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Le départ d’Elisabeth Borne : quand l’affection en politique compte

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Le départ d’Elisabeth Borne : quand l’affection en politique compte

Départ de Borne : l'importance des liens personnels en politique

Bien que l'ancienne Première ministre ait fait preuve de compétence, elle n'a pas réussi à établir une relation personnelle avec Emmanuel Macron. De même, le président n'a pas non plus su créer ce lien. Cependant, cela est un élément important.

Par moi, Cécile Cornudet

Lorsqu'un observateur ou un politicien essaie de comprendre comment fonctionne une équipe, il prend en compte de nombreuses informations telles que la ligne défendue, le nombre de troupes, la connaissance de l'État et la confiance accordée à ses membres. Cependant, il oublie souvent un élément essentiel : les relations affectives. Il est important de savoir avec qui on se sent bien, avec qui on aime passer du temps, se détendre et rire. Ces aspects simples peuvent également jouer un rôle important dans la dynamique d'une équipe.

Si François Hollande n'avait pas eu une profonde aversion pour Martine Aubry, il n'aurait jamais choisi Jean-Marc Ayrault comme collaborateur. Est-ce que la même question se pose pour Emmanuel Macron, l'homme solitaire qui valorise énormément la technicité ? Assurément, et il est impossible de comprendre le départ d'Elisabeth Borne sans prendre en compte ce facteur déterminant.

Le président cherche à être réconforté

La Première ministre n'a commis aucune erreur, n'a pas été confrontée à des accusations de désloyauté, et a défendu ses idées de gauche en faisant adopter, bien que difficilement, les réformes sur les retraites et l'immigration. Elle n'a jamais cherché à se rendre visible par elle-même (peut-être pas assez selon certains), et encore moins à éclipser le président.

Cependant, Emmanuel Macron a progressivement trouvé difficile de travailler avec elle. Il a commencé à ressentir une sorte d'aversion envers elle, au point de la convoquer à l'Elysée dimanche soir pour une réunion de travail avant de la remercier le lendemain. Borne a été mise dans une situation insupportable.

Malgré les difficultés rencontrées, leur relation n'a pas réussi à se développer. Aucune complicité n'a pu se former entre eux dans leur relation professionnelle, à un moment où le président, confronté à un mandat difficile, avait au contraire besoin de connexion et d'affection. « Contrairement à ce qu'il a pu ressentir envers Edouard Philippe, il n'était ni jaloux ni agacé par sa popularité, il n'éprouvait tout simplement pas de plaisir à être en sa compagnie », remarque un proche du président. Il était donc nécessaire de mettre fin à cette relation.

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Afin de trouver du réconfort ailleurs, Emmanuel Macron a décidé de faire revenir des personnes de confiance auprès de lui, telles que Jonathan Guémas et le responsable du protocole à l'Elysée. Il accorde désormais une attention particulière aux avis de Richard Ferrand et François Bayrou, tout en cherchant un partenaire de confiance avec qui travailler et avancer pour le poste de Premier ministre.

Cette situation restreint les responsabilités de chaque personne. Sébastien Lecornu et Julien Denormandie ont développé une relation amicale avec le président. Gabriel Attal, quant à lui, n'a pas une relation amicale avec le président, mais il a toujours fait preuve de loyauté envers lui. Il combine les qualités des deux autres (à la fois politique et partisan de Macron depuis longtemps). Et en tant que jeune membre de Macron âgé de 34 ans, il a commencé sa carrière politique avec le président, ce qui permet au président de penser facilement "c'est grâce à moi". Cela crée donc des liens entre eux.

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Cécile Cornudet est l'auteur

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