La rentrée scolaire concerne 12 millions d'élèves, qui se préparent avec de nouveaux fournitures et des inquiétudes concernant les réformes en attente du nouveau gouvernement. Cette rentrée des classes 2024 est marquée par l'incertitude pour les élèves et les enseignants.
Selon le journal Les Echos
Aujourd'hui, environ 12 millions d'élèves reprennent le chemin de l'école. Le gouvernement en place est démissionnaire et aucun nouveau Premier ministre n'a été nommé pour le moment.
Pour sa première rentrée en tant que ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet suivra la tradition en visitant des écoles : le matin à Bourg-la-Reine et l'après-midi à Orléans. Elle a souligné que les activités habituelles ne doivent pas être négligées pour l'école. Gabriel Attal se rendra également ce matin dans une école à Issy-les-Moulineaux. Le Premier ministre démissionnaire présentera une nouvelle campagne nationale contre le harcèlement à l'école, qui sera lancée sur les réseaux sociaux, à la télévision et à la radio.
Nécessité de flexibilité
Alors que les membres du gouvernement font leur possible pour être présents sur le terrain malgré les circonstances, les enseignants se sentent très incertains en raison de l'instabilité politique actuelle, selon Catherine Nave-Bekhti de la CFDT Education. Elle craint que certaines questions structurelles importantes ne soient pas prises en compte.
Cette rentrée est différente des autres en raison de la crise politique en cours, mais aussi de la transformation de l'école vers un système de tri social basé sur les niveaux de connaissances. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat enseignant des collèges et lycées, partage cette opinion.
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Les écoles secondaires sont particulièrement concernées par la mise en place des "groupes de besoins" en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et de 5e. Cette mesure, qui faisait partie du programme du ministre de l'Education Gabriel Attal, a suscité des critiques. Ces groupes devraient également être mis en place pour les élèves de 4e et de 3e l'année prochaine, mais avec une approche flexible et pragmatique, selon les déclarations de Nicole Belloubet ces derniers mois.
Sel va être nécessaire pour les enseignants et les équipes de direction de faire preuve d'une grande flexibilité pour mettre en œuvre quelque chose qui, du point de vue pédagogique, est voué à l'échec, déclare ironiquement Jérôme Fournier, secrétaire national du SE-Unsa, soulignant un manque de coordination.
Un autre sujet important est le manque d'enseignants, considéré comme une priorité par les syndicats. Selon Sophie Vénétitay, il ne sera pas possible d'avoir un professeur pour chaque classe, et encore moins un professeur de français et de mathématiques pour chaque groupe. La crise persiste, avec plus de 3 000 postes vacants aux concours d'enseignants dans le secteur public et privé.
Le brevet, la pause numérique et les uniformes
Pour les élèves de troisième, le brevet est une source d'inquiétude supplémentaire. Gabriel Attal voulait le rendre obligatoire pour passer en classe de seconde. Cependant, Nicole Belloubet a indiqué que ce projet est actuellement en attente et que la décision sera prise par le prochain gouvernement. Il est possible que la répartition entre contrôle continu et épreuves finales soit modifiée en cours d'année pour cet examen de fin de collège.
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Certains élèves vivront une rentrée marquée par des nouvelles expériences, comme la classe de "prépa-seconde" pour ceux qui ont échoué au brevet. Ou encore la mise en place de la "pause numérique" dans environ 180 collèges, en prévision d'une possible généralisation en janvier 2025. Alors que les élèves des collèges sont déjà interdits d'utiliser leur téléphone dans l'établissement depuis 2018, cette fois-ci ils devront le laisser à l'entrée.
Cette décision découle des recommandations de la commission "écrans" mise en place par Emmanuel Macron, mais elle est accueillie avec méfiance par les syndicats. Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat des chefs d'établissement SNPDEN Unsa, se demande pourquoi une idée déjà existante est remise en question. Il souligne que la réglementation en vigueur permet déjà d'agir.
Dans près de cent établissements, principalement des écoles, la mise en place de la « tenue unique » va être expérimentée – certains établissements l'ont déjà adoptée avant l'été. Ce sujet est politiquement délicat, comme en témoigne une controverse à Limoges concernant le coût des vêtements achetés par la municipalité.
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