Macron met l'accent sur l'importance de la transition écologique lors de sa visite au Brésil
Le chef de l'État français se trouve en Guyane, avant de se rendre au Brésil pour une visite officielle de trois jours axée sur la bioéconomie. Il soutiendra le plan de transition écologique du gouvernement brésilien, tout en reconnaissant les désaccords sur les questions de l'Ukraine et de Gaza avec le président Lula.
Écrit par Thierry Ogier
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Emmanuel Macron a choisi la Guyane comme première étape de sa visite en Amérique latine. Il rencontrera les élus locaux et encouragera les productions agricoles locales pour réduire la dépendance aux importations. L'Elysée souligne qu'il fixera des objectifs ambitieux pour la production agricole en Guyane d'ici 2030.
Il est nécessaire de passer par la base spatiale de Kourou avant le lancement d'Ariane 6 prévu pour cet été. La lutte contre l'exploitation minière illégale, un problème important également au Brésil, est également une priorité.
Le président français est prévu de se rendre de l'autre côté de la frontière le lendemain. Lula, le président brésilien, viendra le recevoir à Belém, une grande ville de l'Amazonie, qui accueillera la COP30, le sommet des Nations unies sur les changements climatiques, l'année prochaine.
Ils doivent se rendre sur l'île de Combu pour rencontrer une petite productrice de cacao locale, sélectionnée pour représenter l'économie durable de la région. Izete dos Santos Costa a exprimé son impatience sur une radio locale, en espérant qu'ils auront le temps de déguster un chocolat chaud pendant leur visite.
Lors de cette visite, l'Elysée met en avant l'importance de la biodiversité et des principaux défis de la transition écologique. En plus de l'Agence française de développement (AFD) et du Cirad, un centre de recherche agronomique pour le développement, plusieurs start-up innovantes participent également à cette visite.
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Depuis l'arrivée de Lula au pouvoir l'année dernière, des progrès importants ont été réalisés dans la lutte contre la déforestation. Cependant, l'objectif est d'aller plus loin en s'intéressant à toutes les énergies non carbonées. Selon l'équipe du président, la France souhaite élaborer une stratégie énergétique complète allant des matériaux rares au nucléaire en passant par l'hydrogène renouvelable.
Ensuite, en parlant de sécurité, on peut mentionner le chantier naval d'Itaguai, situé près de Rio de Janeiro. C'est là que la France collabore avec le Brésil pour la construction de quatre sous-marins (deux ont déjà été livrés). Les représentants brésiliens aimeraient maintenant que la France autorise la construction d'un cinquième sous-marin, cette fois-ci à propulsion nucléaire.
À São Paulo, la ville qui est à la fois le centre économique et financier du pays, il est prévu de discuter de questions commerciales avec des dirigeants de grandes entreprises comme Carrefour, avant de conclure la visite officielle jeudi à Brasilia, la capitale du pays.
C'est la première fois en huit ans qu'un président français se rend au Brésil. Cette visite est importante tant sur le plan symbolique que stratégique. Après une période de quatre ans marquée par des relations politiques tendues sous la présidence de Jair Bolsonaro, Emmanuel Macron vient renouer le dialogue. Il s'agit également de la première visite officielle d'un président français depuis celle de François Hollande en 2016.
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Thèmes délicats
Malgré leur caractère controversé, il est inévitable d'aborder des thèmes délicats. Emmanuel Macron devra une fois de plus clarifier sa position sur l'Ukraine pour convaincre Lula, qui semble parfois favoriser Moscou, ainsi que sur Gaza. Son homologue brésilien a récemment reproché à Israël d'utiliser des méthodes comparables à celles employées par Hitler contre les Juifs.
De plus, l'Elysée a affirmé que le sujet de l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur ne sera pas discuté. Cela évitera probablement au président français d'être qualifié de "protectionniste", comme cela a été le cas pour Lula à la fin de l'année 2023.
Thierry Ogier, qui est basé à São Paulo, a écrit cet article.
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