Edouard Philippe, ancien Premier ministre, a organisé jeudi soir une réunion à Bruxelles avec ses partisans pour discuter de l'Europe. Cette initiative vise à mobiliser son parti, Horizons, et à se préparer pour les élections européennes qui auront lieu en juin prochain.
Par Isabelle Ficek
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Ce jeudi soir, lorsqu'il a pris la parole dans un club de Bruxelles, Edouard Philippe a exprimé à plusieurs reprises sa joie. Il est clairement heureux. Cette joie ne vient pas seulement du fait que son groupe Horizons à l'Assemblée a soutenu la proposition de LR visant à dénoncer l'accord de 1968 avec l'Algérie et a ainsi agité les couloirs du Palais-Bourbon et même ceux de l'Élysée ce même jour. "Horizons a pris une position qui ne m'a pas surpris, c'est la mienne !", déclare-t-il.
Non, il se sent heureux d'être à Bruxelles, qui est, selon lui, le meilleur endroit pour parler d'Europe, en même temps que Strasbourg, précise-t-il en souriant et en soulignant l'impact de sa remarque.
« Pas une association caritative, ni un groupe de réflexion »
Peu de temps avant les élections européennes du 9 juin prochain, l'ancien Premier ministre et fondateur de Horizons a décidé de discuter de l'Europe devant environ 200 membres et sympathisants, en présentant un numéro spécial de la revue de son parti intitulé, de manière logique, « Notre Europe ».
Avant le début officiel de la campagne électorale en France, il est courant de préparer l'ambiance avec un discours stimulant. Cependant, même si les Français ne sont pas encore pleinement conscients de l'enjeu, une tension électorale est déjà palpable dans cette salle, où le public est attentif et favorable à la cause défendue.
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La méthode est bien établie. Lorsque Edouard Philippe prend le micro, il utilise de l'humour et des références littéraires pour saluer Bruxelles, mentionnant Baudelaire ici, et Alexandre Dumas là-bas. Cependant, il prévient que avant de parler de l'Europe, il va parler d'Horizons. Il souligne que ce n'est ni une œuvre de bienfaisance, ni un groupe de réflexion, mais un parti politique dont le but est de conquérir et d'exercer le pouvoir. À la fin de son discours, il indique qu'il y a des bulletins d'adhésion à disposition pour ceux qui n'auraient pas encore franchi le pas. Voilà en quoi consiste le travail de développement du parti.
« Les démocraties libérales sont sous attaque »
Et en ce qui concerne l'Europe ? La situation est claire. Après avoir fait référence à son hors-série, Edouard Philippe souligne que "Horizons est un parti qui soutient fermement l'Europe". Il va même jusqu'à affirmer qu'il y a le moins de différences entre les partenaires de la majorité présidentielle en ce qui concerne l'Europe.
Il insiste sur le fait qu'aucun des problèmes majeurs auxquels nous sommes confrontés ne peut être résolu sans une union entre les pays européens. Il mentionne les enjeux commerciaux, le climat, la défense, et souligne également que cette campagne se déroule à un moment où les démocraties libérales sont attaquées.
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Texte:
Le premier ministre français
Ce scrutin est crucial pour déterminer les priorités de l'expression des peuples : soit freiner le processus d'intégration européenne, soit, avec notre soutien, affirmer que l'Europe doit se concentrer sur sa puissance économique, industrielle et souveraine, etc.
En résumé, le député européen Gilles Boyer, qui soutient les réalisations du groupe Renew, a souligné que le défi majeur sera de maintenir cette majorité pro-européenne, ce qui n'est pas garanti. Tout comme en 2019, le duel se profile avec l'extrême droite et la liste dirigée par Jordan Bardella, président du RN.
Le 20 janvier, une manifestation européenne appelée la "grande marche" aura lieu. Lorsqu'un participant a exprimé l'impatience des militants en mentionnant l'absence de tête de liste, de programme et de campagne, ainsi que le retard de 8 points par rapport au Rassemblement National dans les sondages, Edouard Philippe a répondu en disant qu'il respectait le rythme de chaque partenaire. Cependant, il a également affirmé qu'il ne pensait pas qu'il fallait traiter les sujets européens le plus tard possible, car l'Europe est une affaire sérieuse. Ces déclarations semblent être une tentative de mettre un peu de pression sur les partenaires.
En privé, les choses vont s'accélérer car la rencontre entre les leaders des partis de la majorité – Stéphane Séjourné pour Renaissance, François Bayrou pour le Modem et Edouard Philippe – aura lieu le 20 décembre. En janvier, il est également prévu, à l'instar de ce qui a été fait en 2019, une "grande marche" européenne, une sorte de consultation des Français sur l'Europe. Les partenaires d'Emmanuel Macron attendent peut-être un "discours de la Sorbonne II" de sa part en janvier.
Edouard Philippe a l'intention que le magazine de son parti, Horizons, joue un rôle important dans la campagne électorale à venir. Avant chaque négociation électorale, il insiste sur le fait que Horizons doit prendre sa part, et cette part doit être significative. Cependant, cette négociation pourrait être plus complexe que les précédentes en raison du nouveau rapport de forces en 2024 par rapport à 2019, lorsque Horizons n'existait pas. De plus, l'UDI, qui avait présenté une liste lors des élections précédentes, devra également être prise en compte.
Dans cet éditorial, Edouard Philippe met en avant les bons résultats de la liste en 2019, malgré les tentatives de vote sanction contre la majorité au pouvoir – à l'époque où il était Premier ministre -. Il rejette les sondages actuels en soulignant qu'à la même période, ils prévoyaient un écart important entre le RN et Renew. Cependant, il est conscient que cette campagne électorale ne sera pas facile pour la majorité et que les résultats seront déterminants pour ceux qui ont des ambitions présidentielles en 2027.
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Isabelle Ficek (Journaliste en mission à Bruxelles.)
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