Le gouvernement prend le contrôle de "Marseille en grand" en raison du manque d'implication des élus locaux. Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'Etat à la Ville, décide de superviser directement les organes responsables de sa mise en œuvre.
Écrit par Paul Molga
Depuis plusieurs mois à Marseille, il y a une dispute entre la mairie de gauche et la métropole de droite concernant la gestion quotidienne de la ville et les améliorations nécessaires pour la rendre comparable aux grandes agglomérations. Cette situation contrarie fortement le gouvernement.
Selon les propos de la secrétaire d'État à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, il est maintenant temps de mettre fin à cette période de divertissement. Elle est venue à Marseille ce vendredi pour présenter le programme d'accélération du plan "Marseille en grand" lancé par Emmanuel Macron en septembre 2021. Une somme de 5 milliards d'euros a été allouée à ce projet, ce qui est une première pour une ville.
La ministre originaire des quartiers prioritaires de Marseille a exprimé son mécontentement quant à la lenteur des progrès. Parmi les informations partagées avec les élus, l'accent a été mis sur la méthode et la gestion des trois principaux domaines du plan : la rénovation des écoles, l'amélioration des transports et la construction de logements, en particulier sociaux.
Dans ce domaine spécifique, le gouvernement a mis à disposition une somme de 650 millions d'euros, à travers l'Agence nationale de rénovation urbaine, afin de rénover plusieurs zones sensibles. Cependant, la plupart des réunions de concertation n'ont commencé que récemment, bien que les fonds aient été alloués depuis 2019.
Ainsi, le gouvernement a choisi de tirer parti de l'opération d'intérêt national (OIP) Euroméditerranée, qui a réussi à transformer le quartier défavorisé des quais portuaires en un hub économique. Cela a permis l'établissement de 5 300 entreprises et la création de 44 000 emplois, tant dans le secteur public que privé.
Pour afficher sa détermination, l'OIP va créer une nouvelle branche qui aura un champ d'action plus large afin de gérer directement les projets d'urbanisme et d'accélérer certaines procédures. Sabrina Agresti-Roubache souligne l'importance de l'État dans cette prise de responsabilité opérationnelle, lors d'une interview accordée au journal "La Provence".
Titre: La revitalisation des cités à Marseille tarde à se concrétiser
Introduction:
La revitalisation des quartiers défavorisés de Marseille
La question de la mobilité sera abordée avec le même niveau de fermeté. Malgré le déblocage d'un milliard d'euros par le gouvernement (dont la moitié en subventions et l'autre moitié en prêt garanti par l'État) afin de mettre en place un plan de transport concerté entre la ville et la métropole, le Groupement d'intérêt public transports, créé dans ce but, ne s'est pas réuni depuis plus de six mois. La prochaine réunion aura lieu fin janvier et sera présidée par la secrétaire d'État elle-même afin de "valider les projets".
De même, en ce qui concerne la rénovation des logements dégradés du centre-ville, des réunions hebdomadaires seront organisées. De plus, le projet de construction des écoles, qui a reçu un financement de 1 milliard d'euros, est également pris en compte. Sabrina Agresti-Roubache insiste sur le fait qu'elle a donné trois mois pour que des consultations soient menées afin de choisir les écoles concernées. Cependant, cela n'a pas été fait et cela ne satisfait personne. Tout doit être lancé d'ici la fin de l'année 2026, souligne-t-elle. Les observateurs ont noté que cette échéance coïncide avec les prochaines élections municipales.
Paul Molga, qui est correspondant à Marseille, a écrit ce texte.
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