Le domaine de l'immobilier est confronté aux limitations du diagnostic de performance énergétique (DPE), selon une étude du Conseil d'analyse économique consultée par « Les Echos ». Cette étude a révélé des informations instructives.
Par une autre personne, en
Le débat ne se limite pas à des aspects techniques. La mesure précise de la performance énergétique des bâtiments est un outil crucial pour les politiques environnementales, car le secteur du logement contribue de manière significative aux émissions de CO2 en France (environ 20%).
Bien sûr, il y a eu des avancées récentes: chez les individus, les émissions liées au chauffage, à l'eau chaude et à la cuisson ont diminué de 7,5% au cours des neuf premiers mois de l'année 2023. Cependant, le plus difficile reste à venir, d'où l'importance d'avoir des indicateurs solides à notre disposition.
Le CAE, un organisme de recherche lié au gouvernement, a examiné la crédibilité du DPE, qui classe les logements de A à G en fonction de leur consommation énergétique et de leurs émissions de gaz à effet de serre. Mis en œuvre en 2006 et révisé en 2021, cet outil est fortement critiqué par les experts immobiliers et les individus qui le considèrent comme peu fiable.
Le rapport du CAE, auquel « Les Echos » ont eu accès, devrait apporter des informations précieuses aux autorités publiques. Ce qui est intéressant dans ce rapport, c'est qu'il se base sur des données bancaires, ce qui permet d'évaluer de manière plus précise la consommation d'énergie des ménages. Les auteurs ont notamment voulu souligner la différence plus ou moins importante entre la consommation réelle et la consommation théorique selon le DPE.
Cette différence s'explique par des erreurs inhérentes au calcul du Diagnostic de Performance Energétique (DPE), mais aussi par un phénomène comportemental : les familles ont tendance à ajuster leur consommation en fonction du niveau de confort énergétique de leur habitation. Cela se traduit par un effet rebond : si mon logement est correctement isolé, la température moyenne de mon appartement sera plus élevée.
Évolution de la quantité d'énergie réellement consommée par rapport à la quantité d'énergie théoriquement consommée, en fonction de l'étiquette de performance énergétique.
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Analyse : Les difficultés rencontrées lors de la rénovation énergétique.
Les économies d'énergie réalisées après une rénovation énergétique sont surestimées. Selon le CAE, les comportements des ménages expliquent les deux tiers de la différence entre la consommation réelle et la consommation théorique du DPE. De ce fait, de nombreuses politiques publiques sont basées sur des modèles théoriques qui ne prennent pas suffisamment en compte les comportements réels des ménages. Une meilleure compréhension empirique de ces ajustements devrait permettre d'adapter au mieux les outils et les incitations nécessaires. Gabrielle Fack, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine et co-auteur du rapport, souligne l'importance de cette connaissance empirique.
Ce rapport est intéressant car il utilise des données provenant de 178 110 ménages pour mettre en évidence ce que l'on appelle l'« Energy Performance Gap ». Le constat principal est que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) surestime considérablement la consommation d'énergie des logements les moins performants (à partir de la lettre D). Selon les calculs du CAE, la hausse réelle de la consommation par mètre carré est de 86 % entre les logements les plus performants (A et B) et les moins performants (G), soit un taux six fois inférieur à celui prédit par la consommation théorique du DPE.
Explications de la différence entre la consommation d'énergie théorique estimée par le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et la consommation ré
Informations sur la société et la démographie
Il est également important de noter que la progression diminue à mesure que la taille du logement augmente. Selon les auteurs de l'étude, les logements de moins de 30 m2 ont une consommation réelle nettement plus élevée que prévue. Cela contredit les professionnels de l'immobilier qui affirment que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) pénalise les petites surfaces.
Finalement, les caractéristiques sociales et démographiques (comme l'âge, le revenu et la composition du ménage) jouent également un rôle important : elles expliquent jusqu'à 45 % de la variation totale observée. En résumé, la consommation des ménages dépend à la fois de leurs revenus et de l'étiquette DPE. Les ménages les plus riches consomment beaucoup plus que ce qui était prévu, tandis que la consommation réelle des ménages les moins aisés est plus faible.
Ces conclusions suggèrent qu'il est nécessaire de revoir le DPE, bien que cela ne réponde pas nécessairement aux attentes des professionnels de l'immobilier. La décision devrait être prise en début d'année.
Par Marie Bellan
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