Lors de la réunion avec le Nouveau front populaire, Emmanuel Macron a reconnu la nécessité de modifier la direction politique actuelle. Les membres de cette alliance de gauche sont sortis de l'entretien avec le président ce matin en se sentant satisfaits. Il a également annoncé qu'un nouveau Premier ministre sera désigné dans les plus brefs délais. Les discussions se poursuivront ce vendredi et lundi.
Écrit par Grégoire POUSSIELGUE
Les membres du Nouveau Front Populaire (NFP) sont optimistes et souriants après avoir rencontré Emmanuel Macron à l'Elysée. Accompagnés de leur candidate pour Matignon, Lucie Castets, les dirigeants socialistes, insoumis, communistes et écologistes ont passé environ une heure et demie en discussion avec le président, dans le cadre des consultations très attendues.
Malgré les récentes différences au sein du NFP, le parti a pu montrer son unité. De son côté, Emmanuel Macron a admis la réalité de la nouvelle situation politique. Lucie Castets s'est exprimée après la réunion en se disant satisfaite de la reconnaissance par le président de la République du désir de changement politique exprimé par les Français lors des élections précédentes. Cette prise de conscience de la part du président est perçue comme une bonne nouvelle.
Cependant, il semble que le président soit tenté de former son gouvernement. Nous lui avons expliqué qu'il revenait au principal parti politique, le NFP, de former un gouvernement, puis de construire des alliances avec les autres partis politiques au Parlement, a-t-elle souligné. Elle a également mentionné avoir observé un président « conscient » du désir de changement politique après les élections législatives. Elle a affirmé être prête à prendre les rênes de Matignon et succéder à Gabriel Attal dès aujourd'hui.
«Autres nouvelles positives»
Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), a également exprimé sa satisfaction. Elle a jugé très positif le fait d'avoir été reçue à l'Elysée en compagnie des autres dirigeants du NFP et de Lucie Castets, et s'est montrée optimiste.
Après cette réunion, nous avons reçu des nouvelles positives. La première est qu'Emmanuel Macron n'a pas utilisé le terme de rupture, mais a admis que les Français avaient répondu de manière très claire à sa question – voulez-vous une cohabitation – en disant oui. Emmanuel Macron a admis que la stabilité ne signifiait pas nécessairement la poursuite de sa politique, comme l'a souligné Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.
Les discussions se poursuivent
Olivier Faure a déclaré qu'Emmanuel Macron a mentionné la nécessité de nommer rapidement un nouveau Premier ministre. Depuis que la démission de son gouvernement a été acceptée il y a plus d'un mois, Gabriel Attal gère les affaires courantes. Marine Tondelier a pressé le président de la République de le faire dès mardi, après les dernières consultations qu'il tiendra avec le RN et le parti allié d'Eric Ciotti.
Selon le premier secrétaire du PS, le président a admis que toutes les forces politiques qui ont participé au front républicain contre l'extrême droite, y compris LFI, étaient légitimes pour gouverner. Cependant, la présence de ministres LFI au gouvernement est fortement contestée par les députés macronistes, la droite et le RN, qui menacent de censurer le gouvernement immédiatement en cas de nomination.
Malgré l'optimisme de la gauche, l'issue reste incertaine. A partir de 13 heures, Emmanuel Macron rencontrera les membres de son camp – les partis Renaissance, Horizons, Modem et UDI ainsi que leurs représentants parlementaires, puis il rencontrera les Républicains (LR) et Liot dans l'après-midi. L'Elysée a annoncé qu'une nomination de Premier ministre suivra ces consultations, cependant les plans du président de la République restent inconnus.
Grégoire Poussielgue
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