Les maladies cardiaques sont six fois plus mortelles que le cancer du sein pour la santé des femmes. Le hors-série de "60 millions de consommateurs" propose un aperçu complet de la santé des femmes en France, couvrant les maladies cardiovasculaires, la gynécologie et le cancer du sein. Ce guide pratique offre à la fois des conseils utiles et des avertissements.
Par Lou Vincent
Malgré le fait que les femmes en France vivent en moyenne plus longtemps que les hommes (85,1 ans contre 79,1 ans), il y a une réalité plus complexe derrière ces chiffres. Leur espérance de vie en bonne santé est en réalité assez similaire à celle des hommes – 65,9 ans contre 64,4 ans. Comment peut-on expliquer cette constatation ?
Sophie Coisne, rédactrice en chef adjointe du magazine "60 millions de consommateurs", a partagé une information qui nous a frappés. Selon elle, les femmes attendent en moyenne 37 minutes de plus que les hommes avant d'appeler les secours en cas de problèmes cardiovasculaires. Cette donnée est mise en avant dans un hors-série du magazine traitant de la santé des femmes.
Les femmes ont tendance à minimiser leurs sentiments et à se mettre en dernier par rapport à leur conjoint ou à leurs enfants. Néanmoins, il est important de noter qu'en moyenne, 204 femmes meurent chaque jour de maladies cardiovasculaires, comparé à 176 décès chez les hommes. Ces chiffres sont six fois supérieurs à ceux du cancer du sein en 2019. Comment peut-on expliquer cela ?
Selon la journaliste, l'un des principaux problèmes est que les symptômes de l'infarctus sont moins évidents chez les femmes par rapport aux hommes. Lorsqu'une femme fait une crise cardiaque, elle peut ressentir une douleur intense dans la poitrine qui se propage jusqu'au bras et à la mâchoire.
Cependant, la deuxième partie des femmes concernées peut éprouver des symptômes totalement différents tels que des douleurs intenses dans le haut du dos, une sensation d'épuisement, un essoufflement, des problèmes digestifs… Le magazine souligne que les médecins ne remarquent souvent pas ces symptômes et posent un mauvais diagnostic.
Également à noter :
Les assurances santé augmenteront en moyenne de plus de 8 % en 2024.
En termes de médicaments, le magazine "60 millions de consommateurs" souligne que la plupart des médicaments actuellement disponibles ont été testés sur des animaux mâles et ensuite uniquement sur des hommes. Par conséquent, les effets secondaires de ces traitements sont en moyenne deux fois plus prononcés chez les femmes.
Onze départements ne disposent pas de gynécologues médicaux
En l'espace de treize ans, la quantité de gynécologues médicaux en France a diminué de 65%. Cette statistique a été jugée choquante par Sophie Coisne qui souligne qu'il n'y a que 1 266 gynécologues médicaux en 2023. La situation est encore plus préoccupante dans certains départements, où onze d'entre eux sont totalement dépourvus de ces professionnels et 73 en ont moins de six pour 100 000 habitants.
La situation ne va pas s'améliorer avec les départs à la retraite, car d'après le Conseil national de l'ordre des médecins, 93% des gynécologues médicaux ont plus de 60 ans. La journaliste souligne l'importance des questions gynécologiques, notamment en ce qui concerne les dépistages qui doivent être renforcés pendant la prise de contraceptifs, la grossesse ou la ménopause, qui sont des périodes à risque. Il est préoccupant de constater que une femme sur trois n'a pas consulté depuis deux ans.
Aussi à lire:
La revue "Prescrire" a publié une liste de médicaments "plus nuisibles qu'utiles", tels que Vogalib, Voltarène et Smecta.
En ce qui concerne le début de la ménopause et les effets secondaires qui l'accompagnent, le magazine «60 millions de consommateurs» recommande de ne pas utiliser le médicament Abufène pour traiter les bouffées de chaleur, car son efficacité n'a pas été prouvée. De plus, il est conseillé d'être prudent lors de la prise de compléments alimentaires, notamment en cas d'antécédents de cancer du sein.
Les femmes françaises utilisent en moyenne 11 400 serviettes hygiéniques et tampons au cours de leur vie, de l'âge de 13 ans à 51 ans, pendant leurs règles. Cependant, en 2016, il a été révélé que ces produits pouvaient contenir des résidus potentiellement toxiques tels que le glyphosate ou des perturbateurs endocriniens.
Selon le journaliste Amine Meslem, même après sept ans, ces produits ne sont toujours pas exempts de contaminants. Il a été constaté que 70 % des échantillons testés contenaient encore une ou plusieurs traces de substances indésirables. Les marques concernées sont Joone, Saforelle, Nett et Tadam'.
Pour combler son retard, la France cherche à développer des applications de santé.
En conclusion, le magazine met en garde contre l'utilisation de gels intimes et de soins lavants qui prétendent prévenir les infections, car il n'y a aucune recherche indépendante pour le prouver. Les médecins interrogés recommandent donc d'éviter d'avoir des lingettes intimes ou des déodorants locaux dans la salle de bain.
Lou Vincent est
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