Jean-Luc Mélenchon revient avec force
Le chef de file de La France insoumise (LFI), qui prétend être en retrait de la scène politique, fait paraître ce jeudi un livre intitulé "Faites mieux !", dans lequel il appelle la nouvelle génération à prendre le relais de la lutte. Cependant, il rappelle également qu'il n'est pas prêt à disparaître, ce qui risque d'irriter davantage ses partenaires au sein de la Nupes.
Par moi-même, Paul Tur
Le titre du livre de Jean-Luc Mélenchon, « Faites mieux ! », semble être une déclaration politique importante. Aujourd'hui, l'auteur publie un nouveau livre chez Robert Laffont, marquant ainsi son retour sur le devant de la scène en tant que leader de La France insoumise (LFI). Cette sortie est accompagnée d'une campagne médiatique, qui révèle les deux aspects de cette opération.
D'un côté, Jean-Luc Mélenchon adopte une approche conciliatrice. Dans son ouvrage, il se présente comme un "médiateur" qui expose une "théorie politique" dans le but d'aider à agir. Il insiste sur le fait que ce n'est pas un programme politique, mais plutôt une série de analyses sur la démographie, les villes, le changement climatique et ses conséquences. Le livre se termine par un appel à l'engagement personnel et à la remise en question de l'ordre mondial.
Lors de son passage sur TF1 mercredi, l'ancien candidat à la présidentielle a choisi de ne pas élever la voix ni faire des déclarations trop hâtives. Il a soutenu son parti politique en affirmant que les membres de La France insoumise s'opposent à l'Assemblée tandis que Marine Le Pen se repose. De plus, il a essayé de calmer les tensions en désamorçant les polémiques. Bien qu'une de ses proches, Sophia Chikirou, ait comparé le communiste Fabien Roussel au collaborationniste Jacques Doriot, Jean-Luc Mélenchon a qualifié cela d'"incident insignifiant".
Sans ménagement envers la gauche non-insoumise
D'un côté, Jean-Luc Mélenchon ne ménage pas ses alliés de la Nupes. Lorsqu'il a été invité sur BFMTV il y a environ dix jours, il a simplement déclaré qu'il ne faisait pas partie de la Nupes parce qu'il "aimait les autres". Il a même ajouté : "Je ne les aime pas !" Cette semaine, lors d'une interview sur France Inter, il a critiqué vivement la social-démocratie, la qualifiant de complètement "obsolète", et s'est moqué du Parti communiste pour son utilisation du concept de "révolution citoyenne".
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Jean-Luc Mélenchon souhaite recentrer ses alliés en les exhortant à revenir à l'accord de 2022. Dans une interview accordée au journal "Le Parisien", il insiste sur l'importance de maintenir l'unité de la Nupes, soulignant que c'est le moyen le plus rapide d'atteindre la victoire, car il s'agit d'un programme commun. Sur BFMTV, il a déjà rappelé de manière plus énergique au reste de la gauche qu'ils avaient signé dans son bureau 640 mesures.
Stratégie de fracturation
« Nous souhaitons élaborer un programme commun pour 2027, qui sera naturellement différent de celui de 2022 », répond Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble. D'autres estiment que Jean-Luc Mélenchon durcit sa position concernant le programme de 2022 dans le but délibéré de diviser la gauche, de faire éclater la Nupes et de faire porter la responsabilité aux autres. « La Nupes est un obstacle et une entrave pour lui », ose un membre du Parti socialiste.
Cependant, les autres partis, bien qu'ils aient décidé de se présenter séparément aux élections européennes, continuent de souligner leur attachement à une union de la gauche et à une candidature commune en 2027. Même Fabien Roussel, qui ne cache pas son désir de participer à la prochaine élection présidentielle, l'a réaffirmé récemment lors d'une interview avec France Info : "Je suis en faveur du rassemblement, je suis en faveur de l'union afin que la gauche puisse gagner et l'emporter."
Est-ce une possibilité de quatrième candidature ?
Il est évident que Jean-Luc Mélenchon souhaite revenir sur le devant de la scène. Lorsqu'il a été interrogé à plusieurs reprises sur une éventuelle candidature en 2027, il n'a pas exclu clairement cette possibilité. Bien qu'il affirme ne pas être le candidat évident de son camp, il souligne que ce sont les circonstances qui déterminent les candidatures.
Eric Piolle admet que Jean-Luc Mélenchon a réussi à maintenir l'espace politique de la gauche en vie en 2022. Cependant, il souligne que les résultats potentiels d'un second tour opposant Le Pen à Mélenchon en 2027 suscitent de nombreuses inquiétudes. Par conséquent, le processus pour parvenir à une candidature commune s'annonce encore long.
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