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Le gouvernement dévoile son nouvel « écoscore » pour les vêtements : un outil controversé pour sensibiliser les consommateurs à l’impact environnemental

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Le gouvernement dévoile son nouvel « écoscore » pour les vêtements : un outil controversé pour sensibiliser les consommateurs à l’impact environnemental

Le gouvernement a révélé un nouvel outil appelé Ecobalyse pour évaluer l'impact environnemental des vêtements achetés en France. Cette initiative du ministère de la Transition écologique n'a pas été accueillie de manière unanime.

Écrit par Anne Feitz

Quel système peut être utilisé pour sensibiliser les consommateurs à l'impact environnemental des vêtements qu'ils achètent ? Les fabricants, les marques et les associations sont invités à donner leur avis sur un nouvel « écoscore » proposé par le gouvernement. Ce nouvel outil, présenté ce mercredi par le ministère de la Transition écologique, est soumis à consultation pendant un mois avant la publication d'un décret prévue en mai et une mise en place prévue pour l'automne.

"Pour commencer, les entreprises seront encouragées à afficher leur impact environnemental de manière volontaire, mais il est possible que cela devienne obligatoire à partir de 2025", a déclaré un représentant du ministère. La loi Climat et résilience de 2021 prévoyait déjà un affichage obligatoire dès le début de 2025 dans divers secteurs, y compris celui du textile.

Pour lutter contre la "fast fashion", le gouvernement français a décidé de créer sa propre méthode d'évaluation, appelée "Ecobalyse". Contrairement à l'outil européen PEF en cours de développement depuis 2013, ce calculateur attribuera une note à chaque vêtement, similaire au Nutriscore pour les aliments. Cette initiative est le fruit d'une collaboration entre le ministère de la Transition écologique et l'Ademe.

Allant de 0 à l'infini, cette évaluation devrait augmenter en fonction de l'impact environnemental du produit : émissions de gaz à effet de serre, utilisation d'eau et de ressources naturelles, dommages à la biodiversité, et pollutions associées. Selon le ministère, cette évaluation est basée sur la méthode européenne PEF pour l'analyse du cycle de vie des vêtements, avec des critères supplémentaires tels que la toxicité des produits lors de leur lavage ou en fin de vie.

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La notation prend en compte un coefficient de durabilité basé sur le type de matériau utilisé (les matières nobles et naturelles sont mieux évaluées), la communication de la marque concernant la réparabilité ou l'entretien des vêtements, ainsi que la diversité de la gamme et la durée de disponibilité. Par exemple, un tee-shirt en coton biologique fabriqué en France et porté en moyenne 64 jours obtiendra une note de 383. En comparaison, un tee-shirt synthétique fabriqué en Asie, transporté par avion et porté 23 jours, sera noté 1 252, selon les informations du ministère.

Le gouvernement souhaite sensibiliser les consommateurs sur leurs achats et sanctionner les marques de mode rapide qui renouvellent rapidement des collections vendues à des prix très compétitifs. Cette étiquetage environnemental sera utilisé pour mettre en place un système de bonus-malus prévu dans la loi sur la mode rapide adoptée à l'Assemblée nationale le 14 mars dernier. La date d'examen de cette loi au Sénat devrait être annoncée dans les prochains jours, selon une conseillère ministérielle.

Les experts expriment des opinions négatives

Il reste à voir si les entreprises vont utiliser ce nouveau "écoscore" – du moins tant qu'il restera facultatif. Christophe Girardier, le créateur de Glimpact, critique fortement la décision du gouvernement de se distinguer du PEF européen.

"Cet indicateur a été développé grâce à dix années de collaboration avec des experts scientifiques, des industriels et des ONG. Il est incompréhensible de le négliger au profit d'autres critères qui ne reposent parfois sur aucune base scientifique !" déclare-t-il avec indignation. Sa société, spécialisée dans l'accompagnement des marques dans l'utilisation du PEF, compte parmi ses clients des entreprises françaises renommées telles que Decathlon, Lacoste, Carrefour, Pimkie, Chantelle, Celio, Aigle, etc.

Selon Olivier Ducatillon, président de l'Union des industries textiles, le PEF n'est pas la solution parfaite. Il critique le fait qu'un vêtement en polyester fabriqué en Chine soit mieux évalué qu'un vêtement en fibre naturelle fabriqué en France selon des critères peu clairs. Il admet cependant que toutes les fibres naturelles ne sont pas écologiques. Il pense que l'évaluation écologique tricolore devrait être améliorée, car elle prend en compte une notion de durabilité émotionnelle difficile à quantifier. Il anticipe des débats riches lors de la consultation, même si les professionnels estiment que sa durée est trop courte.

Anne Feitz

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