Emmanuel Macron refuse de nommer Lucie Castets pour former un gouvernement et lance de nouvelles consultations

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Emmanuel Macron refuse de nommer Lucie Castets dans le nouveau gouvernement et décide de consulter de nouvelles personnes. Il pense qu'un gouvernement NFP serait rejeté immédiatement et préfère explorer d'autres options en incluant des personnalités non politiques dans les consultations qui commencent ce mardi.

Écrit par Grégoire POUSSIELGUE

Rééc

Il a été confirmé officiellement par Emmanuel Macron dans un communiqué diffusé en fin de journée que Lucie Castets, la représentante du Nouveau Front populaire (NFP), ne sera pas nommée à Matignon.

Le président de la République a remarqué qu'un gouvernement formé uniquement à partir du programme et des partis de l'alliance ayant le plus de députés, le NFP, serait rejeté par tous les autres groupes présents à l'Assemblée nationale. Ce gouvernement se retrouverait ainsi face à une majorité de plus de 350 députés opposés, ce qui l'empêcherait d'agir efficacement. Selon les avis des responsables politiques consultés, il est donc nécessaire de ne pas choisir cette option pour garantir la stabilité institutionnelle de notre pays, indique l'Elysée.

Après avoir discuté avec tous les partis politiques présents à l'Assemblée nationale pendant deux jours, Emmanuel Macron a pris des décisions. Il a également rencontré les présidents de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher.

Censure

Les Macronistes et leurs alliés, y compris la droite et l'extrême droite, ont tous exprimé leur opposition à un gouvernement NFP, avec ou sans ministres LFI, en affirmant qu'ils le censureraient immédiatement. Jordan Bardella a déclaré depuis les jardins de l'Elysée que le Nouveau Front populaire, avec son programme, ses actions et ses personnalités, représentait actuellement une menace pour l'ordre public, la paix civile et l'économie du pays.

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Suite à leur rencontre avec Emmanuel Macron, la gauche était plutôt confiante et avait remarqué son désir de changement. Cependant, elle ne sera pas impliquée dans ce changement.

La colère du parti de gauche

Le parti de gauche a réagi de manière véhémente, comme on pouvait s'y attendre. Jean-Luc Mélenchon a averti que la décision d'Emmanuel Macron ne restera pas sans conséquences. Selon lui, le président de la République a créé une situation très sérieuse. Il a annoncé qu'une motion de destitution sera déposée et que la censure du gouvernement de droite viendra en temps voulu. Il a également appelé les organisations défendant la démocratie à agir ensemble.

Il y a une semaine, LFI avait annoncé qu'ils lanceraient une procédure de destitution contre Emmanuel Macron si Lucie Castets n'était pas nommée. Aujourd'hui, cette procédure semble peu probable d'aboutir car les autres parties du NFP ont refusé de s'y joindre, à moins qu'elles ne changent d'avis.

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Selon Cyrielle Chatelain, qui est la présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, le président de la République a fait un choix qu'elle juge sérieux et irresponsable. De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a critiqué ce qu'il considère comme un acte antidémocratique inacceptable. Fabien Roussel, membre du Parti communiste, a appelé à une mobilisation populaire importante.

Fragiliser l'État français ?

Malgré sa décision de ne pas nommer Lucie Castets, Emmanuel Macron rencontre des difficultés pour choisir un Premier ministre, qu'il avait initialement prévu de nommer mi-août. Il a annoncé qu'il entamerait un nouveau cycle de consultations à l'Elysée dès mardi, en incluant des personnes ayant une expérience dans le service de l'Etat et de la République, sans préciser de noms. Ce changement de cap suggère que la possibilité de nommer une personne non élue, comme un préfet, n'est pas exclue.

Le président essaye une fois de plus de diviser le NFP. Il a demandé aux partis socialistes, écologistes et communistes – qui ont déjà été au pouvoir – de collaborer avec les autres partis politiques. Son objectif est de marginaliser LFI afin de convaincre ces trois composantes de la gauche (du moins certaines personnalités) de ne pas immédiatement rejeter le prochain gouvernement.

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Il n'y a aucune certitude de succès dans cette démarche, malgré les appels de plusieurs voix au sein du Parti Socialiste demandant à ce que le parti dirigé par Olivier Faure quitte la Nouvelle Formation Populaire pour rejoindre une coalition. L'Elysée a indiqué que des discussions avec le groupe LIOT et les partis EPR, Modem, Horizons, les Radicaux et UDI ont ouvert la voie à des collaborations et travaux communs entre différentes sensibilités politiques. Les Républicains, sous la direction de leur président de groupe à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, refusent de participer à une coalition mais sont ouverts à un "pacte législatif" reprenant leurs propositions.

Une fois de plus, Emmanuel Macron a exhorté les partis politiques à agir avec responsabilité face à la situation actuelle. Cependant, il se trouve dans une position de plus en plus difficile : aucune alliance n'a été formée ces derniers jours, Les Républicains restent à distance sans montrer de volonté de coopérer, le Rassemblement National se positionne en tant qu'arbitre – détenant la clé pour renverser un prochain gouvernement en cas de motion de censure du NFP – tandis que la gauche dénonce un coup de force. La volonté d'Emmanuel Macron de clarifier la situation avec la dissolution de l'Assemblée nationale se heurte à de nombreux obstacles.

Grégoire Poussielgue

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