Emmanuel Macron se rend dans le Vercors pour commémorer un événement historique
Le président français a honoré ce jour-là la mémoire des habitants du village de Vassieux-en-Vercors, dans le cadre de sa visite commémorative pour le 80e anniversaire de la Libération.
Écrit par Grégoire Poussielgue
Aucun président de la République n'avait encore pris la peine de venir rendre hommage au village martyr de Vassieux-en-Vercors. Situé au cœur du maquis du Vercors, il a été attaqué par l'armée allemande en juillet 1944 après avoir résisté pendant près de deux ans et plusieurs jours de combats violents. Charles de Gaulle avait fait un arrêt dans la région en 1963, tandis que Nicolas Sarkozy s'était rendu dans le village voisin de la Chapelle-en-Vercors en 2009.
Ce mardi, Emmanuel Macron a décidé de faire de cette étape un moment important de son voyage commémoratif, à l'occasion du 80e anniversaire de la Libération. Après s'être rendu début avril sur le plateau de Glières et à la Maison des enfants d'Izieu, dans l'Ain, il a de nouveau mis le cap sur la même région. L'Elysée a expliqué qu'il avait jugé nécessaire de commémorer de manière très solennelle le maquis du Vercors.
À Vassieux-en-Vercors, un village qui a été reconnu comme compagnon de la Libération en 1945, le président s'est tout d'abord rendu dans la nécropole où reposent 187 civils et résistants qui ont été tués lors de l'attaque allemande en juillet 1944. Ensuite, il a présidé une cérémonie en hommage au cœur du village, devant le martyrologe qui liste les noms des 73 victimes civiles de ce village détruit par les Allemands et reconstruit depuis. Sur la place en face de la mairie, malgré le vent glacial, les habitants écoutent attentivement des enfants du village lire les noms des personnes, y compris des bébés, qui ont été assassinés lors de cette tragédie.
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Après le discours du maire mettant en avant l'importance symbolique de cet hommage du président, Emmanuel Macron prend le temps de retracer l'histoire du maquis du Vercors, qu'il qualifie de "petite France". Il évoque son début en 1942, annoncé par un message diffusé sur la BBC demandant aux habitants des montagnes de continuer à se battre, jusqu'à sa fin tragique qui a causé la mort de plus de 800 personnes.
Dans son discours, le président parle des divisions qui ont eu lieu pendant cette période tumultueuse, où certains Français ne montraient pas d'amour pour leur pays, en faisant référence aux membres de la milice. Il mentionne également ceux qui ont rejoint les maquis au fil du temps, qu'ils soient des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), des Polonais ou des tirailleurs sénégalais. Plus tard, au milieu d'une foule, il parle d'une terre qui a été source de fierté pour la France.
Est-ce trop tard ?
De nombreux habitants, aux côtés des élus, expriment leur satisfaction de voir enfin leur village et le Vercors honorés. Une femme lui chuchote : "Cela fait longtemps que nous vous attendions dans le Vercors." René Heren, ancien résistant du maquis né en 1927, confie à la presse ressentir une grande émotion.
Un autre membre survivant du maquis et président national des Pionniers du Vercors, Daniel Huillier, âgé de 96 ans, exprime un sentiment de déception quant à la visite présidentielle, qu'il juge tardive. Il estime que la cérémonie n'est pas spécifiquement dédiée au Vercors, mais plutôt organisée par Emmanuel Macron lui-même. Lors d'une interview sur France 3, il a souligné que les présidents de la République étaient invités à chaque commémoration, mais aucun n'avait participé avant Emmanuel Macron.
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Emmanuel Macron a décidé de rendre hommage le 16 avril, date des premières attaques de la milice, au lieu du 21 juillet, début de l'assaut final de l'armée allemande, habituellement choisie par les élus et anciens combattants et résistants. L'Elysée justifie ce choix par le fait que les Jeux Olympiques occuperont une grande partie du temps présidentiel en juillet.
Emmanuel Macron continuera son voyage commémoratif qui culminera avec sa visite des plages du Débarquement en Normandie, trois jours avant les élections européennes. L'Elysée nie tout lien entre ces événements et la campagne électorale difficile menée par la majorité. Cependant, de sa propre manière, Emmanuel Macron participe également à la campagne.
Grégoire Poussielgue (Journaliste présent à Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme)
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