Emmanuel Macron, le président de la République, a rencontré différentes personnes pour discuter de la nomination d'un nouveau Premier ministre. Le nom de Thierry Beaudet, président du Cese, a été mentionné comme possible choix pour occuper le poste de Premier ministre. Cependant, cette option ne fait pas l'unanimité et certaines personnes critiquent Emmanuel Macron pour vouloir garder le contrôle malgré les résultats des élections législatives.
Écrit par Isabelle FICEK, Grégoire POUSSIELGUE et Leïla de COMARMOND
Thierry Beaudet, qui est le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) depuis 2021, a été mentionné comme possible candidat pour un poste à Matignon. Ces rumeurs ont commencé à circuler ce lundi matin, pendant qu'Emmanuel Macron poursuivait ses consultations habituelles.
Cette idée se propage rapidement et a été décrite comme une possibilité sérieuse par une source proche du président. Cependant, une autre personne proche a tempéré en indiquant que ce n'était pas la première option envisagée par le président. Il semble que Macron teste les réactions, évalue les conditions et prendra sa décision en conséquence. Mardi dernier, il a essuyé un refus de Laurent Berger, l'ancien chef de la CFDT.
Espace de décision
D'après ce que nous savons, Thierry Beaudet, qui a supervisé les conventions citoyennes sur le climat et la fin de vie en tant que président du Cese, a été contacté vendredi dernier. Il semblerait qu'il ait accepté, mais la décision finale du président n'était pas encore prise ce lundi après les consultations.
Le président de la troisième chambre a déclaré qu'il ne participera au gouvernement que si celui-ci est composé de diverses tendances politiques et s'il dispose d'une certaine liberté d'action. Cette condition pose un réel défi étant donné que le président actuel est peu enclin à partager le pouvoir ou à modifier sa politique. Plus de sept ans après avoir été élu pour la première fois à la présidence, Emmanuel Macron craint avant tout de voir son travail remis en question.
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Les avis au sein du camp présidentiel sont très différents. Alors que la semaine dernière, Emmanuel Macron a clairement rejeté le Nouveau Front populaire (NFP) et sa représentante Lucie Castets pour le poste de Premier ministre, la suite des événements est plus difficile à prévoir.
Ce soir, la situation politique reste confuse, huit semaines après les élections législatives, mais il semble qu'il y ait un léger mieux. Le président a annoncé que la nomination d'un nouveau Premier ministre pourrait avoir lieu bientôt.
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A la recherche d'une solution politique pour remplacer Gabriel Attal et former un nouveau gouvernement stable capable de faire adopter un budget, Emmanuel Macron a rencontré ce lundi deux candidats potentiels pour le poste de Premier ministre : l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Bernard Cazeneuve, dont le nom était largement évoqué pendant le week-end, s'est déclaré prêt à assumer cette responsabilité, à condition que le programme ne soit pas une simple continuation du gouvernement actuel.
Choix politique ?
Emmanuel Macron a rencontré François Hollande et Nicolas Sarkozy, ses prédécesseurs. Hollande, désormais député en Corrèze, a plaidé en faveur d'une approche politique différente de celle de Macron. Sarkozy, quant à lui, a déclaré préférer un Premier ministre issu de la droite, comme il l'a répété récemment dans une interview au journal "Le Figaro".
À la fin de cette longue journée de travail intense, Emmanuel Macron a rencontré à nouveau les membres des différents groupes parlementaires, comme Gabriel Attal pour Ensemble pour la République (EPR), ainsi que ses alliés politiques comme François Bayrou. L'objectif de ces discussions était de voir s'il était possible de former une alliance politique avec Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand.
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La nomination de Thierry Beaudet, qui vient du monde mutualiste, est vue comme celle d'un chef de gouvernement "technocrate", sans influence politique ni alliances au Parlement, ce qui laisse à Emmanuel Macron une grande liberté d'action. Cette décision n'a pas étonné certains proches du président Macron. Selon l'un d'eux, Macron cherche un profil technique pour rester aux commandes.
Certains critiquent le président de la République en affirmant qu'il cherche à ignorer les résultats des élections législatives afin de poursuivre ses actions habituelles, en nommant le Premier ministre de son choix et en formant son gouvernement selon ses propres préférences.
Beaudet s'oppose à la dissolution et à la loi sur l'immigration
Rien n'est certain pour le président du Cese, qui est soudainement devenu célèbre. Sa possible nomination a provoqué de nombreuses réactions. Le NFP s'oppose à cette nomination et préfère que Lucie Castets soit nommée. Les syndicats ont bien accueilli cette nomination, mais il n'y a pas encore de consensus à ce sujet.
Selon la politologue Chloé Morin, Thierry Beaudet est peu connu du grand public, n'a pas de soutien parlementaire significatif et ne possède pas une influence politique importante. Aucun groupe parlementaire ne sera probablement enclin à le soutenir. Sa nomination pourrait être interprétée comme une volonté d'Emmanuel Macron de conserver le pouvoir. Jusqu'à présent, le président a toujours évité de nommer des personnes susceptibles de lui faire de l'ombre.
Positionné du côté de l'opposition, Thierry Beaudet a exprimé ouvertement ses désaccords concernant la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron après les élections européennes. Selon lui, cette décision de chercher à obtenir une majorité claire pour gouverner est incompréhensible et plonge la France dans une crise politique et démocratique sans précédent. Il a également exprimé son opposition à la loi sur l'immigration, qui a été votée difficilement en fin d'année dernière.
Les noms des personnes sont Leïla de Comarmond, Isabelle Ficek et Grégoire Poussielgue.
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