Le Nouveau Front populaire met la pression sur Emmanuel Macron concernant la formation du nouveau gouvernement. Les membres de ce parti de gauche ont envoyé une lettre au président de la République, l'accusant de ne pas agir rapidement dans le choix d'un Premier ministre. Ils ont clairement indiqué qu'ils refuseraient de se rendre à l'Elysée pour le rencontrer à moins qu'il ne nomme Lucie Castets comme chef du gouvernement. Gabriel Attal a également déclaré qu'il voterait en faveur de la motion de censure contre un gouvernement du NFP, même s'il n'inclut pas de ministres de La France insoumise.
Auteur: Grégoire POUSSIELGUE
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Les tensions se sont intensifiées entre le Nouveau Front Populaire (NFP) et Emmanuel Macron. Dans une lettre envoyée aujourd'hui en fin de journée, le regroupement de partis de gauche, comprenant La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), les Ecologistes (EELV) et le Parti communiste (PCF), critique le président pour ne pas avoir nommé Lucie Castets comme sa représentante à Matignon, l'accusant de tergiverser.
Le NFP a déclaré qu'il ne se rendrait plus à l'Elysée à moins que ce ne soit pour discuter des détails de la cohabitation, c'est-à-dire si Emmanuel Macron accepte de nommer Lucie Castets en remplacement de Gabriel Attal et si le gouvernement est celui du NFP.
"La décision politique attendue"
Depuis plus d'un mois, nous attendons que le président de la République prenne ses responsabilités en respectant les institutions et en tirant la conclusion politique évidente du scrutin qu'il a lui-même organisé : nommer Lucie Castets comme Première ministre. C'est ce que déclarent les signataires de la lettre, parmi lesquels on retrouve Lucie Castets, Manuel Bompard pour La France Insoumise, Olivier Faure pour le Parti Socialiste, Fabien Roussel pour le Parti Communiste Français et Marine Tondelier pour les écologistes.
En maintenant en fonction un gouvernement démissionnaire, Emmanuel Macron rend plus difficile la tâche du futur gouvernement qui devra rétablir la situation laissée par celui-ci. Cela est souligné dans une lettre qui mentionne la préparation du budget 2025 et la rentrée scolaire. Les Français ont envoyé un message lors des élections législatives de l'été, mais il semble être ignoré par le président.
Vote de désapprobation
Le NFP continue d'exercer une pression, pendant qu'Emmanuel Macron finalise ses discussions pour choisir un nouveau Premier ministre. Aujourd'hui, il a rencontré les membres du Rassemblement national (RN) – Jordan Bardella pour le parti, Marine Le Pen pour le groupe parlementaire – ainsi qu'Eric Ciotti, qui dirige un groupe de 16 députés alliés à l'extrême droite.
Les trois individus ont tous exprimé leur intention de soutenir la motion de censure contre le gouvernement NFP. Pour le RN et son allié ciottiste, la présence ou non de ministres issus de LFI ne change rien à leur position. Jordan Bardella a déclaré depuis les jardins de l'Elysée que le Nouveau Front populaire représentait un danger pour l'ordre public, la paix civile et l'économie du pays.
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La décision de LFI de ne pas avoir de ministres de leur parti rend la tâche d'Emmanuel Macron plus compliquée. Pour les membres de l'aile droite de son parti, cela ne change rien, mais l'aile gauche semble être plus ouverte à la discussion. Selon le député de la Vienne Sacha Houlié, qui a quitté le groupe macroniste à l'Assemblée nationale après sa réélection, le président devrait nommer un Premier ministre issu de ses propres rangs. Cette exclusion des insoumis du gouvernement permettrait de débloquer la situation, en reconnaissant que le programme du NFP ne peut être entièrement mis en œuvre sans une majorité absolue.
Cependant, Gabriel Attal, le Premier ministre sortant et le chef des députés du parti Ensemble pour la République (EPR, anciennement Renaissance), a réagi 48 heures après la proposition de Jean-Luc Mélenchon. Il a critiqué ce qu'il a appelé un "faux semblant d'ouverture" et une tentative de prise de pouvoir de la part de Jean-Luc Mélenchon. Il a affirmé que Jean-Luc Mélenchon cherchait simplement à imposer son programme sans compromis ni ouverture, et même à obliger les autres groupes parlementaires à ne pas s'y opposer en menaçant d'une motion de censure. C'est ce qu'il a expliqué dans une lettre adressée aux députés du parti EPR.
"Malgré notre ouverture aux compromis, nous nous opposons fermement à l'application unilatérale du projet de la France insoumise et du NFP, car la majorité des Français le rejette. Cette approche entraînerait des conséquences néfastes telles qu'une augmentation massive des impôts, une paupérisation générale de la population, un effondrement économique et une remise en cause de nos valeurs fondamentales, notamment la laïcité. Jean-Luc Mélenchon propose un simple changement de nom sans réelle transformation. Nous ne pouvons pas soutenir cela."
Tout comme les partis de droite et d'extrême droite, les députés soutenant Macron vont voter en faveur d'une motion de censure contre le NFP, peu importe s'ils ont des ministres LFI ou non. La situation reste figée. Ce lundi en fin d'après-midi, l'Elysée n'a pas encore communiqué sur une possible intervention d'Emmanuel Macron à la fin des consultations. François Bayrou, le chef du Modem, a encouragé cette intervention, tandis que le président de la République envisage de lancer un nouveau cycle de consultations. Cependant, il est probable que le NFP ne soit pas inclus dans ce processus.
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Le nom de l'auteur est Grégoire Pouss
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