Bayrou encourage Macron à modifier sa manière de faire, tandis que la droite préfère rester en retrait. Le chef de l'État a continué ses discussions ce mardi pour former un nouveau gouvernement, mais il ne peut pas compter sur le soutien de la droite.
Écrit par Grégoire POUSSIELGUE et Jacques PAUGAM.
La gauche est en colère et Emmanuel Macron continue de rencontrer des personnes pour obtenir des conseils. Après que le président de la République a refusé de nommer Lucie Castets à Matignon, le Nouveau Front populaire (NFP) ne compte pas abandonner.
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Emmanuel Macron continue de rencontrer des personnes pour former un nouveau gouvernement. Il a déclaré aux journalistes qu'il était ouvert à tous ceux qui souhaitent contribuer à l'intérêt national et il a rencontré le chef du gouvernement irlandais.
Plus concrètement, le chef de l'État a pris le déjeuner en compagnie de François Bayrou, le dirigeant du Modem, qui a exprimé des critiques à l'égard de sa façon de faire lors de son intervention ce matin sur France 2 – il a déclaré que "négocier un gouvernement avec les partis politiques est une erreur de méthode" – et a discuté avec les autres représentants de son camp (Stéphane Séjourné pour le mouvement Renaissance, Gabriel Attal pour le groupe EPR et Edouard Philippe pour Horizons).
Il a également eu des discussions avec les anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, et était censé en avoir avec Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, qui sont mentionnés comme potentiels pour Matignon. Cependant, les relations sont tendues avec la gauche, même si les opposants à Olivier Faure au PS s'opposent à la décision, prise par le seul premier secrétaire, de mettre fin aux discussions avec le président de la République.
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Emmanuel Macron a également eu une réunion avec les députés du groupe Liot. Il leur a exprimé son désir de progresser rapidement une fois que l'affaire Lucie Castets sera réglée et de nommer un nouveau Premier ministre "avant la fin de la semaine". Demain, Emmanuel Macron assistera à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques avant de se rendre en Serbie jeudi et vendredi. Il est possible qu'une annonce soit faite entre son retour de Serbie et le début de la semaine prochaine.
Le chef de l'État mène des discussions en solitaire, ce qui suscite des interrogations au sein de son camp. Un député réélu pense qu'il aurait dû engager ces consultations plus tôt. Bien qu'il ait admis sa défaite aux élections législatives, Emmanuel Macron ne compte pas abandonner complètement le pouvoir. Il veut surtout éviter que son bilan de sept ans à la présidence soit remis en question, ce que menaçait de faire le NFP. À court terme, l'objectif principal d'Emmanuel Macron est d'éviter une motion de censure immédiate sur le nouveau gouvernement et de faire adopter un budget pour l'année 2025.
À droite, on considère que la situation est bloquée mais on refuse d'aider un président en difficulté dans le choix de son Premier ministre. L'entourage de Laurent Wauquiez, qui aspire à la présidence, estime que Macron a mis toutes les formations politiques en opposition et que c'est à lui de trouver une solution. Un proche de l'ancien président de région souligne que l'on verra si Macron sera plus clair cette fois-ci, alors qu'une nouvelle réunion entre les dirigeants de droite et le président est prévue pour mercredi.
En ce qui concerne l'idée d'avoir un Premier ministre de droite, comme Xavier Bertrand, cela ne serait pas suffisant pour former une nouvelle majorité, car il n'y a pas assez de députés (47) pour soutenir un budget ou des textes de loi. De plus, il y a des tensions personnelles au sein du parti, qui est actuellement en difficulté judiciaire, et Eric Ciotti en est toujours le président officiel.
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Après avoir déclaré qu'elle refuserait de soutenir tout gouvernement issu du NFP, la droite se conforme pour le moment à son accord législatif – composé de 13 projets de loi et de deux lignes directrices – afin d'éviter de paraître complice du blocage institutionnel. Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, a souligné mardi sur RTL qu'il est essentiel de voter en faveur de mesures positives pour éviter que la France ne soit en difficulté. Elle a également insisté sur le fait que son parti ne veut pas être associé à la politique de Macron.
Est-ce suffisant pour éviter la censure à l'automne prochain ? Un stratège a simplement déclaré que jusqu'à présent, ils ont été les plus constructifs, après que Gérard Larcher, président LR du Sénat, a terminé une série d'entretiens sans parler.
Hier soir, l'Elysée a publié un communiqué appelant tous les responsables politiques à agir avec responsabilité face à la situation actuelle. Cependant, il semble que l'ancienne majorité présidentielle et l'opposition de droite ne soient pas encore prêtes à trouver un accord. Il se pourrait que les députés de l'ancienne majorité choisissent de ne pas voter la censure d'un futur gouvernement plus technique, à condition qu'il ne dépasse pas certaines limites telles que de nouvelles augmentations d'impôts.
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