La coqueluche, la dengue et la rougeole sont surveillées de près avant les Jeux Olympiques. Avec l'arrivée d'un grand nombre de touristes et de rassemblements importants, les JO de Paris posent un défi en matière de santé alors que plusieurs maladies infectieuses sont en augmentation en France.
Écrit par Julie Zulian
L'été et les Jeux Olympiques de Paris pourraient entraîner l'arrivée de nombreux touristes en France, ce qui pourrait conduire à l'importation de maladies infectieuses. Certaines maladies sont déjà en augmentation en France. Faisons le point.
Le retour de la coqueluche
Santé publique France a averti dans un bulletin publié à la fin juin que la coqueluche est en augmentation en France et à l'étranger en raison de sa forte contagiosité. Ils recommandent une vigilance accrue pendant les Jeux olympiques de Paris. Entre janvier et juin, 78 cas ont été recensés, contre aucun à la même période l'année précédente. Le pédiatre Daniel Floret, spécialiste des maladies infectieuses, explique que la coqueluche revient régulièrement sous forme de cycles épidémiques tous les trois à cinq ans.
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La coqueluche peut affecter n'importe qui, mais elle représente un danger particulier pour les bébés non vaccinés, les personnes dont le système immunitaire est affaibli et les personnes âgées. Les formes graves de la maladie peuvent entraîner des hospitalisations et parfois même des décès. Au cours des six premiers mois de l'année, Santé Publique France a recensé 14 décès d'enfants liés à la coqueluche, principalement des nourrissons.
La meilleure façon de se protéger contre cette maladie est de se faire vacciner, en particulier pour les femmes enceintes. Daniel Floret met en garde contre le risque de contamination des nourrissons par les adultes, en particulier ceux de moins de trois mois qui sont très vulnérables.
· Appel à la vaccination contre la rougeole
En Europe, il y a actuellement une augmentation des cas de rougeole. Cette augmentation est due à une diminution de la vaccination et à un relâchement dans l'application des mesures de protection. Selon Laura Zanetti, responsable adjointe de l'unité infections respiratoires et vaccination à Santé publique France, en 2023, la plupart des cas de rougeole en France provenaient de pays étrangers où le virus était réapparu en raison d'une baisse de la couverture vaccinale pendant la pandémie de Covid-19.
Les autorités publiques ont encouragé la population à se faire vacciner avant les Jeux Olympiques. En France, la majorité des nourrissons sont bien vaccinés, mais il est estimé que 10 % des jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans n'ont pas été vaccinés contre certaines maladies.
· Le nombre de cas de dengue a augmenté de manière significative
Entre janvier et fin avril, près de 1.680 cas de dengue ont été signalés par Santé publique France en France métropolitaine. Cela représente une augmentation de treize fois par rapport à la même période en 2023. Le directeur général de la Santé, Grégory Emery, a souligné que nous sommes confrontés à une situation sans précédent.
Comme le chikungunya ou le Zika, la maladie est transmise par la piqûre du moustique-tigre. Selon Anna-Bella Failloux, spécialiste des maladies arbovirales à l'Institut Pasteur, la plupart des cas proviennent des territoires d'outre-mer tels que les Antilles ou la Guyane, où la dengue est présente chaque année.
Actuellement, le moustique-tigre est trouvé dans 80% de la France. Pendant l'été, période où les moustiques sont actifs, les Jeux Olympiques pourraient entraîner une augmentation des cas. Lorsqu'une personne malade est détectée, les autorités sanitaires procèdent à la désinsectisation des zones fréquentées, mais il est difficile de répertorier tous les cas. Parmi les personnes infectées, 80% ne présentent aucun symptôme.
· La menace persistante du Covid
À l'approche des Jeux Olympiques, les sportifs pourraient être inquiets d'être infectés par le Covid, ce qui pourrait compromettre leur participation. La France connaît une augmentation des cas de virus. Les événements comme les JO favorisent la propagation du virus, selon Mircea Sofonea, épidémiologiste à l'université de Montpellier. Il souligne que ces lieux sont des vecteurs de transmission, rappelant le cas du concert de Taylor Swift. Cependant, il n'y a pas de signe alarmant concernant ce nouveau variant. On est loin de la situation des JO de Tokyo en 2021, où aucun spectateur n'était autorisé en raison de la pandémie.
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