Emmanuel Macron mise sur Michel Barnier pour un virage à droite et sortir de la crise: Réactions et enjeux

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Emmanuel Macron prend un virage politique à droite en nommant Michel Barnier, provoquant la colère de la gauche qui voit cela comme une violation du résultat des élections législatives. Le Rassemblement National refuse de déposer une motion de censure pour le moment.

Écrit par Grégoire POUSSIELGUE

Emmanuel Macron est beaucoup plus jeune que Michel Barnier, qui a déjà une longue carrière politique. Michel Barnier a commencé sa carrière politique avant la naissance d'Emmanuel Macron, et a occupé de nombreux postes politiques importants. Malgré cela, Macron l'a choisi pour remplacer Gabriel Attal à Matignon après des consultations mouvementées à l'Elysée.

Après avoir nommé le plus jeune Premier ministre, Gabriel Attal, Emmanuel Macron a choisi le plus âgé. Le nouveau Premier ministre devra faire preuve d'expérience pour naviguer dans une Assemblée nationale divisée en trois groupes – le Nouveau Front populaire (NFP), le Rassemblement national (RN) et le bloc central – alors qu'il appartient au quatrième groupe, Les Républicains, qui ne compte que 47 députés.

Un nouveau gouvernement sera bientôt formé, selon l'Elysée. Il sera axé sur l'unité et devra se concentrer rapidement sur des sujets importants tels que l'élaboration du budget pour 2025, qui promet d'être mouvementé au Palais-Bourbon. En prenant ses fonctions à Matignon, Michel Barnier s'est engagé à apporter des changements significatifs tout en répondant aux préoccupations et aux difficultés des Français. Il a également promis d'être transparent sur la dette financière et écologique.

La décision d'Emmanuel Macron a été principalement basée sur la nécessité d'avoir un gouvernement stable. Malgré l'étude de différentes options telles que Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve et Thierry Beaudet, aucune n'a pu résoudre les problèmes parlementaires. C'est donc un choix par défaut pour le président.

L'Elysée affirme que le fait que le PS ait refusé de soutenir Bernard Cazeneuve a été crucial dans la décision de choisir Emmanuel Macron. Étant donné qu'il n'était pas possible d'aller vers la gauche, le président a dû se tourner vers la droite, selon les arguments avancés au sein du Palais. Malgré les tentatives infructueuses depuis 2022 de former une alliance de gouvernement avec LR.

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Emmanuel Macron a finalement réussi à se sortir de la situation délicate causée par la dissolution surprise après les élections européennes. Cependant, sa stabilité politique dépendra maintenant de l'attitude du RN envers lui, car son maintien à Matignon est conditionné par cela.

Le parti dirigé par Marine Le Pen et Jordan Bardella détient le pouvoir de décider si une motion de censure contre le futur gouvernement sera adoptée. Pour l'instant, ils ne prévoient pas de déposer immédiatement une motion de censure et excluent de soutenir celle que le NFP déposera probablement lors de la reprise des travaux parlementaires.

Marine Le Pen et Jordan Bardella maintiennent le suspense quant à la suite des événements. Ils attendront de voir les actions concrètes du gouvernement, notamment en matière de politique générale, de budget et de sécurité. Leur objectif est de défendre les préoccupations principales des Français, telles que le pouvoir d'achat, la sécurité et l'immigration, et ils se réservent le droit d'agir politiquement si ces questions ne sont pas traitées dans les semaines à venir, comme l'a déclaré Jordan Bardella, le président du parti.

S'opposant à la légalisation de l'homosexualité en 1982, la nomination de Michel Barnier a été saluée par Laurent Wauquiez, chef des députés de la Droite républicaine. Cependant, à gauche, qui revendiquait Matignon après avoir remporté les élections législatives sans obtenir de majorité, la nomination ne passe pas. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a dénoncé une "élection volée", Olivier Faure (PS) a parlé d'une "crise de régime" et d'un "affront au front républicain", tandis que Marine Tondelier (Les Ecologistes) a qualifié la situation de "véritable scandale"…

De nombreuses réactions indignées se sont propagées suite à l'annonce de manifestations prévues en France ce samedi pour protester contre les actions jugées autoritaires d'Emmanuel Macron.

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Selon l'analyse de la politologue Chloé Morin, les partisans de gauche ont été invités à s'opposer au RN, mais se retrouvent maintenant avec un Premier ministre qui semble être influencé par le RN. Michel Barnier, qui a exprimé son opposition à la dépénalisation de l'homosexualité en 1982 et soutient une retraite à 65 ans avant la présidentielle de 2022, suscite des réactions très mitigées du côté de la gauche.

« Michel Barnier représente également l'idée de l'importance de l'État et d'une vision globale. Cependant, la véritable question est de savoir combien de soutien il aura », déclare-t-on dans un ministère. En ce qui concerne l'Europe, Michel Barnier partage la même sensibilité que le président de la République et a démontré ses compétences dans la recherche de compromis lorsqu'il était commissaire à Bruxelles et qu'il gérait les discussions sur le Brexit.

La partie moins visible du camp de Macron

François Hollande, élu député en juillet dernier, a répondu à la question de savoir si Michel Barnier pourrait être le prochain président en disant que ce ne serait pas le cas. Il a également souligné que le changement pourrait être encore plus à droite que ce qui a été proposé jusqu'à présent. Michel Barnier, qui a été candidat à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle de 2022 et a été éliminé au premier tour, a adopté une position politique dure ces dernières années, avec des mesures telles qu'un moratoire sur l'immigration. Il se décrit lui-même comme un "gaulliste social", mais il reste à voir s'il va maintenant se recentrer.

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Parmi les membres de la majorité sortante, les réactions ont été variées. Les membres de l'aile droite de l'ancienne majorité ont exprimé leur satisfaction quant à l'arrivée de Michel Barnier, saluée par Horizons, le parti d'Edouard Philippe. En revanche, les membres de l'aile gauche ont été plus réservés. Le parti Renaissance et le RN souhaitent examiner attentivement la situation avant de se prononcer. Le parti Renaissance a prévenu qu'il n'y aura pas de censure automatique, mais qu'il aura des exigences sur le fond sans accorder de soutien inconditionnel, comme indiqué dans un bref communiqué.

Après avoir quitté ses fonctions à Matignon, Gabriel Attal va désormais se concentrer sur son rôle de président du groupe Ensemble pour la République (EPR, anciennement Renaissance) à l'Assemblée nationale. Comme Edouard Philippe, qui vient de présenter sa candidature à la présidentielle de 2027, Gabriel Attal entretient des relations difficiles avec Emmanuel Macron et souhaite désormais retrouver son indépendance. Il souhaite également renforcer le lien avec les Français, comme il l'a mentionné dans une courte vidéo diffusée lors de son départ de Matignon. Lors de son discours sur le perron de Matignon, il a souligné qu'il prenait de nouveau sa liberté.

Grégoire Poussielgue

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