En solo, Gabriel Attal essaie de dynamiser l'Assemblée nationale

Ce mercredi, le Premier ministre a participé à une nouvelle formule de questions au Premier ministre à l'Assemblée nationale. Cette initiative risquée correspond bien à sa passion pour les débats. Cependant, elle ne fait pas l'unanimité parmi les députés.

Écrit par Isabelle Ficek

Elisabeth Borne avait refusé la proposition qui lui avait été faite. Son successeur, quant à lui, a accepté de participer à l'expérimentation proposée par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour une durée de cinq semaines. Cette expérimentation a été approuvée par les groupes Renaissance, LR et RN. Le successeur semble être enthousiaste à l'idée de participer à cette expérience, contrairement à Elisabeth Borne qui préférait les débats verbaux et les formules percutantes.

Le mercredi dernier, Gabriel Attal a lancé une nouvelle version des questions d'actualité, où il a répondu seul aux dix groupes de l'Hémicycle. Cette pratique s'inspire du "Prime Minister's Questions" qui a lieu le mercredi midi à la Chambre des communes britannique.

Faire entendre sa voix

Le chef du gouvernement a exprimé sa volonté de prendre en compte les propositions qui lui sont soumises pour évaluer son action. Il a mentionné que cela pourrait donner un nouvel élan à la séance du mercredi. Lorsque Yaël Braun-Pivet lui a donné la parole en tant que Premier ministre, il a répondu de manière positive et a participé activement à cette nouvelle version de la séance de 45 minutes.

Que pensez-vous de la séance ? Gabriel Attal, déjà à l'aise en tant que porte-parole, profite de l'occasion pour faire passer ses messages politiques et marquer sa présence, abordant des sujets variés tels qu'Atos, l'octroi de mer, les polluants éternels (PFAS) et la généralisation à venir du Service d'accès aux soins (SAS) d'ici cet été.

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Lors de son intervention, le Premier ministre a souligné l'importance d'être clair et concis dans ses propos, sachant que cet exercice peut parfois provoquer des réactions négatives, même au sein de sa propre majorité. Certains membres des groupes Modem et Horizons n'ont pas approuvé sa méthode, regrettant l'absence d'autres ministres et craignant que le Premier ministre ne prenne trop de place médiatique.

Du côté gauche de l'assemblée parlementaire, les partis d'opposition n'ont pas hésité à critiquer ouvertement, comme l'a fait le député de La France Insoumise, Alexis Corbière, qui a publié sur les réseaux sociaux une remarque ironique sur le risque de trop se complaire dans son propre reflet.

Catégories de compétences

À plusieurs reprises, le Premier ministre, qui aime mettre en avant sa façon de faire, a mis en avant ses nombreuses visites sur le terrain ou encore les promesses faites lors de son discours de politique générale et déjà réalisées, comme par exemple la suppression des comités Théodule, qui a une portée assez symbolique.

Lors d'un échange avec la députée Virginie Lanlo de la Renaissance, Gabriel Attal a soutenu avec conviction la mise en place des futurs groupes de niveaux au collège, également appelés "groupes de besoins" par la ministre Nicole Belloubet, mais qu'il a lui-même qualifiés de "groupes de progrès".

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Malgré les protestations de l'opposition, il a affirmé que cette mesure était avant tout sociale et visait à faire avancer tout le monde, et non à faire une sélection. Il a répondu en accusant l'opposition de préférer la sélection par l'échec scolaire. Il a également déclaré que les cris pour l'empêcher de parler ne fonctionneraient pas.

Le débat le plus animé à l'Hémicycle a été provoqué par les questions des partis d'opposition, notamment du RN et de LFI. Le député du groupe d'extrême-droite Sébastien Chenu a critiqué le gouvernement pour avoir, selon lui, pris de l'argent aux classes populaires et moyennes à travers la réforme de l'assurance-chômage et l'augmentation des franchises médicales. En réponse, Gabriel Attal a ironiquement rappelé le programme du RN, suggérant que sous leur gouvernance, les retraites seraient compromises et la dette augmenterait.

Il a également assuré que le gouvernement ne prévoit pas d'augmenter les impôts pour les travailleurs français ou sur leurs économies.

Une nouvelle confrontation avec le député de La France Insoumise Adrien Quatennens concernant la troisième réforme de l'assurance-chômage proposée par Gabriel Attal a également suscité de vives réactions et animé l'Assemblée nationale, qui était deux fois plus remplie que la semaine précédente, selon les informations de Matignon.

En résumé, il est nécessaire de confirmer cet essai, mais il n'est pas certain qu'il parvienne à renouveler complètement – et à dynamiser – l'exercice, ni à renforcer le contrôle du Parlement.

Isabelle Ficek

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