Face à la crise politique, Emmanuel Macron dans l’impasse : le défi du choix d’un nouveau Premier ministre

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Le président Emmanuel Macron se retrouve dans une situation difficile face à la possibilité de censure pour son prochain Premier ministre. Plus de cinquante jours après la démission du gouvernement, il n'a toujours pas choisi qui occupera ce poste. La question principale qui bloque le processus est la garantie que les candidats ne seront pas immédiatement censurés. En outre, Edouard Philippe a annoncé sa candidature à la présidence, laissant entendre une éventuelle élection anticipée.

Écrit par Isabelle Ficek

La situation politique est extrêmement tendue, avec un gouvernement démissionnaire depuis plus de cinquante jours, ce qui a paralysé le pays. Les politiciens sont stressés et déçus, essayant de comprendre les intentions de chacun dans un jeu politique complexe et manipulateur. Les partis politiques sont eux-mêmes divisés, avec des objectifs parfois contradictoires.

L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a confirmé sa candidature à la prochaine élection présidentielle dans une interview au magazine "Le Point". Cette annonce n'est pas une surprise, mais elle souligne le fait qu'il est prêt à se présenter même en cas d'élection anticipée. Il semble suggérer que la crise politique actuelle pourrait pousser Emmanuel Macron à démissionner. De son côté, Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise a continué à promouvoir une pétition en ligne appelant à destituer Emmanuel Macron.

Le Rassemblement National, maître de l'incertitude

Le sujet principal des discussions actuelles est la question de la "non-censurabilité", selon un proche du président de la République, en lien avec le futur Premier ministre, que ce soit Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve ou un autre. Emmanuel Macron a eu des échanges téléphoniques mardi avec les leaders de la droite, du PS, des écologistes – les leaders de La France insoumise ayant décliné – et ensuite avec Marine Le Pen. Ces discussions ont continué mercredi. Un conseiller de l'Elysée a sobrement déclaré que Macron cherche la personnalité qui, parmi les hypothèses qu'il explore, est la moins susceptible d'être immédiatement censurée.

Et c'est là que se pose le problème. Le Rassemblement national, avec ses 126 députés nécessaires pour qu'une motion de censure soit adoptée, semble jouer avec tout le monde. Ils veulent être les faiseurs de roi tout en restant ambigus. Vont-ils censurer ou non ? Un ministre sortant admet que quel que soit le futur Premier ministre, il dépendra du Rassemblement national, mais il doute qu'il veuille prendre une décision immédiate et être tenu responsable de l'instabilité.

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Cependant, les membres du Rassemblement national affirment que la menace de censure immédiate contre Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve n'est pas exclue. Les conditions énoncées par Marine Le Pen, telles que publiées dans « Le Parisien » – un Premier ministre qui traite le RN avec respect, qui s'engage à introduire la proportionnelle aux élections législatives, qui ne aggrave pas les problèmes liés à l'immigration et à l'insécurité, et qui ne néglige pas les classes populaires et modestes dans son budget – sont-elles suffisantes pour éviter une censure immédiate ? Il y a une crainte généralisée de coups de bluff.

Les montagnes russes de la politique ne permettent pas d'atteindre un risque zéro. Mercredi, la journée a été marquée par des rebondissements, notamment après une réunion tardive du bureau national du Parti socialiste. Les opposants internes à Olivier Faure, le Premier secrétaire, n'ont pas réussi à imposer leur amendement sur la non-censure préalable d'un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve. La popularité de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, semble avoir augmenté suite à cet événement. Certains membres du camp présidentiel soulignent que Bertrand n'a pas à subir la censure de son propre camp, contrairement à Cazeneuve.

Cependant, du côté droit, la prudence est de rigueur. Mardi matin, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, lors de leur conversation téléphonique avec Emmanuel Macron concernant Xavier Bertrand, voulaient que le président vérifie qu'il ne serait pas rapidement censuré. Cependant, il est difficile pour quiconque d'obtenir une garantie à 100 % sur cette question cruciale. Le risque zéro n'existe pas et même dans l'ancienne majorité, de nombreuses personnes pensent qu'Emmanuel Macron a déjà pris beaucoup de temps – trop – avant de prendre un risque. De nouveaux noms, comme celui de Michel Barnier, ont également été mentionnés ou sont revenus sur le devant de la scène.

Une nomination mercredi a été définitivement annulée dans la soirée. Les tests vont se poursuivre. Certains estiment qu'il est important de mettre en place des responsabilités au sein des partis politiques pour éviter une instabilité gouvernementale. Il reste à voir si les Français attribueront cette instabilité aux partis politiques ou au président et à sa dissolution.

L'auteur de ce texte est Isabelle

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