Emmanuel Macron teste l’option surprise de Thierry Beaudet pour le poste de Premier ministre: une manœuvre politique controversée

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Le président Emmanuel Macron explore une nouvelle possibilité pour le poste de Premier ministre avec Thierry Beaudet. Il a organisé des réunions de consultation ce lundi pour discuter de cette option, bien que certains ne soient pas convaincus par ce choix. Certains critiquent Emmanuel Macron pour vouloir conserver le contrôle malgré les résultats des élections législatives.

Écrit par Isabelle FICEK, Grégoire POUSSIELGUE et Leïla de COMARMOND.

Thierry Beaudet, qui occupe le poste de président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) depuis 2021, est-il en train d'être nommé à Matignon ? Des rumeurs ont circulé ce lundi en fin de matinée, alors qu'Emmanuel Macron poursuivait ses consultations.

Cette idée s'est rapidement propagée et a été considérée comme une possibilité sérieuse par une source proche du président de la République, selon l'AFP. Cependant, une autre source proche a nuancé en précisant que ce n'était pas la solution préférée par le président, qui semble tester les réactions et les conditions avant de prendre sa décision. Emmanuel Macron s'est vu opposer un refus de Laurent Berger, l'ancien dirigeant de la CFDT, la semaine dernière.

Possibilités d'action

D'après ce que nous savons, Thierry Beaudet, qui a présidé le Cese et a supervisé les conventions citoyennes sur le climat et sur la fin de vie, ainsi que participé aux rencontres de Saint-Denis à la rentrée 2023, a été contacté le vendredi dernier. Il aurait apparemment accepté, mais le président de la République n'avait pas encore pris sa décision définitive ce lundi, à la fin des consultations.

Le président de la troisième chambre déclare qu'il ne participera que si le prochain gouvernement est diversifié et qu'il a une certaine liberté d'action. C'est une préoccupation réelle avec un président qui n'est pas enclin à partager le pouvoir ou à modifier sa politique. Plus de sept ans après son élection à la présidence, Emmanuel Macron craint seulement de voir son travail être remis en question.

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Les opinions au sein du camp présidentiel sont très différentes concernant cette situation. Alors qu'Emmanuel Macron a rapidement exclu le Nouveau Front populaire (NFP) et sa représentante Lucie Castets de Matignon la semaine dernière, la suite des événements est plus difficile à décrire.

Ce lundi soir, l'incertitude politique persistait, huit semaines après les élections législatives, mais il y a peut-être un signe d'amélioration. Le président a annoncé que la nomination d'un nouveau Premier ministre pourrait avoir lieu très bientôt.

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En quête d'une solution politique pour remplacer Gabriel Attal et former un gouvernement stable capable de faire adopter un budget, Emmanuel Macron a rencontré ce lundi deux prétendants au poste de Premier ministre : l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Bernard Cazeneuve, dont le nom a été largement évoqué pendant le week-end, s'est déclaré "disponible" mais a insisté sur le fait qu'il voulait un programme différent du macronisme.

Choix politique ?

Emmanuel Macron a rencontré ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy. Hollande, qui a été réélu député en juillet dernier en Corrèze, a plaidé pour une nouvelle approche politique qui romprait avec les sept ans de gouvernement macroniste. Sarkozy, de son côté, a exprimé son souhait d'avoir un Premier ministre issu de la droite, comme il l'a réaffirmé le week-end dernier dans une interview au journal "Le Figaro".

À la fin de cette longue journée de travail intense, Emmanuel Macron a rencontré à nouveau les membres des différents groupes parlementaires, tels que Gabriel Attal pour Ensemble pour la République (EPR), ainsi que ses alliés politiques comme François Bayrou. L'objectif de ces discussions était de voir s'il était possible de former une coalition politique avec Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand.

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La nomination de Thierry Beaudet, qui vient du monde mutualiste, est considérée comme celle d'un chef de gouvernement "technique" sans influence politique ou réseaux au Parlement, ce qui laisse à Emmanuel Macron une grande liberté d'action. Certains membres importants de la Macronie ne sont pas surpris par cette décision. Selon un proche du président, Macron cherche un profil "technique" pour rester maître du jeu.

Certains critiques affirment que le président de la République cherche à ignorer le résultat des élections législatives afin de poursuivre ses propres objectifs, comme choisir le Premier ministre et former son gouvernement selon ses propres préférences.

Beaudet s'oppose à la dissolution et à la loi sur l'immigration

Rien n'est garanti pour le président du Cese, qui est devenu soudainement célèbre. Sa possible nomination a suscité de nombreuses réactions. Le NFP s'oppose à cette nomination et continue de soutenir Lucie Castets. Les syndicats l'ont bien accueillie, mais il n'y a pas de consensus sur sa candidature.

Selon Chloé Morin, Thierry Beaudet est un inconnu dans le monde politique, sans soutien parlementaire ni influence politique. Aucun groupe parlementaire ne voudra le soutenir, car sa nomination serait interprétée comme une stratégie pour Emmanuel Macron de conserver le pouvoir. Jusqu'à présent, le président a évité de choisir des personnes susceptibles de rivaliser avec lui.

Positionné à gauche, Thierry Beaudet a exprimé ouvertement ses désaccords concernant la dissolution de l'Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron après les élections européennes. Il a critiqué cette décision, la jugeant inutile pour obtenir une majorité claire pour gouverner. Selon lui, cette action plonge la France dans une crise politique et démocratique sans précédent. En outre, il s'est opposé à la loi sur l'immigration, qui a été votée avec difficulté à la fin de l'année dernière.

Les personnes nommées Leïla de Comarmond, Isabelle Ficek et Grégoire Poussielgue.

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