'elle n'ait pas affiché une parfaite unité. Cependant, cela n'a pas empêché les attaques politiques de se multiplier, principalement dirigées contre le président de la République. Eric Ciotti, le président des Républicains, a sévèrement critiqué cette absence en déclarant que c'était une faute grave de ne pas être présent dans ces moments d'unité, contrairement à ses prédécesseurs tels que François Hollande et Nicolas Sarkozy. Jean-Luc Mélenchon, fidèle à sa stratégie de confrontation, a exprimé son étonnement que malgré leur union, la droite et l'extrême droite aient échoué à reproduire les mobilisations générales du passé.
Personne: Jacques Paugam
Comment s'adapter dans un environnement complexe ?
Nos vidéos
Comment Netflix a sauvé un célèbre cinéma d'Hollywood appelé l'« Egyptian Theatre »
WeWork : le cofondateur Adam Neumann affirme que l'entreprise est plus adaptée que jamais au marché
Pourquoi des transporteurs polonais bloquent la frontière avec l'Ukraine en raison de concurrence déloyale
Les bombardements d'un camp de réfugiés dans la bande de Gaza pendant la guerre entre Israël et le Hamas en images
Les articles les plus populaires
Sondage – L'Observatoire politique Elabe Les Echos
Participants et absents à la marche contre l'antisémitisme
Eric Dupond-Moretti, un procès unique en son genre
À la une
Emmanuel Macron demande aux représentants des cultes un effort pédagogique lors de la guerre entre Israël et le Hamas
Rishi Sunak limoge sa ministre de l'Intérieur au Royaume-Uni
Dernières actualités – Un accord aurait été conclu entre EDF et l'Etat sur un prix de référence de l'électricité
Politique
Qui est Léon Deffontaines, tête de liste des communistes pour les élections européennes 2024 ?
Léon Deffontaines choisi comme tête de liste du Parti communiste pour les élections européennes 2024
Les erreurs de calcul de Jean-Luc Mélenchon
Pratique
P
L'Ensemble
Ce texte est protégé par les droits d'auteur et est la propriété exclusive des Echos en 202