Le gouvernement socialiste est divisé sur la question de la négociation avec Emmanuel Macron. Même si le Parti socialiste critique la décision d'Emmanuel Macron d'exclure la candidate du Nouveau Front populaire, Lucie Castets, les discussions sur une alliance avec LFI persistent en interne. La stratégie du secrétaire général Olivier Faure de privilégier le Nouveau Front populaire a suscité des débats animés lors d'une réunion du bureau national ce mardi.
Écrit par Grégoire POUSSIELGUE
Le parti politique La France insoumise (LFI) ne compte pas abandonner sa protestation. Après qu'Emmanuel Macron a refusé de nommer Lucie Castets à Matignon, le mouvement dirigé par Jean-Luc Mélenchon a annoncé des manifestations prévues pour le 7 septembre pour protester contre l'action du président de la République. Cependant, cette décision n'a pas suscité beaucoup d'enthousiasme au sein du Parti Socialiste.
Le Parti socialiste ne demande pas pour le moment de manifestations. Selon Pierre Jouvet, le vice-président du parti, l'urgence se situe dans les discussions politiques, même si les décisions prises par Emmanuel Macron les préoccupent. De son côté, Olivier Faure, le premier secrétaire, a indiqué qu'il sera présent lors de ces manifestations, tout en soulignant qu'il ne souhaite pas provoquer de troubles.
Les membres de son propre parti ne soutiennent pas cette méthode, courante au sein de LFI. Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et premier secrétaire adjoint du PS, estime que les manifestations ne sont pas une réponse politique efficace. Il avait exprimé son désaccord avec Olivier Faure lors du congrès de janvier 2023 à Marseille.
À la recherche d'un accord majoritaire
Le Parti Socialiste exprime des regrets quant à la décision d'Emmanuel Macron de ne pas nommer Lucie Castets à la tête de Matignon. Les membres influents du PS se sont ralliés aux critiques émanant de diverses formations politiques de gauche.
Certains sont encore mécontents de la stratégie du NFP, qui n'a pas réussi à obtenir Matignon. Selon Lamia El Aaraje, adjointe à la maire de Paris Anne Hidalgo, le président de la République aurait dû demander au parti arrivé en tête de proposer un gouvernement. De même, le parti de gauche aurait dû chercher un consensus plutôt que de se concentrer sur le choix d'un potentiel Premier ministre.
Avant la manifestation, le Parti Socialiste avait également exprimé son désaccord avec la proposition de La France Insoumise de mettre en place une procédure de destitution à l'encontre d'Emmanuel Macron.
Division au sein du parti socialiste suite à une stratégie d'alliance avec La France Insoumise. Les tensions entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol reflètent les divergences profondes au sein du parti. La fracture issue du dernier congrès est toujours bien présente, rappelant l'éclatement de la Nupes, ancêtre du NFP.
De nos jours, ceux qui soutiennent l'idée de s'éloigner de La France Insoumise expriment à nouveau leurs opinions. Le succès aux élections européennes de Raphaël Glucksmann, qui pense qu'il est temps de passer à autre chose que Mélenchon (et Macron également), les motive. Ils remettent en question particulièrement la décision d'Olivier Faure de rompre les liens avec le président de la République.
A lire également:
Le choix de Cazeneuve plutôt que Castets pour le nouveau gouvernement, expliqué.
Un membre du bureau national du parti a exprimé son désaccord lors de la réunion de ce mardi, demandée par les courants minoritaires. Ces derniers avaient été battus lors du congrès de janvier 2023. Ils critiquent également Olivier Faure pour prendre des décisions importantes seul, sans consulter le bureau national.
Emmanuel Macron est accusé d'être responsable du désordre actuel, mais il est important de ne pas aggraver la situation en commettant nos propres erreurs. Il n'est pas question de soutenir une censure systématique envers un gouvernement dirigé par quelqu'un d'autre que Lucie Castets. Selon Nicolas Mayer-Rossignol, il serait possible pour Emmanuel Macron de choisir une personnalité de gauche pour porter un projet de gauche. Le maire de Rouen affirme qu'il ne veut ni se soumettre à Jean-Luc Mélenchon, ni compromettre sa position vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
Selon Hélène Geoffroy, le Parti Socialiste se trouve sur le point de se diviser. La rentrée du parti, qui se déroulera ce week-end lors du Campus socialiste à Blois, s'annonce mouvementée. Lors du bureau national, les membres opposés à Olivier Faure ont confronté le premier secrétaire lors d'une réunion animée et tendue, selon un participant.
Je tiens à souligner que le parti est proche de la rupture. Je ne soutiendrai aucun départ en mon nom et je n'ai pas l'intention de former un nouveau parti. Cependant, si nous devenons dépendants de l'extrême gauche, alors une force centrale à gauche se formera ailleurs, par nécessité. C'est ce qu'a déclaré Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin et proche de Nicolas Mayer-Rossignol.
Macron essaie de diviser le NFP
Emmanuel Macron cherche à séduire le PS, ainsi que les écologistes et les communistes, pour affaiblir le NFP. Il observe attentivement l'évolution au sein du PS, mais pour l'instant, il se heurte à un refus catégorique. Olivier Faure a clairement affirmé sur France 2 qu'il n'était pas question de devenir les alliés de Macron et de poursuivre les politiques des sept dernières années.
Cependant, il y a des opinions divergentes sur cette question. Dans un article publié dans « Le Monde » avant le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets, le député du Parti Socialiste Philippe Brun a plaidé en faveur d'un « accord de non-censure avec un nombre suffisant de groupes politiques pour atteindre la majorité des 289 députés à l'Assemblée nationale » afin de permettre à un gouvernement d'exister sans former de coalition. Cette position a été soutenue par plusieurs membres du PS, dont Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, qui également défend une distance vis-à-vis de LFI.
Le mouvement dirigé par Jean-Luc Mélenchon a confiance en la solidité du NFP. Selon un membre important des Insoumis, il est peu probable que le PS accepte de se rapprocher de Macron. Les tentatives de dialogue avec les partisans de Macron proviennent de personnes ou de petits groupes isolés. Il serait impensable pour un Premier ministre de gauche d'accepter de ne pas annuler la réforme des retraites. Si vous êtes Premier ministre sous Macron et que vous poursuivez sa politique sans afficher de valeurs de gauche, cela sera fatal.
Le
Abonnez-vous à la newsletter Actu France pour rester informé quotidiennement de l'actualité économique et politique, avec des analyses et des décryptages par les experts du service France des «Echos». Inscrivez-vous dès maintenant.
Le nom Grégoire Poussielgue a été mention
Découvrez gratuitement l'offre Premium pour les entreprises !
Nos vidéos
Paris sportifs en ligne : qui remporte vraiment la mise ?
Portugal, Espagne, Grèce : la résurgence des pays méditerranéens
Les jeunes ont-ils des difficultés avec le travail ?
SNCF : est-ce que la concurrence peut faire baisser les prix des billets de train ?
Les articles les plus consultés
Raphaël Glucksmann encourage la gauche à trouver des compromis et à se détacher de Mélenchon
Municipales 2026 : à Nice, la menace ciottiste se rapproche pour Christian Estrosi
Jean-Luc Mélenchon préfère Lucie Castets à un Premier ministre pour ceux qui n'en ont pas
En vedette
Le PS divisé sur la question de la négociation avec Emmanuel Macron
Nouveau gouvernement : les événements de la journée de mardi
TotalEnergies prêt à baisser le prix de l'essence pour attirer les clients d'EDF et d'Engie
Actualités politiques
Le PS divisé sur la question de la négociation avec Emmanuel Macron
Le RN se positionne comme rempart face à la gauche dans le nouveau gouvernement
Le flou persiste concernant les élections municipales de 2026 à Paris
Informations pratiques
P
L'Ensemble
Tous les droits sont protégés – © Les Echos 2024