Suite au rejet inattendu du projet de loi immigration par les députés, Emmanuel Macron a exprimé sa frustration lors du Conseil des ministres en critiquant le comportement cynique de l'opposition qui cherche à bloquer le pays. Néanmoins, le gouvernement ne compte pas abandonner son texte et pousse pour trouver un compromis rapidement.
Selon Les Echos
Malgré l'incident à l'Assemblée nationale où il a été giflé, Emmanuel Macron a pris une décision ce mardi en affirmant que le projet de loi sur l'immigration continuerait d'avancer malgré les difficultés. Une commission mixte composée de députés et de sénateurs sera chargée de trouver un compromis hypothétique le plus rapidement possible.
Après le rejet inattendu du projet de loi par les députés, Emmanuel Macron a vivement critiqué lors du Conseil des ministres le comportement cynique et destructeur de l'opposition qui cherche à paralyser le pays. Cependant, le gouvernement ne renonce pas à son texte et continuera à défendre son équilibre, car il estime qu'une loi sur l'intégration et l'immigration est nécessaire.
Dans le but d'atteindre cet objectif, le gouvernement organisera rapidement une réunion entre les deux parties, dans le but de débattre et de trouver un compromis entre la majorité et les oppositions, a annoncé le porte-parole Olivier Véran.
Une Commission Mixte Paritaire (CMP) doit être organisée rapidement.
La CMP est une procédure parlementaire courante où sept députés et sept sénateurs se réunissent à huis clos pour essayer de trouver un accord sur une version du texte. Si un accord est trouvé sur une version commune, celle-ci doit encore être votée par le Sénat et l'Assemblée nationale. En cas de désaccord, c'est l'Assemblée qui a le pouvoir final après un dernier échange entre les deux chambres.
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Il est prévu que cette commission se réunisse dans les jours à venir, avec pour objectif de faire adopter les mesures du projet de loi d'ici la fin de l'année, selon les propos de Gérald Darmanin.
Après avoir admis son "échec" lundi et proposé de démissionner, ce que Emmanuel Macron a refusé, le ministre de l'Intérieur a voulu prouver qu'il restait en charge, malgré les demandes de la gauche pour qu'il quitte son poste et les critiques des dirigeants de LR qui ne veulent plus avoir de discussions avec lui car ils estiment qu'il les insulte constamment.
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« Il est urgent de prendre des mesures strictes pour les policiers, les magistrats et les préfets afin de lutter contre l'immigration illégale et la criminalité des étrangers », a-t-il annoncé, faisant référence aux mesures du projet qui simplifieraient l'expulsion des étrangers considérés comme dangereux et accéléreraient le traitement des demandes d'asile.
Afin de parvenir à un accord en Commission Mixte Paritaire, où la droite joue un rôle crucial en raison de sa majorité au Sénat, le parti présidentiel devra faire des compromis concernant la facilitation de la régularisation des travailleurs dans les secteurs en pénurie, qui est le point de discorde principal entre LR et le Rassemblement national.
"Si le gouvernement adopte notre position sur le texte du Sénat, nous pouvons avancer rapidement", a déclaré Eric Ciotti, chef des LR.
Le projet de loi du gouvernement a été examiné en premier lieu par le Sénat le mois dernier. Le texte finalisé penche fortement vers la droite et limite particulièrement les options de régularisation des étrangers. Le gouvernement a insisté sur le fait que c'était une condition nécessaire pour approuver cette réforme, en demandant que le texte sénatorial soit intégralement adopté.
Maintenir l'harmonie au sein de la majorité
Cependant, remettre en question la partie sur l'intégration causerait une crise au sein de la majorité. Guillaume Kasbarian, président de la commission des Affaires économiques et membre du parti macroniste, a admis que "le risque est évidemment que certains membres de notre majorité ne soient pas satisfaits de cette version du texte après la réunion de la CMP".
Lors d'une réunion avec les députés du parti au pouvoir à l'Assemblée, Elisabeth Borne a essayé de rassurer en affirmant que tout compromis ne devrait pas nuire à l'unité de la majorité, ont rapporté des participants.
Si la CMP échoue, le gouvernement devra ensuite chercher à obtenir des voix à l'Assemblée pour trouver une majorité ou prendre le risque d'utiliser l'article 49.3, ce qui pourrait lui valoir une motion de censure.
Pour l'instant, le gouvernement a rejeté l'idée de dissoudre l'Assemblée nationale, comme l'a demandé le Rassemblement national aujourd'hui. Face à cette importante crise politique, le président Jordan Bardella a demandé de retourner vers le peuple.
Les députés écologistes qui ont proposé la motion de rejet ont demandé au gouvernement de reconnaître sa défaite en abandonnant définitivement son projet de loi, tout comme l'a fait le groupe socialiste. Le président du groupe, Boris Vallaud, a insisté sur la nécessité d'abandonner cette loi défectueuse.
Selon Manuel Bompard, coordinateur de LFI, si le gouvernement décide de procéder par la force, cela marquera une étape supplémentaire dans l'autoritarisme. Selon lui, dans une démocratie normale, le ministre aurait démissionné avec son projet de loi.
Selon l'AFP, Les Echos a rapporté
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