Le ministre Bayrou demande à Macron de modifier sa façon de faire, tandis que la droite reste prudente. Le président de la France continue ses discussions pour former un nouveau gouvernement aujourd'hui. Les membres de la droite ne veulent pas lui venir en aide.
Écrit par Grégoire POUSSIELGUE et Jacques PAUGAM
Le camp politique de gauche est en colère tandis qu'Emmanuel Macron continue ses discussions. Après que le président a refusé de nommer Lucie Castets à Matignon, le Nouveau Front populaire (NFP) reste déterminé à ne pas baisser les armes.
LFI appelle à manifester le 7 septembre, mais le Parti socialiste (PS) ne le soutient pas. LFI espère ainsi mobiliser la population pour exprimer la crise politique dans la rue.
"Emmanuel Macron poursuit ses discussions pour former un gouvernement. Il a déclaré aux journalistes qu'il continue à travailler avec tous ceux qui souhaitent contribuer à l'intérêt national, lors d'une rencontre avec le Premier ministre irlandais."
Plus précisément, le chef de l'État a partagé un repas avec François Bayrou, le dirigeant du Modem, qui a exprimé des critiques sur sa manière de faire lors d'une interview ce mardi matin sur France 2. Il a déclaré que c'était une erreur de négocier la formation d'un gouvernement avec les partis politiques. Ensuite, il a discuté avec les autres représentants de son camp, dont Stéphane Séjourné pour Renaissance, Gabriel Attal pour le groupe EPR et Edouard Philippe pour Horizons.
Il a discuté avec les anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, et prévoyait également de le faire avec Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, dont les noms sont souvent évoqués pour le poste de Premier ministre. En revanche, il n'y a plus de communication avec la gauche, même si certains membres du PS opposés à Olivier Faure s'opposent à la décision, prise par le seul premier secrétaire, de rompre les discussions avec le président de la République.
A lire également:
ANALYSE – Le Parti Socialiste divisé sur la question de la discussion avec Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a également eu une réunion avec les députés du groupe Liot. Il a exprimé son souhait d'avancer rapidement une fois que l'affaire Lucie Castets sera réglée et de nommer un nouveau Premier ministre avant la fin de la semaine. Demain, Emmanuel Macron assistera à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques avant de se rendre en Serbie jeudi et vendredi. Une annonce pourrait être faite entre son retour de Serbie et le début de la semaine prochaine.
Le président de la République effectue des entretiens en solitaire, laissant son camp perplexe. Selon un député réélu, il aurait dû mener ces consultations plus tôt. Bien qu'il ait admis sa défaite aux élections législatives, Emmanuel Macron ne compte pas abandonner totalement le pouvoir. Il veut préserver son bilan de sept ans de présidence, menacé par les intentions du NFP. À court terme, son objectif principal est d'éviter une censure immédiate du nouveau gouvernement et de faire adopter un budget pour 2025.
À droite, la situation est considérée comme difficile mais on refuse de venir en aide au président de la République qui peine à choisir son Premier ministre. L'entourage de Laurent Wauquiez, qui aspire à devenir président, estime que Macron s'est mis à dos tous les partis politiques et que c'est à lui de trouver une solution. Un proche de l'ancien président de région attend de voir si Macron sera plus clair lors de la prochaine rencontre prévue mercredi entre les dirigeants de la droite et le président de la République.
En ce qui concerne l'idée d'avoir un Premier ministre de droite, comme Xavier Bertrand, cela ne serait pas possible car il n'y aurait pas assez de députés (47) pour former une nouvelle majorité et faire passer des lois. De plus, il y a des tensions au sein du parti, notamment avec Eric Ciotti en tant que président officiel malgré les problèmes judiciaires.
Découvrez également:
ARTICLE – Les informations essentielles sur la récente Assemblée nationale
Après avoir déclaré qu'elle ne soutiendrait aucun gouvernement issu du NFP, la droite se limite pour l'instant à son accord législatif – composé de 13 projets de loi et deux lignes directrices – afin de ne pas paraître impliquée dans le blocage institutionnel. Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, a souligné mardi sur RTL qu'il est important de voter pour ce qui est dans l'intérêt du pays, tout en refusant de devenir des alliés de la Macronie.
Assez pour éviter d'être censuré à l'automne prochain ? Un stratège a simplement déclaré que jusqu'à présent, ils avaient été les plus constructifs, après que Gérard Larcher, président LR du Sénat, ait terminé cette série d'entretiens sans parler.
Lundi soir, un communiqué de l'Elysée a demandé à tous les responsables politiques de faire preuve de responsabilité face à la situation actuelle. Cependant, il semble que l'ancienne majorité présidentielle et son opposition de droite ne soient pas encore prêtes à trouver un accord. Il est possible que les députés de l'ancienne majorité s'abstiennent de voter contre un futur gouvernement plus technique, tant qu'il ne dépasse pas certaines limites comme de nouvelles augmentations d'impôts.
Le
Abonnez-vous à la newsletter Actu France pour être informé chaque soir des dernières nouvelles économiques et politiques du jour, avec des analyses et décryptages réalisés par les experts du service France des « Echos ». Inscrivez-vous maintenant.
Jacques Paugam et Grégoire Poussielgue sont les deux personnes mentionnées.
Découvrez gratuitement l'offre Premium Entreprises !
Nos vidéos
Paris sportifs en ligne : qui remporte réellement la mise ?
Portugal, Espagne, Grèce : la renaissance des pays méditerranéens
Les jeunes rencontrent-ils des difficultés avec le monde du travail ?
La concurrence peut-elle faire baisser les tarifs des billets de train à la SNCF ?
Les articles les plus consultés
Quels profils pour succéder à Gabriel Attal à Matignon ?
Macron rejette Castets pour Matignon
Les Français ne réclament pas systématiquement un Premier ministre tous les matins
À ne pas manquer
Le PS divisé sur la négociation avec Emmanuel Macron
Les événements marquants de la journée de mardi pour le nouveau gouvernement
TotalEnergies prêt à baisser le prix de l'essence pour attirer les clients d'EDF et d'Engie
Le président Emmanuel Macron
Bayrou encourage Macron à changer d'approche, la droite reste prudente
Pourquoi Cazeneuve plutôt que Castets dans le nouveau gouvernement ?
Informations pratiques
P
L'Ensemble
Tous droits réservés par Les Echos en 2024.