Emmanuel Macron refuse de nommer Lucie Castets: Un nouveau gouvernement en suspens

0
18

Emmanuel Macron rejette la nomination de Lucie Castets pour le nouveau gouvernement et décide de consulter de nouvelles personnes non politiques. Il estime qu'un gouvernement NFP serait rapidement rejeté. Le président lance donc un nouveau processus de consultations ce mardi.

Écrit par Grégoire POUSSIELGUE

Rééc

Il a été confirmé officiellement par Emmanuel Macron dans un communiqué diffusé en fin de journée ce lundi que Lucie Castets, la représentante du Nouveau Front populaire (NFP), ne sera pas nommée à Matignon.

Selon le président de la République, un gouvernement formé uniquement à partir du programme et des partis de l'alliance majoritaire, le NFP, serait rejeté par tous les autres groupes à l'Assemblée nationale. Ce gouvernement se retrouverait ainsi confronté à une opposition de plus de 350 députés, l'empêchant d'agir efficacement. Après consultation des responsables politiques, il est apparu que pour garantir la stabilité institutionnelle du pays, cette option ne doit pas être retenue, selon l'Elysée.

Suite à deux jours de discussions avec tous les partis politiques présents à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a pris des décisions. Il a également rencontré les présidents de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher.

Censure

Le groupe central, constitué des partisans de Macron et de leurs soutiens, la droite et l'extrême droite, ont tous exprimé la même opinion : un gouvernement NFP, avec ou sans ministres LFI, sera immédiatement censuré. Jordan Bardella a déclaré depuis les jardins de l'Elysée que "Le Nouveau Front populaire, avec son programme, ses actions et les personnalités qui le représentent, représente actuellement une menace pour l'ordre public, la paix civile et bien sûr pour l'économie du pays".

Découvrez également :

L'ÉVÉNEMENT POLITIQUE DU JOUR – Quelles sont les raisons de choisir Cazeneuve plutôt que Castets ?

Après avoir rencontré Emmanuel Macron vendredi matin, la gauche était plutôt positive et a remarqué une volonté de changement de sa part. Cependant, elle ne sera pas impliquée dans ce changement.

Le NFP en colère

Le NFP a réagi de manière très forte et prévisible. Jean-Luc Mélenchon a averti qu'il y aura des conséquences suite au choix d'Emmanuel Macron. Selon lui, le président de la République a créé une situation très grave. Il prévoit de déposer une motion de destitution et de censurer le gouvernement de droite. Mélenchon appelle également les organisations démocratiques à réagir ensemble.

Il y a une semaine, La France insoumise avait annoncé qu'elle entamerait une procédure de destitution contre Emmanuel Macron si Lucie Castets n'était pas nommée. Aujourd'hui, cette procédure semble peu probable d'aboutir en raison du refus des autres parties du NFP de s'y joindre, à moins qu'elles ne changent d'avis.

Découvrez également :

Matignon : plongée dans le monde virtuel de la politique

Cyrielle Chatelain, qui dirige le groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a critiqué sévèrement la décision du président de la République, la qualifiant de grave et irresponsable. De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a condamné ce qu'il considère comme un acte antidémocratique inacceptable. Fabien Roussel, membre du parti communiste, a appelé à une mobilisation populaire importante.

Faut-il fracturer le NFP ? Alors qu'Emmanuel Macron a résolu une partie du problème en évitant de nommer Lucie Castets, il peine toujours à trouver un Premier ministre, malgré sa promesse de le faire mi-août. Il a annoncé le lancement d'une nouvelle série de consultations à l'Elysée dès ce mardi, incluant des individus ayant une expérience dans le service de l'Etat et de la République, sans pour autant donner de noms. Ce changement de cap du président suggère que la nomination d'une personnalité non élue, telle qu'un préfet, n'est pas à exclure.

Le président cherche à diviser le NFP une fois de plus. Il a appelé les partis socialistes, écologistes et communistes, qui ont déjà été au pouvoir, à travailler avec les autres forces politiques. Son objectif est de marginaliser LFI et d'attirer ces trois composantes de la gauche (du moins certaines personnalités) pour éviter qu'elles ne rejettent immédiatement le prochain gouvernement.

A lire également :

Le Rassemblement National se présente comme un rempart contre la gauche dans le nouveau gouvernement.

Il n'y a pas de certitude quant aux résultats de cette approche, même si de nombreux membres du Parti Socialiste encouragent le parti dirigé par Olivier Faure à quitter le NFP pour former une coalition. Selon l'Elysée, des discussions avec le groupe LIOT et les partis EPR, Modem, Horizons, les Radicaux et UDI ont ouvert la voie à des possibilités de coalition et de collaboration entre différentes sensibilités politiques. Les Républicains, dirigés par Laurent Wauquiez, président de leur groupe à l'Assemblée nationale, refusent de participer à une coalition mais acceptent un "pacte législatif" reprenant leurs propositions.

Une fois de plus, Emmanuel Macron a exhorté les partis politiques à répondre avec responsabilité à la situation actuelle. Cependant, il se retrouve dans une situation délicate : aucun accord n'a été trouvé ces derniers jours, LR garde ses distances sans montrer de volonté d'aider, le RN se positionne en tant qu'arbitre – et détient le pouvoir de faire tomber un prochain gouvernement en cas de motion de censure du NFP – pendant que la gauche dénonce un coup de force. La volonté d'Emmanuel Macron de clarifier la situation en dissolvant l'Assemblée nationale se heurte à des obstacles.

Grégoire Poussielgue

Découvrez nos nouvelles offres Premium !

Nos vidéos

Paris sportifs en ligne : qui remporte réellement la mise ?

Portugal, Espagne, Grèce : la revanche des pays du Sud de l'Europe

Les jeunes ont-ils des difficultés avec le monde du travail ?

Est-ce que la concurrence dans le secteur ferroviaire peut faire baisser les prix des billets de train ?

Les articles les plus consultés

Quels profils pour succéder à Gabriel Attal à Matignon ?

Emmanuel Macron refuse la nomination de Lucie Castets à Matignon

Les Français ne réclament pas systématiquement un Premier ministre au réveil

En vedette

Emmanuel Macron refuse de nommer Lucie Castets et ouvre de nouvelles discussions pour former son gouvernement

Les banques anticipent une forte reprise de la demande de crédit immobilier à la rentrée

Les entrepreneurs confrontés à l'incertitude lors de l'université du Medef

Le président Emmanuel Macron

Pourquoi Cazeneuve plutôt que Castets dans le nouveau gouvernement ?

Le Nouveau Front populaire fixe un ultimatum à Emmanuel Macron concernant le nouveau gouvernement

Informations pratiques

P

L'Ensemble

Tous les droits sont protégés – © Les Echos 2024.