Accueil AI Commissions à l’Assemblée : le camp Macron remporte la majorité, mais l’Insoumis Coquerel garde les finances – un jeu politique serré et surprenant

Commissions à l’Assemblée : le camp Macron remporte la majorité, mais l’Insoumis Coquerel garde les finances – un jeu politique serré et surprenant

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Commissions à l’Assemblée : le camp Macron remporte la majorité, mais l’Insoumis Coquerel garde les finances – un jeu politique serré et surprenant

Les commissions à l'Assemblée nationale : le camp Macron remporte la majorité des présidences, mais Coquerel de La France Insoumise conserve la présidence des finances

Ce samedi, le camp du Président a obtenu six des huit présidences des commissions permanentes à l'Assemblée nationale. Cependant, leur tentative de faire élire la députée DR Véronique Louwagie à la présidence de la commission des finances a échoué, car Eric Coquerel de La France Insoumise a été réélu. Le groupe Liot a joué un rôle clé dans cette élection. Le Rassemblement National, bien qu'isolé, n'a obtenu aucun poste.

Rédigé par Isabelle FICE

Chaque jour de cette 17e législature apporte son lot de nouveautés. Après la reconduction de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée nationale jeudi soir, et la prise de la majorité absolue par le Nouveau Front populaire au sein du bureau du Palais-Bourbon dans la nuit de vendredi à samedi, les députés ont été appelés ce samedi à élire leur président au sein des huit commissions permanentes de l'Assemblée.

Cette fois, le camp soutenu par le président a obtenu la majorité des postes de président de commission, avec le soutien de la droite. Après plusieurs tours de scrutin, le camp présidentiel a remporté 6 postes sur 8, souvent à la majorité relative. Le Rassemblement national, quant à lui, n'a pas obtenu de postes mais a parfois essayé de montrer son influence en se retirant ou en maintenant sa candidature, selon les circonstances.

Le groupe de Marine Le Pen, qui est le groupe le plus important dans l'Hémicycle, a continué à dénoncer vivement ce qu'ils considèrent comme un acte de corruption. Jean-Philippe Tanguy, candidat à la présidence de la commission des Finances, a dénoncé à plusieurs reprises un accord de corruption entre les membres du parti de Macron et Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite républicaine.

Lors du troisième tour, les députés du parti Ensemble pour la République ont été élus à la présidence de différentes commissions à l'Assemblée nationale. Antoine Armand a été élu à la commission des affaires économiques, Florent Boudié à la commission des lois, Jean-Michel Jacques à la commission de la Défense et Sandrine Le Feur à la commission du développement durable. Ces députés ont été choisis par leur groupe politique pour représenter le parti présidentiel face à d'autres candidats.

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De plus, le député du Modem Jean-Noël Barrot, qui était ministre délégué chargé de l'Europe et a démissionné, a été élu président de la commission des Affaires étrangères au troisième tour. Il succède ainsi à Jean-Louis Bourlanges. Au même tour, le député Horizons Paul Christophe a remporté la présidence de la commission des affaires sociales. Le poste de rapporteur général du budget de la Sécurité sociale a été attribué à un député de la Droite républicaine, Yannick Neuder, originaire de l'Isère et conseiller de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce dernier est bien connu de Laurent Wauquiez. En revanche, le député Erwan Balanant n'a pas réussi à devenir président de la commission des Affaires culturelles et de l'éducation, étant devancé par la députée PS Fatiha Keloua Hachi.

La bataille la plus difficile et intense s'est déroulée pour le poste clé de président de la commission des Finances, occupé par Eric Coquerel de La France Insoumise depuis juin 2022. Selon la réforme constitutionnelle de 2008, ce poste revient à l'opposition et il est traditionnel que les membres de la majorité ne participent pas au vote. En 2022, le camp présidentiel n'avait pas pris part au scrutin, mais en 2024, il semble que cela ait changé. Des sources internes affirment que depuis 48 heures, le camp présidentiel a décidé de participer. Le député Eric Woerth, membre de la commission des finances, a admis que ne pas participer au vote était une règle établie, mais que les choses semblaient maintenant évoluer.

Trois tours ont été nécessaires pour choisir entre la candidate de la Droite républicaine, soutenue par le camp présidentiel, Véronique Louwagie, Eric Coquerel (LFI) pour le Nouveau Front populaire, Jean-Philippe Tanguy pour le RN et le député Charles de Courson. Au troisième tour, le député Charles de Courson s'est retiré et les voix des commissaires des finances Liot ont été décisives, faisant pencher la balance. Ces voix des députés Liot, combinées à celles du Nouveau Front populaire, ont contrecarré les plans du camp présidentiel et de la droite.

Dans le camp opposé, les critiques de Jean-Philippe Tanguy sur la collusion entre les partis ont suscité de vives réactions suite à ce scrutin. Le député EPR Marc Ferracci a rapidement réagi en soulignant que cette élection a permis de clarifier la position de LFI en tant que parti d'opposition. Il a également affirmé que le projet d'un gouvernement exclusivement dirigé par le NFP était désormais caduc. Il a appelé à une mobilisation des forces républicaines de gauche et de droite pour unir leurs efforts et faire progresser le pays.

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Une autre surprise a eu lieu lors de l'élection du rapporteur général du budget, où le député Liot Charles de Courson a été choisi à la place de l'ancien titulaire, Jean-René Cazeneuve, pour Ensemble pour la République (EPR), et le RN Matthias Renault. Après un scrutin interne à EPR, Charles de Courson a remporté l'élection au troisième tour, malgré un nombre égal de voix avec Jean-René Cazeneuve, grâce à son âge (72 ans contre 66 pour Jean-René Cazeneuve). Cette élection a suscité les moqueries du député EPR David Amiel, qui a critiqué le fait que Charles de Courson ait été candidat à la présidence de la commission des finances pour l'opposition, puis élu rapporteur général pour la majorité. Cette élection a été un retour d'ascenseur pour le député Liot après l'élection d'Eric Coquerel. Ainsi, le camp présidentiel a perdu le contrôle de ces postes stratégiques liés au budget.

Quant à ce dernier, il a immédiatement souligné son désir, comme le reste du groupe de gauche, de prendre les rênes du pays le plus rapidement possible, une fois qu'Emmanuel Macron aura reconnu que leur groupe est majoritaire. Le président de la commission des finances de LFI a assuré qu'il démissionnerait ensuite pour laisser sa place à la nouvelle opposition, mais en attendant, il compte bien en assumer pleinement la présidence. Cependant, le Nouveau Front populaire n'a toujours pas réussi à se mettre d'accord sur le choix d'un Premier ministre.

Après trois jours de vote, il est incertain que tous les électeurs soient satisfaits. De plus, il est encore moins certain que l'Assemblée nationale, actuellement plus divisée que jamais, puisse fonctionner de manière paisible.

Le texte a été écrit par Isabelle F

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