Edouard Philippe, ancien Premier ministre, a organisé une réunion à Bruxelles jeudi soir afin de mobiliser ses partisans et de préparer les élections européennes de 2024. Cette réunion avait pour objectif de mettre en avant l'importance de l'Europe et de rassembler son parti, Horizons, autour de cette cause.
De Isabelle Ficek
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Ce jeudi soir, lors de son discours dans un club de Bruxelles, Edouard Philippe exprime sa joie à plusieurs reprises en déclarant qu'il est clairement heureux. Cette joie n'est pas seulement due au fait que son groupe Horizons à l'Assemblée ait animé les couloirs du Palais-Bourbon et même ceux de l'Elysée en votant en faveur de la proposition de LR pour dénoncer l'accord de 1968 avec l'Algérie. "Horizons a pris une position qui ne m'a pas surpris, c'est la même que la mienne !", ajoute-t-il.
Non, il est content d'être à Bruxelles, qui est, selon lui, le meilleur endroit pour parler de l'Europe, tout comme Strasbourg, dit-il en souriant et en soulignant son effet.
« Pas une organisation caritative, ni un groupe de réflexion »
Alors que les élections européennes du 9 juin approchent, l'ancien Premier ministre et fondateur du parti Horizons a décidé de discuter de l'Europe devant environ 200 membres et partisans, en présentant un numéro spécial de la revue de son parti, intitulé, de manière logique, « Notre Europe ».
Avant le début officiel de la campagne électorale, il y a une façon de mettre l'ambiance dans la salle. Même si les Français ne sont pas encore pleinement engagés dans cette campagne, il règne déjà une atmosphère de combat politique parmi ce public respectueux et favorable à la cause.
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Edouard Philippe utilise une méthode bien établie lorsqu'il prend la parole. Il fait preuve d'humour et de références littéraires pour saluer Bruxelles, évoquant Baudelaire ici et Alexandre Dumas là. Cependant, il tient à préciser qu'avant de parler de l'Europe, il souhaite parler d'Horizons. Il souligne que cela n'est ni une œuvre de bienfaisance ni un groupe de réflexion, mais bien un parti politique dont le but est de conquérir et exercer le pouvoir. À la fin de son discours, il invite ceux qui n'auraient pas encore franchi le pas à adhérer au parti en leur présentant les bulletins d'adhésion. C'est ainsi que se déroule le travail de développement du parti.
« Attaque contre les démocraties libérales »
En ce qui concerne l'Europe, le changement est évident. Après avoir dévoilé son hors-série, Edouard Philippe souligne que « Horizons est un parti fermement en faveur de l'Europe ». Il va jusqu'à affirmer qu'il y a le moins de divergences sur l'Europe entre les partenaires de la majorité présidentielle.
Il insiste sur le fait que tous les grands défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être résolus que si nous nous unissons en tant qu'Européens. Il mentionne les enjeux commerciaux, le climat, la défense, etc. Il souligne également que cette campagne aura lieu à un moment où les "démocraties libérales sont attaquées".
Aussi, il est intéressant de noter que le groupe dirigé par Edouard Philippe se distingue par sa politique d'immigration.
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Cette élection a pour objectif de déterminer ce qui sera privilégié dans l'expression des peuples : freiner le processus de construction de l'Europe ou, avec notre soutien, affirmer que l'Europe doit se concentrer sur son pouvoir économique, industriel et sa souveraineté.
En résumé, le député européen Gilles Boyer a précédemment déclaré en soutenant le bilan du groupe Renew que le principal défi serait de maintenir cette majorité pro-européenne, et cela n'est pas garanti. Comme en 2019, une confrontation se profile avec l'extrême droite et la liste dirigée par Jordan Bardella, président du RN.
Une marche importante aura lieu en Europe le 20 janvier. Edouard Philippe a été interpellé par un participant qui exprimait l'impatience des militants, soulignant qu'il n'y avait pas de tête de liste choisie, pas de programme, pas de campagne et que les sondages plaçaient le parti 8 points derrière le RN. En réponse, Edouard Philippe a déclaré qu'il fallait respecter le rythme de chaque partenaire, mais il a également affirmé qu'il ne pensait pas qu'il fallait traiter les sujets européens le plus tard possible car l'Europe est un sujet sérieux. Cette déclaration vise à exercer une certaine pression.
En coulisses, il y aura une accélération des choses car une réunion entre les dirigeants des partis de la majorité – Stéphane Séjourné pour Renaissance, François Bayrou pour le Modem et Edouard Philippe – est prévue pour le 20 décembre. En janvier, il est également prévu d'organiser une "grande marche" européenne, similaire à celle qui a eu lieu en 2019, pour consulter les Français sur l'Europe. Les partenaires d'Emmanuel Macron attendent également un possible "discours de la Sorbonne II" en janvier.
Dans l'éditorial du hors-série de la revue de son parti, Edouard Philippe exprime son intention de faire en sorte que Horizons joue un rôle important dans cette campagne électorale. Avant chaque négociation électorale, il utilise l'expression "prendre toute sa part", avec pour objectif que cette part soit significative. Cette négociation ne sera pas plus facile que les précédentes, car la question de la répartition des forces en 2024 par rapport à 2019, année où Horizons n'existait pas, se posera. Un membre de la majorité présidentielle souligne également que l'UDI, qui avait présenté une liste à l'époque, devra également être incluse.
Dans cet éditorial, Edouard Philippe met en avant les performances satisfaisantes de la liste en 2019, malgré les tentatives de vote sanction contre le parti au pouvoir – dont il était Premier ministre à l'époque -. Il rejette les sondages actuels en soulignant qu'à la même période, ils prédisaient un écart important entre le RN et Renew. Cependant, il reconnaît que cette campagne ne sera pas facile pour la majorité et que les résultats seront décisifs pour ceux qui ont des ambitions présidentielles pour 2027.
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Je suis Isabelle Ficek, une correspondante spéciale à Bruxelles.
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