Le bilan du « plan eau » six mois après son annonce par Emmanuel Macron

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Le ministre de l'Environnement, Christophe Béchu, prévoit de présenter ce jeudi un premier rapport sur les progrès réalisés dans le cadre du "plan eau", qui a été annoncé par Emmanuel Macron il y a six mois.

Par l'auteur Anne Fe

Selon le ministère de la Transition écologique, sur les 53 mesures du "plan eau" annoncé par Emmanuel Macron en mars dernier, 31 mesures ont été lancées et 12 ont été finalisées. L'une de ces mesures consiste à rendre compte de sa mise en œuvre au moins deux fois par an, ce qui sera fait ce jeudi par le ministre Christophe Béchu lors de sa visite sur le site d'Aperam, producteur d'acier inoxydable dans le Pas-de-Calais, dans le cadre de sa tournée nationale sur l'écologie.

L'été 2022 a mis en évidence de manière brutale la valeur de l'eau en tant que ressource précieuse, qui deviendra de plus en plus rare avec le réchauffement climatique. Le gouvernement a donc mis en place un « plan eau » visant à améliorer la gestion de l'eau en France. Ce plan comprend plusieurs mesures telles que la promotion de l'économie de consommation d'eau, la lutte contre les fuites, la meilleure utilisation des eaux usées et la réduction de la pollution.

En réalité, plusieurs projets ont progressé au cours des six derniers mois. Le plus significatif est le déploiement de nouvelles ressources pour les agences de l'eau, qui s'élèveront à 475 millions d'euros par an, et qui vient d'être intégré dans le projet de loi de finances pour l'année 2024. Cette réforme devrait être mise en place au début de l'année 2025.

Aussi, il est intéressant de noter que les industriels et les agriculteurs devront probablement payer plus cher leur consommation d'eau à l'avenir.

En août dernier, le gouvernement a révélé 12 des 50 sites industriels qui recevront un accompagnement pour leur effort de sobriété. De plus, 4 des 19 comités stratégiques de filière (chimie, mines et métallurgie, bois, industries électroniques) devraient finaliser leur plan d'ici la fin octobre. Par ailleurs, l'État a alloué 62 millions d'euros pour aider 400 communes à sécuriser leur approvisionnement en eau potable, principalement pour réduire les fuites.

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Le décret pour faciliter l'utilisation des eaux usées, appelé la "Réut", a été officiellement publié à la fin du mois d'août. D'ici à 2027, le gouvernement vise la création de 1 000 installations de ce type. Actuellement, 136 projets sont déjà en fonctionnement, 88 sont en cours d'évaluation et 200 sont en phase d'étude. Les opérateurs attendent maintenant les textes d'application qui leur permettront de démarrer de nouveaux projets. C'est ce qu'affirme Arnaud Bazire, président de la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E).

Il est prévu que deux décrets soient publiés, qui concernent l'utilisation de la "Réut" pour l'irrigation et l'arrosage des espaces verts. On attend également les décrets sur l'utilisation domestique et dans l'agroalimentaire de la "Réut". Un acteur du secteur fait savoir qu'il y a des difficultés à publier ces textes et qu'il y a des tensions entre les ministères.

Les experts attendent avec impatience des progrès concernant la mise en place d'une tarification progressive de l'eau, basée sur la consommation. Comme promis, le Conseil économique social et environnemental (Cese) a été chargé d'une mission sur les changements nécessaires par Elisabeth Borne, le 12 septembre dernier. "C'est un sujet compliqué, car il faut garantir la justice sociale. Les détails doivent encore être étudiés", remarque Arnaud Bazire.

Également à prendre en compte:

Confrontée à la diminution progressive de la ressource en eau, la Cour des comptes recommande une réduction des prélèvements.

De manière plus générale, alors que certains soutiennent l'idée d'investir davantage, comme l'association Amorce qui représente les autorités locales, les industriels se posent également des questions sur le financement à long terme des services liés à l'eau.

Arnaud Bazire exprime son inquiétude quant à la dépendance de l'industrie mécanique actuelle aux volumes de consommation, qui sont en baisse importante et sans précédent cette année (-10% environ pendant l'été) en raison des appels à la sobriété ou des arrêtés préfectoraux, parfois pris très tôt. Il propose de réfléchir à une séparation de cette dépendance, ce qui suscite des débats au-delà du "plan eau".

Anne Feitz

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